En 1985, Jean-Pierre Michel est à l'origine de l'amendement qui pénalise les discriminations contre les homosexuels, qu'il fait adopter malgré les réticences du gouvernement[1],[2]. Avec Gisèle Halimi, il est un des initiateurs de la disposition permettant de donner le nom de la mère aux enfants[3].
Il est à l'origine de l'amendement devenu article 20 de la loi du relative au financement des partis politiques[4], article vivement critiqué par la suite car permettant une « autoamnistie » des hommes politiques confrontés à des inculpations d'abus de biens sociaux. Le quotidien Le Monde commente alors : « Les commissaires socialistes sont déjà passés à l'acte... (Ils) ont introduit un amendement... (qui) n'est ni plus ni moins qu'un article de dépénalisation.» Le sénateur communiste Charles Lederman avance que cet article « blanchit » les hommes politiques impliqués dans des affaires politico-financières[5].
Après avoir été membre du CERES pendant de nombreuses années, en 1992, il adhère au Mouvement des citoyens qu'il quitte en 2002 pour fonder l'Association pour une gauche républicaine (AGR). En , il rejoint le Parti socialiste au courant Nouveau Monde et est élu sénateur de la Haute-Saône en .
Dès 1991, avec deux militants homosexuels, Jan-Paul Pouliquen et Gérard Bach-Ignasse, il rédige une proposition de loi sur un contrat d'union civile (CUC) mais n'arrive pas à convaincre d'autres députés de gauche de la déposer. Au cours des années suivantes, Jean-Pierre Michel est l'auteur ou le coauteur de plusieurs autres propositions de loi sur le même thème[6], qui n'aboutissent pas. Avec le retour de la gauche au pouvoir en 1997, le projet est relancé. Jean-Pierre Michel est, avec Patrick Bloche et Jan-Paul Pouliquen[7], un des pères du Pacte civil de solidarité (PACS), adopté le [8].
Il est élu sénateur en 2004.
Il est notamment nommé le rapporteur du projet de loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe[9]. Il intervient médiatiquement à plusieurs reprises contre les adversaires du projet. Le journal Valeurs actuelles avance qu'il joue un rôle central dans l'adoption de cette nouvelle loi[10]. Il refusera de recevoir le collectif la Manif pour Tous lors de l'examen en commission[11]. Il se déclare favorable à la gestation pour autrui pour les couples hétérosexuels et homosexuels[12].
En 2014, il est rapporteur de la réforme pénale au Sénat. Il fait adopter une nouvelle version de la contrainte pénale, qui devient une peine complètement autonome que les juges auraient l'obligation d'appliquer. Cette peine se substituerait ainsi à la prison en cas de « vol, recel de vol, de filouterie, de dégradation, d'usage de stupéfiants et de certains délits routiers ». Il propose également la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs et de la rétention de sûreté[14].
Patrick Bloche, Jean-Pierre Michel et Denis Quinqueton, L'incroyable histoire du Pacs : Vingt ans après, le récit, Paris, Kero, , 250 p. (ISBN978-2-36658-414-1)
↑Laure Bretton, « Jan-Paul Pouliquen, militant historique de la cause homosexuelle et inventeur du Pacs, est mort », Libération, (lire en ligne, consulté le )