Il est professeur aux Beaux-Arts de Paris[3] de 1991 à 2018.
Démarche artistique
L'œuvre de Jean Michel Alberola est protéiforme et interdisciplinaire. À la fois peintre, sculpteur et cinéaste, il cherche à associer la peinture à l'écriture et à la parole[3].
C’est au début des années 80, avec la vague du « retour de la figuration », et l’émergence de la « peinture cultivée » que Jean-Michel Alberola commence à se faire connaître. Signant ces tableaux « Acteon Fecit », en référence à la figure mythologique d'Actéon dont se sent proche, il convoque les maîtres anciens, de Tintoret à Watteau en passant par Giotto ou Velazquez. Il ne semble pas y avoir de rupture entre la création et la vie[4]. Ses références à histoire de l’art servent une réflexion sur le mystère de la peinture et la place de l’artiste dans la société contemporaine. Ses sources d'inspiration sont souvent bibliques et mythologiques. Il y puise des motifs iconographiques qu'il insère dans ses œuvres sous forme de fragments isolés. On peut voir ses toiles comme des puzzles à reconstituer, des rébus à élucider[5]. Sa vaste érudition lui permet de développer une mythologie personnelle dans laquelle se définir. Son œuvre est à la fois biographique et situationnelle[6]
En 1996, dans le cadre d'une commande publique, il a réalisé pour la Chalcographie du Louvre une gravure à l'aquatinte intitulée Le Deuxième Repas des paysans[7]. Lors de l'exposition « Ponctuation 7 »[8] en 2012, son travail s'est concentré sur des œuvres de Watteau et de Giotto.
Sa rétrospective au Palais de Tokyo en 2016 (commissaire Jean de Loisy) met en avant sa démarche en rhizome. Comme l'écrit Catherine Grenier "Son travail est hanté par cette question : qu'est ce que l'art a encore à nous dire après les grandes catastrophes du XXème siècle ? Et cela se voit dans ses formes, souvent parcellaires et fragmentées, avec des morceaux de corps, de motifs, de langage"[9]. Parmi les sujets développés, on retrouve les thèmes du "Roi de rien", de la question du pouvoir, des émeutes raciales de Watts, la figure d'Arthur Rimbaud et celle de Franz Kafka. Ses oeuvres font souvent référence à la musique et notamment au jazz et au rock : Bo Didley, Janis Joplin ou Frank Zappa.
Œuvres
La Nuit de Suzanne, 1982, diptyque, huile sur toile, 324 × 130 cm, musée d'Art de Toulon.
D’après Holbein, encre de Chine et aquarelle, 26 × 18 cm, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts[11]. Les Beaux-Arts de Paris conservent deux dessins de l'ensemble de treize feuilles que l'artiste avait composé pour une publication consacrée à Holbein en 1938. Il a pris pour modèle le portrait alors considéré comme étant celui du célèbre philosophe et alchimiste Paracelse et conservé au Kupferstichkabinett de Bâle. Avec une grande liberté vis-à-vis du modèle, il saisit des détails différents en les isolant comme autant de fragments transformés en éléments constitutifs d’un rebus énigmatique[12].
Publications
Si la neige devenait plus blanche, Avec/Royaumont, 1985, avec Jean Daive.
Impressions d'Afrique, association Centre d'art contemporain Passages, Troyes ; musée de la Chaussure, Romans-sur-Isère et Musée Faure à Aix-les-Bains ;
Dérèglements de comptes 1re partie, avec Michel Henochsberg, Frans Hals Museum, Haarlem ;
Présentation de l'ex-voto, galerie Pietro Sparta, Chagny ;
↑Judicael Lavrador, « Alberola avec force de détails », Libération, (lire en ligne)
↑William Chevillon, À la découverte de Fontenay-le-Comte, La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, , 128 p. (ISBN9782491575007, lire en ligne), p. 120..