Né à Alger dans une famille de pieds-noirs d'ascendance espagnole, il quitte l'Algérie à l'âge de deux ans après que le commerce de son grand-père a été victime de deux attentats de l'OAS. Il retourne cependant « tous les ans » dans le pays, de l'indépendance jusqu'au début de la décennie noire[2].
Avant de rejoindre IAM à la fin des années 1980[3], Imhotep pratique la musique dans différents groupes de blues, rock, reggae et de funk. C'est en s’initiant aux premières boîtes à rythmes et aux premiers samplers, que l'artiste prend conscience de l'immense étendue de la musique électronique. Dès lors, il a largement participé à donner à IAM sa couleur musicale. Imhotep se revendique le premier beatmaker à utiliser des samples de musique méditerranéenne ou orientale.
En parallèle à ses activités dans le hip-hop, Imhotep publie un album instrumental en 1998, intitulé Blue Print, mixé et enregistré au Maroc, à Essaouira[4]. Imhotep est séduit par l'ambiance des rues de la cité et intègre à ses compositions ces rencontres sonores qui donneront le son si particulier de cet album. Celui-ci aura alors une réelle profondeur musicale et rythmique (se rapprochant de la lounge, du reggae et du dub), avec des influences de musique gnawa et nord-africaine. Avec son label Kif-Kif Production, il produit l'album Chroniques de Mars en 1998 et le premier album solo de Faf La Rage, C'est ma cause, en 1999[5].
L'année 2005 marque l'adhésion d'Imhotep au collectif Desert Rebel, une participation sur des projets musicaux en lien avec le guitariste touareg Abdallah ag Oumbadougou. Il produit ensuite les musiques du second opus des Chroniques de Mars en 2006, un album mettant en valeur les différents artistes de la scène rap marseillaise (Black Marché, Carré Rouge, Beretta, Chiens de paille, Troisième œil, Ligne 26, La Sale Équipe, Keny Arkana et bien d'autres encore). En 2008, Imhotep réalise la bande sonore du film, Les Barons de Nabil Ben Yadir.
En sort le deuxième projet solo de l'architecte, Kheper[6]. Il renoue avec la tradition ancestrale initiée sur Blue Print, un album entièrement instrumental ne correspondant à aucune étiquette connue, et pour lequel Imhotep propose « ethnotronica », musique électronique inspirée des musiques du monde[6]. En 2013, il publie son album Kheper Dub[7], suivi de Kheper Wax qui reprend Kheper et Kheper Dub sur disque vinyle en édition limitée.
Imhotep se revendique foncièrement antiraciste, anti-colonialiste, écologiste et anticapitaliste. C'est-à-dire partisan d’une économie de marché sociale, solidaire, équitable (et locale quand c’est possible), il est donc plutôt altercapitaliste.
Son anticapitalisme dénonce les dérives de l’ultralibéralisme et la dictature de la finance mondialisée.