L'Hymne à Vénus est dédié à Julia Magnard (1873-1940), l'épouse du compositeur[2]. La partition, écrite entre décembre 1903 et avril 1904, est créée le à Nancy, à la salle Poirel, dans le cadre des concerts du Conservatoire de Nancy[3], l'orchestre étant placé sous la direction de Guy Ropartz[4].
La durée moyenne d'exécution de l’œuvre est de quatorze minutes environ[4].
Analyse
L’œuvre, en mi bémol majeur, qualifiée de « puissante, à la fois tendre et passionnée, sereine et rayonnante » par Pierre Carrive[5], est construite sous la forme d'un grand lied varié, selon Gaston Carraud, et structurée autour de deux éléments qui se complètent : « L'amour féminin, idée principale et principe idéal, enveloppe de ses gracieuses métamorphoses l'amour masculin, trouble, véhément, idée seconde, et principe actif : celui-ci, plus constant en sa manifestation, s'apaise, s'élargit et finalement s'absorbe dans l'harmonie « triomphale » de la tendresse et de la passion satisfaites.[6] »
Pour Harry Halbreich, cette « page lyrique et poétique » dépeint avec justesse les « réalités de la vie amoureuse ». Constatant qu'elle débute hors de sa tonalité principale (le but à atteindre), il rattache la forme de l’œuvre à la triade grecque classique (strophe, antistrophe, épode), « avec deux parties de structure semblable mais de plan tonal différent, chacune en quatre sections, suivie d'une troisième partie plus brève et de deux sections seulement »[7]. Le travail thématique est rapproché des indications portées sur la partition : Pur, Déchaîné, Languissant, Largement défilent ainsi, et en fin de coda culmine un Triomphal, « expression d'une euphorie rayonnante, couronnant l'une des pages les plus détendues de Magnard »[7].