Fils d'un teinturier-mercier, il perd sa mère dès sa petite enfance. Son père, homme lettré, l'inscrit à neuf ans à des cours de l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. En 1891, il devient élève dans un pensionnat de collégiens en uniforme où il étudie les humanités gréco-latines. De retour à Anvers, il en fréquente les cercles artistiques, lit des auteurs qui auront une influence sur ses œuvres ultérieures (Edgar Poe, Charles Baudelaire, Villiers de l'Isle-Adam, Barbey d'Aurevilly, Jules Verne et Eugène Sue) et publie quelques contes dans la presse d'Anvers. Il apprend également l'escrime et devient une fine lame de ce sport.
Après quelques tergiversations, il se décide à devenir écrivain et donne deux pamphlets antimilitaristes et quelques pièces de théâtre. Il se marie à cette même époque et tente de s'installer à Paris, mais n'y demeure que six mois. Il tient ensuite un magasin d'antiquités à Anvers, mais l'affaire périclite et il s'établit à Bruxelles dans le dénuement et la pauvreté. Habitué du café Hulstkamp, il continue d'entretenir des relations amicales avec des écrivains et artistes, notamment avec le dramaturge Fernand Crommelynck jusqu'en 1922. Il occupe un poste de rédacteur au journal du Carillon d'Ostende et devient le [prête-plume littéraire ] de Willy, le mari de Colette, pour lequel il rédige des contes.
Tout en poursuivant la publication d'articles et de courts textes dans la presse belge, il s'attelle à un roman, L'Exaltation, qui ne paraîtra qu'en 1919, après la Première Guerre mondiale pendant laquelle il combat pendant quinze mois en tant que sous-lieutenant cantonné à Rouen. En 1917, un recueil de ses contes militaires intitulé Les Nuits de garde lui assure un contrat de dix ans avec l'éditeur parisien Albin Michel. Dès lors, sa carrière littéraire est lancée et la parution de ses romans, traduits en plusieurs langues, se succèdent à un rythme soutenu. À partir de 1921, il s'essaie avec succès au roman historique avec Le Peintre galant qui évoque la vie d'Antoine Van Dyck et glisse peu à peu vers l'écriture de romans d'aventures ayant pour toile de fond des guerres européennes : Le Colonel de Saint-Edme (1927), situé à l'époque des conquêtes napoléoniennes, ou encore Le Gueux de mer (1936), qui relate un épisode du conflit entre l'Espagne et la Hollande au XVIe siècle. Il signe également un roman de science-fiction, La Terreur fauve (1922), un roman fantastique paru dans la revue Cassandre et intitulé La Brèche de Breda, et deux romans policiers pour la collection Le Masque.
En dépit de ses succès, des ennuis familiaux et financiers le contraignent à regagner Bruxelles. Il y est accueilli avec considération et, le , est élu au siège no 21 de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Un recueil de ses contes paraît la même année avec des illustrations originales de James Ensor, Léon Spilliaert et Maurice de Vlaminck. Cette consécration est toutefois ternie lorsqu'il choisit, en , de se joindre à l'équipe du journal Le Soir d'obédience nazie. Rédacteur en chef, il publie de nombreux textes de propagande à la gloire d'Hitler. À la Libération, il se réfugie en Allemagne, où il meurt le . Peu après, le 21 du même mois, l'Académie royale de Belgique prononce son exclusion du cénacle pour cause de collaboration avec l'ennemi[1].
Œuvre
Romans
L'Oiseau du paradis, Paris, Albin Michel, 1917
La Don Juan ridicule, Paris, Albin Michel, 1918
Le Tatouage bleu, Paris, Albin Michel, 1919
Suzanne et son vieillard, Paris, Albin Michel, 1919
L'Exaltation, Paris, Albin Michel, 1919
Le Peintre galant, Paris, Albin Michel, 1921
La Terreur fauve, Paris, Albin Michel, 1922
Sylvia et le Cremnobate, Paris, Albin Michel, 1924
Les Deux Ingénus, ou le Voyage aux Îles Fortunées, Paris, Grasset, 1924
La Rose de Java, Bruxelles, Renaissance du Livre, 1926
Le Colonel de Saint-Edme, Bruxelles, Renaissance du Livre, 1927
La Dépouille du lion, Paris, Éditions Cosmopolites, Collection du lecteur no 39, 1930
Le Jongleur d'épée, Paris, Éditions des Portiques, 1930
Le Roi de la jetée, Paris, Éditions Cosmopolites, Collection du lecteur no 84, 1932
Le Chemin de ronde, Paris, Éditions des Portiques, 1932
La Passion mexicaine, Paris, Éditions Cosmopolites, Collection du lecteur no 110, 1932
La Flûte corsaire, Paris, Éditions Denoël et Steele, Bibliothèque merveilleuse, 1933
Le Gueux de mer, Bruxelles, Renaissance du Livre, 1936
Romans policiers
Le Chevalier de Batavia, Paris, Librairie des Champs-Élysées, Le Masque no 24, 1929
Le Casse-tête malais, Paris, Librairie des Champs-Élysées, Le Masque no 90, 1931
Recueil de contes
Les Nuits de garde, Paris, Albin Michel, 1917
Contes, Bruxelles, Éditions des Artistes, 1936
Théâtre
Les Intellectuels, pièce en 3 actes, Éditions de la Belgique artistique et littéraire, 1907
L'Oiseau mécanique, pièce en 4 actes, Éditions de la Belgique artistique et littéraire, 1907
La Victoire, pièce en 4 actes, L. de Plancke, 1909
Une nuit de Shakespeare, 1913
Autres publications
Une armée de pauvre, 1905
Les Enfermés, 1906
Le Secret de Rubens, Paris, Albin Michel, 1927
Léopold III : roi des Belges, Paris, Éditions Denoël et Steele, coll. Célébrités d'hier et d'aujourd'hui no 11, 1936
L'incendie de Chicago, Paris, Tallandier, Cinéma-Bibliothèque no 17, 1938
Confessions littéraires, Paris, Nouvelle Société d'Édition, 1938