Homo rudolfensis est une espèceéteinte du genreHomo, attestée en Afrique de l'Est entre 2 et 1,8 millions d'années, et peut-être dès 2,4 millions d'années selon les auteurs. Elle tire son nom du lac Rudolf, ancien nom du lac Turkana, au Kenya, où ses premiers fossiles ont été découverts en 1972. Homo rudolfensis et Homo habilis sont les espèces décrites du genre Homo les plus anciennes.
En 1986, le paléoanthropologue russe Valeri Alekseïev décrivit une nouvelle espèce, qu'il dénomma Homo rudolfensis, du nom du lac Rudolf (ou lac Turkana)[1], à laquelle le précédent fossile fut attribué en 1999 par le paléoanthropologue anglais Bernard Wood[2]. Pendant plus de 25 ans, le doute subsista parmi les chercheurs sur la validité de ce nouveau taxon, certains d'entre eux estimant que ce n'était qu'une variété d'Homo habilis[3].
La capacité crânienne d'Homo rudolfensis est de 750 cm3 en moyenne. Elle est donc supérieure à celle d'Homo habilis (650 cm3 en moyenne).
Homo rudolfensis présente des orbites extrêmement hautes, une ouverture nasale très étroite, un torus supra-orbitaire développé plus médialement que latéralement, une voute crânienne épaisse, une forme de l'écaille de l'os temporal haute et arrondie. Il a de grandes incisives[3].
On ne dispose d'aucuns restes fossiles post-crâniens d'Homo rudolfensis. Sa capacité crânienne plus étendue a fait supposer qu'il était plus grand que son contemporain Homo habilis[3].
Caractères anatomiques permettant de distinguer les spécimens attribués à Homo rudolfensis (en premier) et à Homo habilis (en second)[3] :
épaisseur de la voute crânienne : épaisse / mince
dépression en arrière de la région orbitaire : absente / présente
dépression postorbitaire latérale : absente / présente
position des lignes courbes temporales : médiane / haute
forme de l'écaille de l'os temporal : haute et arrondie / basse et triangulaire
orientation du bord antérieur de l'écaille de l'os temporal : antérieure / verticale
jonctions des crêtes mastoïdiennes et supramastoïdiennes : jonction / pas de jonction
inclinaison de la région de la nuque : faible / forte
torus occipital : absent / développement médial
forme de la racine du processus zygomatique de l'os temporal : plane / elliptique
largeur de la face supérieure par rapport à la face moyenne : large / identique
position du point frontomaxillaire par rapport à la rangée dentaire : P4-M1 / M1
taille de l'os zygomatique : grand / court
fosse zygomatico-maxillaire : absente / présente
individualisation de la région incisive par rapport à l'ouverture nasale : région incisive participe à l'ouverture nasale / région incisive indépendante de l'ouverture nasale
forme des orbites : carrée / rectangulaire à allongement supéro-inférieur
position du bord supérieur de l'orbite par rapport au bord inférieur : dans le même plan / en position antérieure
surface occlusale de la troisième molaire par rapport à la deuxième molaire : > 1 / < 1
taille des incisives : grande / petite
forme de la région mentonnière : subrectangulaire / convexité médio-latérale
parallélisme du grand axe de la mandibule et de la rangée dentaire : parallèle / < 15
Principaux fossiles
UR 501
UR 501 est une mandibule fragmentaire trouvée en 1991 au Malawi par l'équipe de Timothy Bromage et Friedemann Schrenk. Elle est datée de 2,5 à 2,4 millions d'années.
KNM-ER 1470
KNM-ER 1470 a été trouvé sous la forme d'une centaine de fragments, qui, une fois assemblés, forment un calvarium assez complet. Il a été découvert en 1972 à Koobi Fora (Kenya) par l'équipe de Richard Leakey. Il est daté d'environ 1,9 million d'années.
↑Valeri Alekseïev, The Origin of the Human Race, éd. Progress, Moscou, 356 pages, 1986
↑(en) Bernard Wood, « Homo rudolfensis Alexeev, 1986 : Fact or phantom ? », Journal of Human Evolution, vol. 36, no 1, , p. 115–118 (PMID9924136, DOI10.1006/jhev.1998.0246)
↑ abc et dSandrine Prat, Homo rudolfensis et Homo habilis. De la difficulté de définir Homo habilis, CNRS, lire en ligne
Voir aussi
Bibliographie
Sandrine Prat, Homo rudolfensis et Homo habilis. De la difficulté de définir Homo habilis, CNRS, lire en ligne
Valeri Alekseïev, The Origin of the Human Race, éd. Progress, Moscou, 356 pages, 1986