De son nom de naissance Henri Émile Jean-Baptiste, Henri Defossé (souvent orthographié Henry Defosse pendant sa carrière), est né à Nogent-sur-Seine. Élève de Gabriel Fauré, il compose un certain nombre de pièces pour piano dans sa jeunesse.
En 1907, il épouse la cantatrice Elisabeth Protopopova, avec qui il se produit dans des récitals de mélodies russes notamment.
À partir de 1918, il donne des cours de direction au Conservatoire de Paris. C'est à cette époque que Guillaume Apollinaire rédige le livret d'un opéra-bouffe, Casanova[2],[3],[4], achevé fin août et destiné à Defossé, qui en écrit la musique du premier acte, juste à la mort du poète de grippe espagnole qui fit échouer le projet. Picasso avait été pressenti pour les décors[5]. En 1946, Francis Poulenc envisage de mettre le livret en musique, mais est vite oublié.
Defossé est le chef d'orchestre préféré de Diaghilev[6]. Defossé mène les Ballets russes au Théâtre du Colisée de Londres en 1918 et l'année suivante quand l'ensemble de Diaghilev se produit au Théâtre de l’Alhambra toujours à Londres[7]. Defosse et Ernest Ansermet, en sont les directeurs musicaux, jusqu'à ce qu'à la fin de la saison, Adrian Boult ne succède à Ansermet. Defosse dirige la première de La Boutique fantasque musique de Rossini, arrangée et orchestrée par Respighi, le [8] avec décors et costumes d'André Derain.
Il enregistre, sur le label Odeon puis sous l'étiquette Columbia, essentiellement des accompagnements de pièces d'opéra, par exemple avec Germaine Lubin dans Wagner (1929), mais aussi, en , à Londres, pour le label Edison Bell, Petrouchka, le ballet d'Igor Stravinsky, qu'il avait dirigé en 1919. Sa carrière semble se terminer dans les années 1930, mais il réapparaît à la fin des années 1930 en Algérie, où il dirige la société des concerts symphoniques (une dizaine de concerts par an), comme directeur du Conservatoire d'Alger et dès 1944, comme le chef d'orchestre de diffusions radiophoniques de Radio Alger[13].
Prélude pour piano en si-bémol mineur, op. 38 (Éd. moderne 1913 ; rééd. Alphonse Leduc) Dédié à Gabriel Fauré. (BNF16602172)
Légende pour harpe
Le Rossignol, le Paon et la Rose. Poème de Roch Grey. Création aux concerts Lamoureux
Le boucher d'Alexandre (1947)
Enregistrements
CD
Mélodies de Letorey, La fontaine de Caraouet, et Schubert, Le tilleul - Georges Thill, ténor ; H. Defossé, piano (Georges Thill "Album du 80e Anniversaire" EMI Classics)
Verdi, Rigoletto : Ô doux nom, ô nom charmant - Eidé Norena, soprano (ca. 1928, 78 t Odeon 123636)
Verdi, Il trovatore : Stride la vampa ! - Laure Tessandra, contralto (, 78 t Odeon 188030)
Saint-Saëns, Samson et Dalila : Mon cœur s'ouvre a ta voix - Laure Tessandra, contralto (, 78 t Odeon 188030)
Godard, La Vivandière : Viens avec nous petit - Laure Tessandra, contralto (, 78 t Odeon 188657)
Meyerbeer, Le Prophète : O mon fila - Laure Tessandra, contralto (, 78 t Odeon 188032)
Meyerbeer, L'Africaine : Ô paradis - René Verdière, ténor (, 78 t Odeon 188033)
Wagner, Die Walküre : Chanson de printemps - René Verdière, ténor (, 78 t Odeon 188034)
Halevy, La Juive : Dieu, que ma voix tremblante - René Verdière, ténor (, 78 t Odeon 188034)
Massenet, Hérodiade : Hérode, Hérode, ne me refuse pas - Laure Tessandra, contralto (, 78 t Odeon 188032)
Verdi, Rigoletto : Pari siamo - Arthur Endrèze, baryton[17] (, 78 t Odeon)
Massenet, Le roi de Lahore : Aux troupes du sultan... Promesse de mon avenir - Arthur Endrèze, baryton (Paris, Salle du Conservatoire, , 78 t Odeon)
Bizet, Les pêcheurs de perles : L'orage c'est calmé - Arthur Endrèze, baryton (Paris, Salle du Conservatoire, , 78 t Odeon)
Verdi, La traviata : Di Provenza il mar - Arthur Endrèze (Paris, Salle du Conservatoire, , 78 t Odeon)
Thomas, Hamlet : Dans son regard plus sombre - Laure Tessandra, contralto (, 78 t Odeon 188039)
Thomas, Hamlet : Spectre infernal ! image vénérée, et La fatigue alourdit mes pas... Comme une pâle fleur - Arthur Endrèze, baryton (Paris, Salle du Conservatoire, , 78 t Odeon)
Wagner, Siegfried : Dès l'origine jusqu'à cette heure [Ewig war ich, ewig bin ich] - Germaine Lubin, soprano ; Orchestre Alessandro Scarlatti (, 78 t Odeon)
Verdi, Otello : Ora per sempre - René Verdière, ténor (, 78 t Odeon 188044)
Puccini, Tosca : D’art et d’amour - Germaine Lubin, soprano (, 78 t Odeon)
Reyer, Sigurd : Salut, splendeur du jour - Germaine Lubin, soprano (, 78 t Odeon 188724)
Weber, Der Freischütz : Durch die Walder - René Verdière, ténor (, 78 t Odeon 188062)
Massenet, Hérodiade : Salome, demande au prisonnier - Arthur Endrèze, baryton (, 78 Odeon)
Massenet, Thaïs : Voilà donc la terrible cité - Arthur Endrèze, baryton (, 78 Odeon)
↑Le Casanova de Henry Defosse par Jean-Jacques Heude dans Michel Décaudin, "Le Casanova" d'Apollinaire : comédie parodique, Paris, Lettres modernes Minard, coll. « Revue des lettres modernes » (no 971–976), , 168 p. (ISBN2256908895, OCLC24089135, BNF37272988)
↑Elisabetta Frecenon, Le Casanova d'Apollinaire dans Agnès Morini (Dir.), Figure, figures : portraits de femmes et d'hommes célèbres, ou moins, dans la littérature italienne – actes du colloque du CERCLI, Saint-Etienne, mai 2000, Université de Saint-Étienne, , 310 p. (ISBN2862722316, OCLC50267922, BNF38856799, lire en ligne), p. 113–130
↑(en) John Richardson, A Life of Picasso : The Triumphant Years, 1917-1932, Volume 3, New York, Knopf, , 592 p. (ISBN0307266656, OCLC315519301, lire en ligne), p. 81.