Les ministres sont nommés par décret présidentiel le 2 avril[3],[4], les premières passations de pouvoir entre les anciens ministres sortants et leurs successeurs ont lieu le même jour. La liste des secrétaires d'État est annoncée le [5].
Le , au lendemain d'un début de crise gouvernementale marqué par les déclarations du ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique, Arnaud Montebourg, contre la politique économique du couple exécutif, Manuel Valls remet au chef de l'État la démission de son gouvernement. François Hollande le charge alors de nommer un nouveau gouvernement[6]. Avec une durée de 147 jours, il s'agit d'un des plus courts gouvernements de la Ve République hors période de transition électorale [7].
Contexte de formation
Choix des ministres
Manuel Valls propose au Président Hollande l'entrée d'Anne Lauvergeon, haut fonctionnaire et ex-patronne d'AREVA. Le Président s'y oppose, apparemment parce qu'elle était mentionnée dans des notes de la police judiciaire[8].
Coalition
Ce gouvernement est marqué par le départ des écologistes. Le , Manuel Valls reçoit une délégation d’Europe Écologie Les Verts (EÉLV), devant laquelle il affirme sa volonté de poursuivre la transition énergétique ainsi que de mener des actions en faveur de la justice sociale et de la décentralisation[9]. À la suite de cette rencontre, le bureau exécutif d’EÉLV refuse par sept voix pour, trois voix contre et cinq abstentions de siéger au gouvernement Valls, malgré les offres qui lui sont proposées, notamment celle d’un grand ministère rassemblant l’environnement (écologie, développement durable), l’énergie, le logement et les transports. Cette décision est alors dénoncée par un certain nombre d’élus écologistes, comme le sénateur Jean-Vincent Placé et les députés Barbara Pompili et François de Rugy. Elle est, à l’inverse, soutenue par Pascal Canfin et Cécile Duflot[9], tous deux ministres du gouvernement sortant, dirigé par Jean-Marc Ayrault. Pour Emmanuelle Cosse, la secrétaire du mouvement, l’influence de Cécile Duflot dans cette décision a été « à la hauteur de son poids politique et de ses réalisations. Quand la ministre qui a mis en place la loi ALUR explique pourquoi elle ne veut pas participer à ce gouvernement, ce n'est pas anodin. Elle a pesé dans cette décision »[10]. Nonobstant le souhait de retour au gouvernement de quelques parlementaires isolés dans leur parti, la décision de quitter le gouvernement fut confirmée par plus de 80 % du conseil fédéral d'EELV.
Dès la création de ce nouveau gouvernement, une frange de parlementaires, les « frondeurs », manifeste activement son opposition à la politique économique et sociale qu'il envisage.
Après la nomination du Premier ministre le 31 mars 2014[2], la composition initiale du gouvernement a été annoncée en deux temps. Seize ministres à parité d'hommes et de femmes sont nommés par décret du , publié au Journal officiel le [3]. Puis les secrétaires d'État, principalement issus des bancs des députés, sont nommés par décret du , publié au Journal officiel le [5] en raison d'une majorité réduite du pouvoir exécutif à l'Assemblée nationale pour voter la confiance au Premier ministre[11],[12].
Deux nouveaux ministres ne faisaient pas partie du précédent gouvernement sont nommés : Ségolène Royal, qui avait déjà été ministre dans les gouvernements Bérégovoy et Jospin, et François Rebsamen, alors président du groupe socialiste au Sénat, est pour la première fois nommé ministre.
Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé des Relations avec le Parlement : Jean-Marie Le Guen ;
Secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères et du Développement international, chargée du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l'étranger : Fleur Pellerin ;
Secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères et du Développement international, chargé des Affaires européennes : Harlem Désir ;
Secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères et du Développement international, chargée du Développement et de la Francophonie : Annick Girardin ;
Secrétaire d'État auprès de la ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche : Frédéric Cuvillier ;
Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, chargée de l'Enseignement supérieur et de la Recherche : Geneviève Fioraso ;
Secrétaire d'État auprès du ministre des Finances et des Comptes publics, chargé du Budget : Christian Eckert ;
Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique, chargée du Commerce, de l'Artisanat, de la Consommation et de l'Économie sociale et solidaire : Valérie Fourneyron ;
Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique, chargée du Numérique : Axelle Lemaire ;
Secrétaire d'État auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants et de la Mémoire : Kader Arif ;
Secrétaire d'État auprès de la ministre de la Décentralisation, de la Réforme de l'État et de la Fonction publique, chargé de la Réforme territoriale : André Vallini ;
Secrétaire d'État auprès de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, chargée de la famille, des personnes âgées et de l'autonomie : Laurence Rossignol ;
Secrétaire d'État auprès de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion : Ségolène Neuville ;
Secrétaire d'État auprès de la ministre des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, chargé des Sports : Thierry Braillard.
Déclaration de politique générale et vote de confiance
Présenté comme un « gouvernement de combat »[18], le gouvernement est composé d'un nombre réduit de ministres de plein exercice par rapport au précédent gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
Il s'agit du premier gouvernement de la Ve République dirigé par un Premier ministre naturalisé français[19], Manuel Valls étant né espagnol.
Le gouvernement de Manuel Valls est composé principalement de personnalités issues ou proches du Parti socialiste. En plus du Premier ministre qui est lui-même socialiste, quatorze ministres appartiennent au Parti socialiste (PS) et deux appartiennent au Parti radical de gauche (PRG) ou en sont proches. Concernant les secrétaires d'État, douze appartiennent au Parti socialiste (PS) et deux appartiennent au Parti radical de gauche (PRG).
Vingt-et-un membres sont issus de l'Assemblée nationale : Manuel Valls, Laurent Fabius, Benoit Hamon, Michel Sapin (député suppléant), Marisol Touraine, Bernard Cazeneuve, Marylise Lebranchu, Aurélie Filippetti, Stéphane Le Foll, Sylvia Pinel, George-Pau Langevin, Jean-Marie Le Guen, Annick Girardin, Frédéric Cuvillier, Geneviève Fioraso, Christian Eckert, Valérie Fourneyron, Axelle Lemaire, Kader Arif, Ségolène Neuville et Thierry Braillard.
Trois membres sont issus du Sénat : François Rebsamen, André Vallini et Laurence Rossignol.
Un membre est issu du Parlement européen : Harlem Désir.
Cinq membres ne sont pas issus du Parlement mais occupent des mandats locaux : Ségolène Royal, Christiane Taubira, Arnaud Montebourg, Jean-Yves Le Drian, et Najat Vallaud-Belkacem.
Un membre n'assumait aucun mandat avant d'être nommé : Fleur Pellerin.
Onze membres sont actuellement conseillers municipaux voire conseillers communautaires : Manuel Valls, Benoit Hamon, Michel Sapin, François Rebsamen, Aurélie Filippetti, Stéphane Le Foll, Jean-Marie Le Guen, Frédéric Cuvillier, Christian Eckert, Valérie Fourneyron, Thierry Braillard.
Sept membres sont conseillers généraux : Arnaud Montebourg, Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem, Aurélie Filippetti, Jean-Marie Le Guen, André Vallini et Ségolène Neuville.
Sept membres sont conseillers régionaux : Ségolène Royal, Benoit Hamon, Christiane Taubira, Jean-Yves Le Drian, Marylise Lebranchu, Sylvia Pinel, Laurence Rossignol.
Un membre est élu d'un conseil territorial d'une collectivité d'outre-mer : Annick Girardin.
Sept membres n'ont aucun mandat local : Bernard Cazeneuve, George-Pau Langevin, Fleur Pellerin, Harlem Désir, Geneviève Fioraso, Axelle Lemaire et Kader Arif.
Sept membres étaient maires avant d'être ministres : Manuel Valls, Michel Sapin, François Rebsamen, Bernard Cazeneuve, Frédéric Cuvillier, Christian Eckert et Valérie Fourneyron,
Quatre membres étaient adjoints au maire : Laurent Fabius, Najat Vallaud-Belkacem, Geneviève Fioraso et Thierry Braillard.
Cinq membres étaient présidents d'EPCI avant d'être ministres : Manuel Valls, Laurent Fabius, Michel Sapin, François Rebsamen, Frédéric Cuvillier,
Cinq membres étaient vice-présidents d'EPCI : Stéphane Le Foll, Geneviève Fioraso, Christian Eckert, Valérie Fourneyron et Kader Arif.
Trois membres étaient présidents de conseil général : Arnaud Montebourg, Marisol Touraine, André Vallini.
Deux membres étaient présidents de conseil régional : Ségolène Royal et Jean-Yves Le Drian.
Un membre était vice-président de conseil régional : Laurence Rossignol.