Taureaux de Camargue lâchés dans les rues d'une ville ou d'un village lors des courses camarguaises. Entourés de gardians, qui empêche les attrapaïres de les détourner de leur route, ils se dirigent vers les arènes. L'équivalent de l'abrivado ou abrivade (mot provençal) dans la course espagnole est : encierro.
Afeciouna
[note 1]; équivalent provençal de l'espagnol aficionado. D'après Frédéric Mistral, le mot signifie « passionné », « zélé », « qui a du goût » pour[1].
jeunes hommes surgis du public pour essayer d'attraper les taureaux et les faire sortir du troupeau, lors des abrivados ou des bandidos, en essayant de tromper la vigilance des gardians[2].
ils sont composés de la cocarde, de deux glands, du « frontal » ou ficelle passée derrière les cornes, et de deux ficelles enroulées chacune à la base de chaque corne. Les raseteurs doivent les décrocher pour gagner des points et de l'argent[3].
Anouble
veau d'un an (âge auquel on castre le cocardier)[4] ; à l'âge de deux ans, il devient doublen et à trois ans ternen.
B
Banes
(bano) cornes du cocardier.
Barème
chaque attribut rapporte des points et de l'argent. L'argent reçu diffère à chaque prestation. Les points restent identiques. La coupe de la cocarde vaut 1 point, l'enlèvement de la cocarde et des glands 2 points par attribut. La coupe du frontal : 1 point, l'enlèvement de chaque ficelle 4 points[5].
Bisque
la bisque est le nom de la bave qui apparaît sur le mufle du biòu lorsqu'il s'échauffe[6].
trophée taurin créé en 1952, qui récompense le meilleur cocardier de la saison[7]. Annuellement décernée par un jury à un seul cocardier, il récompensait autrefois une manade[8].
Bistournage
castration de jeunes taureaux destinés à la course camarguaise[9].
Bouvaou
petite arène que la plupart des manadiers possèdent sur leurs terres[10].
Bourgino
corde (bourgine) fixée aux cornes du taureau, permettant de le diriger lors des lâchers de taureaux dans les rues. Son utilisation est interdite par arrêtés préfectoraux dans les Bouches-du-Rhône, le Gard et l'Hérault ; toutefois, elle continue d'être utilisée lors des encierros à l'eyraguaise, à Eyragues (Bouches-du-Rhône)[11].
Bouvino
1/ l'espèce bovine, les taureaux ; 2/ zone d'élevage du cocardier pour la course camarguaise, qui couvre environ 70 communes en Languedoc, une vingtaine en Provence. Les habitants la désigne comme le pays de Bouvino[12].
C
Capelado
Équivalent en provençal du paseo de la corrida. Le défilé a lieu sur l'air d'ouverture de Carmen. Répartis en deux files sans ordre préliminaire, les raseteurs terminent la parade avec le salut à la présidence[13].
Cocarde
attribut primé que le raseteur doit retirer du frontal du cocardier ; la coupe de la cocarde vaut 1 point ou l'enlèvement de la cocarde vaut 2 points[14].
animal vedette de la course camarguaise, il n'est pas mis à mort. Poursuivi par les raseteurs, il rentre au toril soit triomphalement s'il a défendu ses attributs, soit avec humilité si les raseteurs lui ont tout pris. Il porte en provençal le nom de « biòu », (bœuf) car il a été castré à l'âge d'un an lorsqu'il était anouble. Il peut vivre dix ans[12].
sport dans lequel les participants tentent d'attraper des attributs primés fixés au frontal et aux cornes d'un bœuf appelé cocardier ou biòu (bœuf en provençal), mais auquel on confère parfois la dignité de taureau en l'appelant : taureau cocardier.
Courses de fêtes
jeux participatifs ayant lieu lors des fêtes locales. Ils comprennent notamment l'abrivado, le bandido, l'encierro, et le toro-piscine[16].
Course provençale
appellation erronée de la course camarguaise qui renvoie à un antagonisme historique entre Languedoc et « Nacioun Provençalo » que des lettrés ont entretenu à partir du XVe siècle et que le folklore a prolongé. Les corridas espagnoles et portugaises sont toutefois largement représentées en pays de Bouvino[17].
Coup de barrière
action du cocardier qui chasse le raseteur en se dressant contre la barricade qui délimite la piste, signifiant ainsi sa domination[18].
Crochet
instrument pesant entre 200 et 250 grammes formé d'un manche transversal en bois enrobé de chatterton d'une longueur de 8,5 cm, et de quatre lames métalliques dentées et recourbées d'une longueur de 10 cm. Cet appareil permet de trancher la ficelle ou l'élastique qui relie les attributs primés à la tête du cocardier[19].
D
Doublen
veau de deux ans.
Dountaïre
autre nom des attrapaïres.
E
On ne retiendra pas les termes encierro, estribo ou despedida qui sont trop caractéristiques de la corrida, mais qui font partie du lexique de la course camarguaise sur certains sites.
Emboulage
Capuchon métallique vissé sur la pointe des cornes des vaches ou des taureaux opposés aux raseteurs débutants et aux amateurs dans la course de fête[20].
Escoussure
entaille faite à l'oreille du jeune taureau de Camargue en guise de marque de la manade. Dans les ganaderías il porte le nom de señal.
Emmailler
action de rester groupé pour les gardians lors de l'abrivado.
Enférocer
lorsque le cocardier s'échauffe et poursuit ses assaillants avec une vigueur accrue, on dit qu'il s'enféroce[6].
Enfermée
manœuvre du cocardier qui réussit à coincer le raseteur et le met dans une position dont il a du mal à se tirer[18]. On dit aussi Embarrer.
Èr di biòu
ou air du taureau. Sonnerie de trompette qui annonce l'arrivée du taureau dans l'arène[21].
F
Fé di Biòu
expression provençale pour désigner la passion du taureau.
marquage au fer rouge des taureaux. C'est aussi l'occasion d'une fête où se retrouve tout le petit monde de la bouvino dans les manades où l'on donne aussi des repas avec des jeux de gardians[22].
du provençal manado signifiant : poignée. Métaphore pour un petit troupeau[12] ; élevage de taureaux ; propriété où sont élevés les taureaux.
P
Présidence
le rôle du président de la course camarguaise est celui d'un animateur, presque d'un meneur de jeu et d'annonceur. Il encourage la vaillance des raseteurs en annonçant le montant des sommes offertes par des donateurs locaux pour chaque attributs primés[24].
Technique pour décrocher les attributs primés qui consiste à provoquer le cocardier pour le faire charger, puis à choisir une direction en arc de cercle qui permet de croiser la course de l'animal sans se faire prendre[25].
principal protagoniste de la course camarguaise face au cocardier auquel il cherche à enlever ses attributs primés en effectuant des rasets[25].
S
Simbèu
« symbole », « signal », nom du bœuf conducteur avec des sonnailles attachées au cou. Il est chargé de ramener le cocardier refusant de quitter l'arène. C'est l'équivalent du Cabestro. Il porte aussi le nom de Dountaire (« dompteur »)[26].
Jean-Baptiste Maudet, Terres de taureaux : les jeux taurins de l'Europe à l'Amérique, Madrid, Casa de Velasquez, , 512 p. (ISBN978-84-96820-37-1 et 84-96820-37-8, lire en ligne), Annexe CD-Rom 112 pages
Frédéric Saumade, Des sauvages en occident, les cultures tauromachiques en Camargue et en Andalousie, Paris, Mission du patrimoine ethnologique, 1994 et 1995, 275 p. (ISBN978-2-7351-0587-8 et 2-7351-0587-3)