Le terme « gave » désigne un cours d'eau dans les Pyrénées occidentales. Il s'agit d'un hydronyme préceltique désignant de manière générale un cours d'eau[réf. nécessaire]. Ce nom de gave est utilisé comme nom commun et a une très grande vitalité, presque envahissante, puisque certains cours d'eau pyrénéens ont perdu, depuis un siècle, leur nom local pour devenir « le gave de... »[1].
Le gave d'Azun doit son nom au val d'Azun (vraisemblablement tiré du basqueAitz-un signifiant « lieu de rochers »[2]).
Selon le Sandre, le gave d'Arrens, né vers 2 050 mètres d'altitude, est la branche-mère du gave d'Azun[4].
Il s'écoule d'abord au nord-nord-ouest, est retenu par un barrage qui forme le lac de Suyen, d'une superficie de 2,5ha[5], puis oblique au nord-est. Un autre barrage, celui du lac du Tech, barre son cours, formant une retenue de 9,5ha[6].
L'ensemble « gave d'Arrens-gave d'Azun » est long de 29,1 km pour un bassin versant de 218 km2[4].
Communes et département traversés
Le parcours du gave d'Azun (et de sa branche-mère, le gave d'Arrens) s'effectue entièrement à l'intérieur du département des Hautes-Pyrénées. Il arrose dix communes[4], soit d'amont vers l'aval :
le ruisseau de la Lie, 5,1 km[9], naît au nord du pic des Tourettes, traverse le lac de Pouey Laün d'une superficie de 5,8ha[10] et conflue en rive gauche dans la retenue du barrage du Tech ;
le ruisseau de Labas, 5,8 km[11], naît au lac d'Ausseilla et conflue en rive gauche, également dans la retenue du barrage du Tech ;
le Laün, ou ruisseau de las Touergues dans sa partie amont, 6,8 km[12], naît sur les pentes nord-est du pic de Gabizos et conflue en rive gauche en amont du village d'Arrens-Marsous ;
le ruisseau du Gabarret, 4,4 km[15], en provenance de Pierrefitte-Nestalas, longe le gave de Pau et rejoint le gave d'Azun en rive droite, une centaine de mètres avant que ce dernier ne se jette dans le gave de Pau.
Hydrologie
Le débit du gave d'Azun a été observé sur une période de 50 ans (1960-2009), à la station hydrologique d'Arras-en-Lavedan, au lieu-dit Nouaux, quelques centaines de mètres en aval de sa confluence avec le gave d'Estaing. À cet endroit, le bassin versant représente 191 km2[16], soit 88 % de celui du cours d'eau.
Le gave d'Azun présente des fluctuations saisonnières de débit, avec une période de hautes eaux caractérisée par un débit mensuel moyen évoluant dans une fourchette de 9,25 à 15,40 m3/s, d'avril à juillet inclus (avec un maximum en juin). La période des basses eaux a lieu d'août à mars, avec une baisse du débit moyen mensuel allant jusqu'à 4,28 m3 au mois de septembre. Cependant ces chiffres ne sont que des moyennes et les fluctuations de débit peuvent être plus importantes selon les années et sur des périodes plus courtes.
Débit moyen mensuel (en m3/s) Station hydrologique : Arras-en-Lavedan Données calculées sur 50 ans (période 1960-2009)
À l'étiage le VCN3 peut chuter jusque 0,65 m3/s, soit 650 litres par seconde, en cas de période quinquennale sèche.
Les crues peuvent cependant s'avérer importantes. Les QJX 2 et QJX 5 valent respectivement 25 et 33 m3/s. Le QJX 10 est de 38 m3/s, le QJX 20 de 43 m3/s, tandis que le QJX 50 se monte à 49 m3/s.
Le débit journalier maximal enregistré à la station d'Arras-en-Lavedan durant cette période a été de 64,7 m3/s le . Si l'on compare cette valeur à l'échelle des QJX de la rivière, cette crue était largement supérieure au QJX 50, donc exceptionnelle[16].
Au total, le gave d'Azun est un cours d'eau abondant. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 1 311 millimètres annuellement, ce qui est très supérieur à la moyenne de la France entière tous bassins confondus (320 millimètres). Le débit spécifique du gave d'Azun (ou Qsp) atteint ainsi à Arras-en-Lavedan le chiffre de 41,5 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
↑Michel Grosclaude ( préf. Pierre Bec), Dictionnaire toponymique des communes du Béarn , Pau, Escòla Gaston Febus, février 1991 ,passage=« Les hydronymes pyrénéens en Béarn », p. 389
↑Jean-Baptiste Orpustan, Les vestiges basco-aquitains en toponymie occitane selon J. Coromines, à la lumière de la toponymie médiévale du Pays Basque, Bulletin du Musée Basque n° 118, 1987.