Diplômé de l'Institut d'art et d'archéologie en 1934, où il a été l'élève d'Henri Focillon, et de l'École du Louvre en 1936, Gaston Diehl créé dès avec le peintre Henri Cadiou et leurs condisciples un groupe estudiantin appelé Regain, et au mois de novembre une revue hebdomadaire du même nom, afin de débattre une à deux fois par mois de la création contemporaine avec différents artistes dans les sous-sols du Capoulade au Quartier latin puis, en 1939, à Montparnasse. Début 1938, il participe à l'hebdomadaire Marianne et tient pendant une année une chronique d´art appelée « La tribune des Jeunes ». En 1939 il crée la revue Charpentes.
Gaston Diehl crée en octobre 1944le Mouvement des Amis de l'Art pour la diffusion de l'art moderne par le moyen de conférences, projections, films, expositions didactiques particulièrement en province.
Très lié à Rouault, et aux jeunes peintres de tradition française dont il préface les expositions dès 1943 à la Galerie de France, il fréquente également Bonnard, Matisse, Picasso, Villon, mais aussi Braque, Bernard Buffet ou Hans Hartung, et est ainsi, selon notamment le témoignage de Pierre Restany[2], "très conscient d'avoir à la fois un pied dans la première moitié de son siècle et un autre dans la seconde".
En 1948, il est à l'origine du Festival International du Film d'Art et termine la réalisation des films : Van Gogh (1948) puis Gauguin (1950) avec Alain Resnais et Les Fêtes galantes (Watteau) (1950) avec Jean Aurel.
De 1950 à 1998
En septembre 1950, il est nommé professeur détaché par le Ministère des Affaires étrangères au Venezuela à l'Université Centrale du Venezuela et à l'École des Beaux Arts où il enseigne l'histoire de l'art. Attaché culturel auprès de l'ambassade, il dirige aussi l'institut Franco-Vénézuélien, est à l'initiative de la création du premier Festival du Film au Venezuela en collaboration avec le poète et critique de cinéma Amy Bakaloff Courvoisier, rédige des articles dans les presses européennes et latino-américaines. Il fait ainsi connaitre en Europe des artistes comme Carlos Cruz-Díez, Oswaldo Vigas, Félix Royett ou Jesús-Rafael Soto mais aussi fait le lien avec l'ensemble de la communauté artistique latino américaine, écrivains comme Alejo Carpentier ou artistes comme Botero.
De 1960 à 1966, il joue un rôle semblable au Maroc en suivant les traces de Delacroix et de Matisse.
Rappelé par André Malraux en France en , il dirige le Bureau des Expositions de l'Action Artistique au Ministère des Affaires étrangères, et assume jusqu'à sa retraite en 1977 la tâche de la mise en route avec l'aide de conservateurs, critiques et amis des expositions françaises à l'étranger comme des expositions étrangères en France au Grand et au Petit Palais ainsi qu'au Louvre (notamment Le Trésor de Toutankamon en 1960. Gaston Diehl a continué jusqu'à sa mort à soutenir l'art sous toutes ses formes et dans le monde. Élu président du musée de l'Amérique latine en 1983, il présente de 1986 à 1998 les artistes latino-américains à la Maison de l'Amérique latine à Monte-Carlo.
Gaston Diehl a collaboré activement à la revue d'art AAKN rebaptisée Idéart dès sa création en 1988 et cela, jusqu'à son décès.
Bibliographie sélective
Ouvrages de Gaston Diehl
Peintres d'aujourd'hui. Les maîtres, Charpentier, Paris, 1943, 36 p..
Les problèmes de la peinture, sous la direction de Gaston Diehl, éditions Confluences, 1945.
Dix estampes originales de Maurice Asselin, Éditions Rombaldi, Paris, 1946.
Édouard Goerg, éditions de Clermont, Paris, 1947, 94p..
Vermeer, éditions Hyperion, Paris-New York, 1949, 48 p..
Laurence Bertrand Dorléac, Histoire de l'art, Paris 1940-1944, Ordre national, Traditions et Modernités, préface de Michel Winock, Publications de la Sorbonne, Paris, 1986 (ISBN2859441220).