Il est également représentant de la France, aux côtés de Paul Valéry, à la commission des Lettres et des Arts de la Société des Nations (1925), au comité permanent des Lettres et des Arts de la SDN (1930), à l'Institut international de coopération intellectuel et à l'Office international des musées. Il est vice-président de la commission des arts plastiques et membre de la commission du cinématographe du ministère de l'Instruction publique (1932).
À partir de 1932, il enseigne régulièrement aux États-Unis (d'abord à l'université Yale, puis à l'université de New York, à Dumbarton Oaks, et dans le réseau de l'Alliance française), en collaboration étroite avec Marcel Aubert[5]. Il se lie avec l'élite des universitaires (Henri Peyre, Walter W. S. Cook, Charles Seymour, etc.) et des collectionneurs de la côte Est (Duncan Phillips, Robert Woods Bliss et Mildred Barnes Bliss, etc.), et s'y exile, contraint par la guerre, à partir de [6]. Son départ est aussi motivé par la mission confidentielle qui lui est confiée par les pouvoirs publics français, d'évaluer le poids des influences françaises et allemandes dans l'opinion américaine. Il fait ainsi le tour des universités et collèges américains (Rochester, Chicago, Madison, Salt Lake City, Berkeley, San Francisco, Santa Barbara, Los Angeles, Pasadena, Kansas City, Saint-Louis, Urbana, Oberlin College, New Haven, Baltimore, Washington) et donne une série de conférences en Amérique du sud[7].
Sommé de rentrer en France par le gouvernement de Vichy, alors même que son ministre de tutelle est l'un de ses amis proches et anciens condisciples de l'École normale supérieure, Jérôme Carcopino[10], il est déchu de son poste au Collège de France en 1942.
Souvent plébiscité en tant que médiéviste, il fut un théoricien de grande envergure (voir Vie des formes et Éloge de la main)[12] et un commentateur sagace de l'art de son temps, étudiant des longitudes éloignées et examinant avec pénétration ses contemporains[13]. Ses principaux ouvrages, en tant que médiéviste sont L'Art des sculpteurs romans : recherche sur l'histoire des formes (Paris : E. Leroux, 1931), Vie des formes (Paris : E. Leroux, 1934) et Art d'Occident : le Moyen Âge roman et gothique (Paris : A. Colin, 1938).
Son ouvrage sur Piero della Francesca est édité par ses élèves après sa mort, à partir de ses notes de cours[14].
Une bibliographie de ses écrits a été dressée après sa mort par son ancien assistant à la Sorbonne, Louis Grodecki[15],[16].
Deux sociétés jumelles portant son nom, la Henri Focillon Society à Yale et la Société Henri Focillon à Paris, ont été fondées après sa mort par ses élèves pour maintenir vivant son enseignement, recenser ses travaux[15] et assurer la publication de ses ouvrages qui n'étaient pas encore parus[18] et celle des travaux de ses élèves[19].
Son nom a été donné à la bibliothèque de l'Institut français de Buenos Aires[23].
Publications
Vie des formes (1934) - rééd. PUF, 2010 ; rééd. Paris, Payot, coll. "Petite Bibliothèque Payot", 2024.
Rembrandt, Paris, Plon (1936)
Éloge de la main (1939), rééd. Paris, Payot, coll. "Petite Bibliothèque Payot", 2024.
Benvenuto Cellini
Raphaël
Piero della Francesca (1951)
Quelques publications
Giovanni Battista Piranesi (Paris, H. Laurens, 1918).
L'Art bouddhique (Paris, H. Laurens, 1921).
L'Art des sculpteurs romans (Paris, E. Leroux, 1931).
Art d'Occident : le Moyen-Âge roman et gothique (Paris, A. Colin, 1938).
L'An mil (Paris, A. Colin, 1952).
Histoire de la peinture
La Peinture aux XIXe et XXe siècles (1927-1928)
De Callot à Lautrec : perspectives de l’art français
Histoire de l'estampe
La Gravure et la lithographie, Le Musée d'art. Galerie des chefs-d’œuvre et précis de l'Histoire de l'Art au XIXe siècle, en France et à l'étranger (1906)
Estampes en couleur gravées sur bois, Arts et métiers graphiques (1933)
Art de l'Extrême-Orient
Hokusai (1914)
L'Art bouddhique, Paris, Henri Laurens éditeur, coll. « Art et Religion », 1921, 336 p.
Histoire de l'art médiéval
Art des sculpteurs romans (1932)
Art d'Occident 1 : Moyen Âge roman et gothique
Art d'Occident 2 : Moyen Âge gothique (1938)
Peintures romanes des églises de France (1938)
Moyen Âge : survivances et réveils (1943)
L'An mil (1952)
Autres publications
Projet d'enseignement [au Collège de France]. Titres et travaux, Paris, Imprimerie des Presses universitaires de France, 1937
Témoignage pour la France (avant-propos du général de Gaulle), New York, Brentano's, 1945
Direction de publications et revues
(D'après la liste établie par H. Focillon dans ses Titres et travaux, 1937)
Collections : Art et Religion (Laurens éd.) : Études d'art et d'archéologie (Leroux éd.) ; Forme et Style, études et mémoires d'art et d'archéologie (Leroux éd.)
Périodiques : Bibliothèque des musées de Lyon (jusqu'en 1924), Bulletin de l'Office international des instituts d'archéologie et d'histoire de l'art
Comité de publication : Revue de l'Art, Gazette des Beaux-Arts, L'Art et les Artistes
↑Selon les notes biographiques de l’édition établie par Lucie Marignac, Henri Focillon, lettres d’Italie : correspondance familiale 1906-1908, Paris, Gallimard, 1999, p. 169 sqq.
↑Giovanni-Battista Piranesi (1720-1778), Paris : H. Laurens, 1918.
↑Christophe Charle, « 35. Focillon (Henri, Joseph) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 2, , p. 80-82 (lire en ligne, consulté le ).
↑C. Briend et A. Thomine (éd.), La Vie des formes : Henri Focillon et les arts, Lyon-Paris, musée des Beaux-Arts de Lyon-INHA, 2004, p. 34.
↑Contributions de François-René Martin, Annamaria Ducci et Alice Thomine, in Actes du colloque international Henri Focillon, Lyon, 13 mars 2004.
↑F. Chaubet et E. Loyer, « L'École libre des hautes études de New York : exil et résistance intellectuelle (1942-1946) », Revue historique, t. 302 (616), décembre 2000, p. 939-972.
↑J. Carcopino et H. Focillon, « Inscriptions latines d'Afrique », Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, XXII (1904), p. 190-216 et H. Focillon « Un grand historien français : Carcopino. Normand, corse et romain », Les Nouvelles littéraires, Paris, 4 mars 1939, p. 1-6.
↑Colin Lemoine, Henri Focillon et la peinture au XIXe siècle : la langue de l’espace, Actes du colloque international Henri Focillon, Lyon, 13 mars 2004.
↑Piero della Francesca, Paris, Armand Colin, coll. « Henri Focillon », 1952.
↑ a et bL. Grodecki, Bibliographie Henri Focillon, New Haven : Yale University Press, 1963.
↑S. Chauffour, S. Frommel, M. Hochmann, André Chastel (1912-1990) : histoire de l'art et action publique, Paris : INHA, 2013.
↑Témoignage pour la France, New York : Brentano's, 1945 ; L'An Mil, Paris : A. Colin, 1952 ; Piero della Francesca, Paris : A. Colin, 1952.
↑J. Baltrusaitis, Le Moyen Âge fantastique : antiquités et exotismes dans l'art gothique, Paris : A. Colin, 1955 ; L. Grodecki, Au seuil de l'art roman : l'architecture ottonienne, Paris : A. Colin, 1958. Voir INHA, Archives Louis Grodecki.
Mélanges Henri Focillon, New York : Wildenstein, 1944, 432 p. [Numéro de la Gazette des beaux-arts, 6e série, vol. XXVI, , 86e année, 1944]
Victor Focillon (1849-1918) et Henri Focillon (1881-1943), A. Chastel, R. Huyghe, P. Quarré (éd.), exposition au palais des États de Bourgogne (1955), Dijon : Musée, 1955, 40 p.
Louis Grodecki et Jean Prinet, Bibliographie Henri Focillon, New Haven : Yale University Press, 1963, 128 p.
Henri Focillon, André Chastel, Jean Bony, Madeleine Paul-David, Itsuji Yoshikawa, et al. (éd.), Paris, Centre Georges Pompidou, « Cahiers pour un temps », 1986 [dont un choix de textes de Focillon], 314 p.
Archives Henri Focillon (1881-1943), Claire Tissot (éd.), Paris : Bibliothèque d'art et d'archéologie, 1998, 226 p.
Relire Focillon : principes et théories de l’histoire de l’art, Matthias Waschek (dir.), Paris : Louvre & École nationale supérieure des beaux-arts, 1998, 202 p.
Maddalena Mazzocut-Mis, Forma come destino : Henri Focillon e il pensiero morfologico nell'estetica francese della prima metà del Novecento, Florence : Alinea, 1998, 186 p.
Henri Focillon, Pierre Wat (éd.), actes du colloque international, Paris (11-) et Lyon (), Paris, éditions Kimé/INHA, 2007, 226 p.
La Vie des formes : Henri Focillon et les arts, exposition au musée des beaux-arts de Lyon (janv.-), Paris et Gand, INHA, Snoeck Decaju & Zoon, 2004, 314 p.
Annamaria Ducci, « Jamais nous n’avons éprouvé un plus haut sentiment de sécurité intellectuelle que devant ces murailles : il Piero della Francesca di Henri Focillon », Bulletin de l'AHAI, 2004.
Annamaria Ducci, « Henri Focillon et l'histoire : réflexions à partir de l'An Mil », Revue de l'art (2005).
Henri Focillon e l’Italia, actes du colloque international, Ferrare (16-), Ferrare, Casa editrice Le Lettere, 2007, 345 p.
Colin Lemoine, « Photographie et cinéma chez Henri Focillon : illustrer, sérier, diffuser et enseigner : le renouvellement d’une discipline », actes du congrès international d’histoire de l’art, Montréal (22-), revue Racar, 2007.
Giulio Angioni, Fare, dire, sentire: l'identico e il diverso nelle culture, Il Maestrale, 2011, p. 33-73.
Pascale Cugy, « Focillon, Henri », L'Archicube, no 15b, , p. 84-88 (lire en ligne).
Gérard Bruyère, "Tony Garnier et Henri Focillon : rencontre dans un jardin clos", dans Philippe Dufieux (dir.), Tony Garnier, la cité industrielle et l'Europe, actes du colloque international, Lyon, Conseil d'Architecture d'Urbanisme et de l'Environnement du Rhône, 28 et , Lyon, CAUE, 2009, p. 250-285, ill. en noir et en coul.
Annamaria Ducci, Henri Focillon en son temps : la liberté des formes [traduction de Sara Longo révisée par Élise Koering], Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2021.