Le bâtiment voyageurs en dur sera construit plus tard par la compagnie des chemins de fer de l'Est qui prend en 1854 la suite de la compagnie concessionnaire d'origine. Il s'agit, comme pour de nombreuses gares édifiées sur cette ligne à l’époque, d'un bâtiment standard de type 7.
Le , est survenu l’accident ferroviaire du tunnel de Nanteuil-Saâcy : un incendie dans un train de voyageurs suivi d'un suraccident lorsque plusieurs voyageurs, descendus sur les voies, furent fauchés par un second train. Le bilan est de 8 morts et 16 blessés.
En 1936[6], la gare est desservie par un service de banlieue de la ligne de Paris à Château-Thierry. Durant la période d'hiver, il y a six aller-retour chaque jour ouvrable.
En août 1944, la gare de Nanteuil - Saâcy a vécu un épisode douloureux lié au convoi des 57000. Le 15 août, 2 200 prisonniers (essentiellement des résistants, la plupart français, ainsi que 175 aviateurs alliés) sont extraits des prisons et camps (Fresnes, La Santé, Fort de Romainville…). Un train les attend et quitte la gare de Pantin pour l’Allemagne. Le 16 au matin, il s’arrête dans la plaine de Luzancy.
Le pont ferroviaire qui enjambe la Marne a été détruit par un bombardement britannique. Les prisonniers, encadrés par des SS, vont devoir parcourir à pied plusieurs kilomètres pour rejoindre la gare de Nanteuil - Saâcy, de l’autre côté de la Marne, encombrés par les valises et paquets des collaborateurs et nazis en fuite qui sont dans le même train. Un autre train les attend ; il conduira les hommes pour la plupart à Dora via Buchenwald et les femmes à Ravensbrück.
85 % des détenus ne reviendront pas selon les estimations actuelles pour ce convoi.
Apposée le 24 avril 1993 sur la façade de la gare de Nanteuil - Saâcy, une plaque rappelle l'histoire de ce convoi[7]. Tous les ans, le 16 août, une cérémonie réunit les deniers témoins de cet épisode autour des familles des disparus. Un comité du mémorial a été créé en 2008. Il a fait installer un wagon-souvenir le 12 octobre 2011 et des panneaux informatifs[8],[9],[10].
En 2016, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare est de 696 600 voyageurs, comme en 2015. Ce nombre s'est élevé à 545 400 pour 2014[11].
En 2018, la SNCF a estimé le nombre de voyageurs à 810 603[12].
Services voyageurs
Accueil
Gare SNCF du réseau Transilien, elle offre divers services[13] avec, notamment, une présence commerciale quotidienne du lundi au vendredi (fermée les samedis dimanches et fêtes) et des aménagements et services pour les personnes à mobilité réduite. Elle est équipée d'automates pour la vente des titres de transport (Transilien et Navigo).
Un parking pour les véhicules est aménagé. La gare est desservie par les lignes 32 et 48 du réseau de bus Brie et 2 Morin.
Divers
En 1991, la gare a servi de lieu de tournage pour le film Céline de Jean-Claude Brisseau, le temps d'une scène où le personnage principal prend le RER.
Notes et références
↑Base de données des repères de nivellement de l'IGN Fiche IGN
↑Livre : Nouvelle géographie ferroviaire de la France, par Gérard Blier, tome 2, planche no 1
↑Joffray Vasseur, « Gare de Nanteuil-Saâcy : dix ans déjà que le wagon du Mémorial de la Déportation rappelle l’histoire du dernier convoi passé le 16 août 1944 : Parti la veille de Pantin, le dernier convoi de la déportation emmenant environ 2200 déportés vers les camps de la mort était stoppé en Seine-et-Marne. Un épisode inoubliable. D’ailleurs, pour entretenir la mémoire, un wagon ayant transporté des déportés durant l’Occupation est installé depuis 2012 près de la gare de Nanteuil-Saâcy », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )« La commémoration sera organisée par Emmanuel Vivet, maire de Nanteuil-sur-Marne. En effet, depuis la dissolution du comité du mémorial, les communes de Saâcy-sur-Marne, Citry, Méry-sur-Marne, Nanteuil-sur-Marne et Luzancy se relaient pour l’organisation de la cérémonie ».
↑Site Transilien SNCF, Les gares Transilien : Nanteuil - Saâcy lire en ligne (consulté le 10 mars 2011).
Bibliographie
René-Charles Plancke, « Aperçu anecdotique et seine-et-marnais de la ligne de Paris à Strasbourg », dans Histoire du chemin de fer de Seine-et-Marne : tome I de la vapeur au TGV, édition Amatteis, Le Mée-sur-Seine, 1991 (ISBN2-86849-105-7) pp. 89-134