La « station de Maromme », située dans la vallée de Déville-Maromme-Bondeville, est mise en service le 22 mars 1847 par la Compagnie du chemin de fer de Rouen au Havre, lorsqu'elle ouvre à l'exploitation sa ligne en prolongement de la ligne de Paris à Rouen[2]. C'est l'une des treize stations de la ligne, située entre celles de Malaunay - Le Houlme et de Rouen-Rive-Droite[3].
En 1855, elle intègre, comme la ligne, le réseau de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, laquelle est issue d'une fusion comprenant notamment les compagnies d'origine de la ligne[4]. En 1869, la compagnie de l'Ouest procède à un allongement des quais de voyageurs, suscitant à cette occasion un litige avec l'État et une décision de principe du Conseil général des Ponts et Chaussées applicable à l'ensemble des compagnies sur l'imputation comptable de ce type de travaux[5].
En 1875, le conseil général émet un vœu pour que la station de Maronne porte le nom de « Maromme-Déville ». L'argumentation pour justifier ce changement soulève plusieurs points : le premier relève les inconvénients dus au fait que les colis pour les industriels envoyés à Déville se retrouvent à la gare de Saint-Sever ce qui engendre des frais supplémentaires pour qu'ils reviennent à leur destinataire. La commission rappelle qu'il y a également une demande de la commune de Bondeville pour que le nom de la station devienne « Maromme-Bondeville » puisque la majeure partie de la gare est sur le territoire de cette commune et que la Compagnie y paye le principal de ses impôts et charges. Néanmoins, la commission considère que c'est la demande de Déville qui doit être appuyée parce qu'elle génère le trafic le plus important[6] (cette demande ne sera pas entendue).
En 1881, un décret du 16 mai approuve des travaux divers d'amélioration du service des marchandises, avec création de voies et établissement d'une plaque tournante pour un montant estimé à 53 000 francs[7]. Malgré ces travaux, la manœuvre des trains de marchandises en gare donnera lieu à de nombreux accidents[8]. En 1885, la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest accepte de délivrer des billets d'aller et de retour à la gare de Maromme pour des voyages à destination des gares de Caudebec, Fécamp, Saint-Valery et Yvetot[9].
Le bâtiment de William Tite et desserte vers 1900
Côté place.
Côté quais et voies.
En 1908, il est procédé à la remise en état du bâtiment voyageurs[10]. En 1923, c'est la charpente et la peinture de la halle à marchandises qui sont rénovées. Les voies de la gare sont complétées avec l'établissement d'une voie de garage longue de 700 mètres du côté impair[11]. Celle-ci subsiste dans les années 2010, utilisée, ainsi que quelques voies en impasse, pour le stationnement des rames TER afin de pallier la saturation de la gare de Rouen-Rive-Droite.
En 2014, c'est une gare voyageurs d'intérêt local (catégorie C : moins de 100 000 voyageurs par an de 2010 à 2011), qui dispose de deux quais (quai 1 pour la voie 1 et quai 2 pour la voie 2, chacun d'une longueur utile de 192 m) et deux abris[12].
Fréquentation
De 2015 à 2023, selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de la gare s'élève aux nombres indiqués dans le tableau ci-dessous[13].
Année
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Voyageurs
108 387
89 439
95 966
92 979
99 415
68 052
69 644
82 186
101 808
Service des voyageurs
Accueil
Gare SNCF équipée d'automates pour l'achat de titres de transport. Elle propose un service, sur réservation, pour les personnes à mobilité réduite[14].
Au bout des quais, des escaliers permettent de passer sous le pont ferroviaire (direction de Rouen), pour traverser les voies et passer d'un quai à l'autre[14].
Escalier permettant le passage d'un quai à l'autre.
Vue depuis le sud de la gare, côté Rouen.
Service des marchandises
Le faisceau de voies utilisées pour le service des marchandises est situé sur la commune de Déville-lès-Rouen. Il est ouvert à une desserte en trafic par wagon isolé dans le cadre d'un accord commercial[18].
En 2014, le bâtiment voyageurs dispose toujours de la structure et de certains attributs du bâtiment d'origine bien qu'il ait été agrandi et modifié au XXe siècle. Il a conservé, les deux pignons et les entourages des ouvertures, notamment sur les pignons et au rez-de-chaussée de la façade, et également ses briques, bien qu'elles soient recouvertes d'un enduit de couleur. Par contre, outre l'agrandissement, des remaniements ont notamment touché les cheminées et les ouvertures de l'étage en façade.
Le bâtiment voyageurs en 2014
Vue depuis l'impasse de la Gare.
Vue depuis le quai opposé.
Notes et références
↑Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau français : lignes 001 à 600, vol. 1, Paris, La Vie du Rail, , 239 p. (ISBN978-2-918758-34-1), « [340/3] Rouen - Le Havre », p. 132.
↑François Palau et Maguy Palau, Le rail en France : Les 80 premières lignes 1828-1851, Palau, , 217 p. (ISBN2-9509421-0-5), « 3.16 Rouen-Le Havre et jonction Rouen Sotteville », p. 143.
↑Joseph Morlent (ill. A. Couveley), Le chemin de fer du Havre à Rouen et à Paris : Promenade pittoresque et anecdotique, Le Havre, Imprimerie Alph. Lemale, , 137 p. (lire en ligne), Introduction : stations.
↑Conseil général du département de Seine-Maritime, Rapports et délibérations, (lire en ligne), « Chemins de fer : Station de Maromme - Changement de nom », p. 431-433.
↑François Caron, Alain Gernigon, « Gare de Malaunay - Le Houlme », dans Le Patrimoine de la SNCF et des chemins de fer français, tome 1, Flohic éditions, Paris, 1999 (ISBN2-84234-069-8), p. 75