Franz Möst est le quatrième enfant d’une famille de médecins[1]. Après avoir fréquenté le lycée de Wels, il entre en 1974 au Musikgymnasium (lycée musical) de Linz, où il étudie le violon et la composition avec le compositeur autrichien Balduin Sulzer(de)[2]. Il étudie également à Munich.
Deux événements déterminants
Deux événements ont été déterminants pour la future carrière de Möst. Le premier, un grave accident de voiture, survenu en 1978, qui lui laisse des séquelles notamment dans les terminaisons nerveuses de deux doigts, a marqué la fin de ses espoirs de devenir violoniste et le début de sa carrière de direction d’orchestre. Le second, l’intérêt que lui porte à la même période le baron Andreas von Bennigsen (de la famille de Hanovre) qui devient son mentor.
C’est sur la suggestion de ce dernier qu’il adopte en 1985 son nom d’artiste, Franz Welser-Möst, en hommage à la ville de Wels où il a grandi, près de Linz, où il est né[1].
De ses débuts comme chef d’orchestre au London Philharmonic Orchestra
Sa nomination en 1990 à la tête de l’orchestre philharmonique de Londres pour succéder à Klaus Tennstedt, est fraîchement accueillie, certains lui reprochant son manque d’expérience et la moindre réputation des orchestres qu’il avait jusqu’ici dirigés (Winterthour et Norrköping)[3]. À tel point qu’il dut affronter pendant ces années à Londres divers critiques et quolibets (notamment un jeu de mots autour de son nom : « Frankly Worse-than-most[4] », littéralement : « franchement pire que la plupart »). Lorsqu’il quitte Londres en 1996, un critique commente : « Il venait de nulle part, il ne va nulle part[5]. » Il est toujours connu à Londres sous ce surnom[4].
À l’opéra de Zurich
De 1995 à 2000, il est chef, puis chef principal de l’opéra de Zurich (avant d’en devenir le directeur musical en 2005). Il dirige plus de 50 premières pendant ces années avec cet opéra. Plusieurs des œuvres qu’il y dirige ont fait l’objet d’enregistrements chez EMI (notamment Le Chevalier à la rose, La Bohème, Fierrabras, Don Giovanni et Peter Grimes). L’un des points d’orgue de son travail avec l’opéra de Zurich a été le cycle complet du Ring de Wagner.
À l’orchestre de Cleveland
Lors de la saison 2002-2003, il devient directeur musical de l’orchestre de Cleveland, pour un premier contrat de 5 ans, qui sera une première fois reconduit pour 5 nouvelles années, puis une deuxième fois jusqu’à la saison 2017-2018[6]. À Cleveland, il s’est à nouveau attiré les foudres des critiques, notamment de Donald Rosenberg, principal critique musical de la ville, en raison d’interprétations jugées inférieures à celles de son prédécesseur Christoph von Dohnányi, mais également en modifiant la composition de l’orchestre et son répertoire[5].
Franz Welser-Möst a engagé un partenariat avec les écoles de la ville pour promouvoir l’éducation musicale, puis avec les conservatoires et universités de l’Ohio[7]. Sous sa direction, l’orchestre de Cleveland a inauguré une résidence bisannuelle au Musikverein de Vienne et une autre au festival de Lucerne, une de trois semaines à Miami et une au festival du Lincoln Center à New York à partir de juillet 2011.
Parmi le répertoire de l’orchestre, il a réservé une place non négligeable à la création et à la musique contemporaine avec, par exemple, Olga Neuwirth, Matthias Pintscher, George Benjamin, Harrison Birtwistle, Marc-André Dalbavie et Thomas Ades, aboutissant à 13 créations mondiales et 13 créations américaines durant ses 8 premières saisons. Il a promu pour la première fois une femme comme soliste (une hautboïste).
Dominique Meyer et Franz Welser-Möst ont tous deux participé à la renégociation de la convention collective de l’opéra de Vienne, afin notamment d’augmenter le nombre de séances de répétition, de permettre un plus grand nombre de créations, d’éviter des successions de reprises, d’augmenter les rémunérations et de faciliter le recrutement de musiciens de grande qualité. Welser-Möst a même menacé le gouvernement autrichien de son retrait s’il n’obtenait pas ce qu’il attendait[11],[12].
Le 5 septembre 2014, il annonce sa démission immédiate du poste de directeur musical de l'opéra de Vienne[17].
Vie privée et engagements personnels
En 1992, il se marie avec Angelika, l’ex-femme de son mentor, le baron Andreas von Bennigsen. Il vit avec sa femme au Liechtenstein, et dans sa maison au bord de l’Attersee[1].
Le handicap génétique et le décès précoce de sa sœur Veronika sont à l’origine de la participation de Franz Welser-Möst à des actions en faveur des personnes handicapées en Autriche et aux États-Unis.
Récompenses et distinctions
1995 : Outstanding Achievement Award du Western Law Center de Los Angeles pour son engagement en faveur des handicapés et notamment de l’Institut Hartheim de Linz