Le Mandarin merveilleux (hongrois : A csodálatos mandarin,Le Mandarin merveilleux) op. 19, Sz 73, est un ballet-pantomime en un acte composé par Béla Bartók dont les ébauches ont été achevées en 1918-1919 sur un livret de Menyhért Lengyel d'après un conte chinois. Terminé en 1924, il fut créé à l'Opéra de Cologne, le : le sujet cru et franchement érotique du ballet provoqua un vif scandale, les représentations furent suspendues et les autorités hongroises l'interdirent. Bartók transforma sa musique en une suite pour orchestre symphonique créée le , et une adaptation pour deux pianos.
Devant une maison louche des bas-quartiers d'une ville chinoise sordide et chaotique, une prostituée attire les passants vers trois mauvais garçons qui les dévalisent. Deux quidams sans le sou, un vieux beau et un jeune timide, sont refoulés par les voyous. Arrive un riche mandarin, pigeon idéal, qui se laisse séduire par une danse lascive, une chasse voluptueuse. À trois reprises, par étouffement, coups de poignard et strangulation, les truands essaient d'assassiner le Chinois, mais, bien que blessé, il semble immortel. Apitoyée, la prostituée chasse ses comparses et s'abandonne dans les bras du mandarin qui, son désir assouvi, succombe à ses plaies. Dans la suite pour orchestre, l'histoire prend fin avant la mort du mandarin.
Orchestration
Expressionniste et impressionniste avec une touche de surnaturel, Le Mandarin merveilleux est écrit pour grand orchestre symphonique, Bartok exploitant toute la richesse des matériaux sonores particulièrement dans des scansions rythmiques, virulentes, frénétiques, voire obsessionnelles rappelant, cinq ans après, l'univers du Sacre du printemps de Stravinsky.