Françoise-Madeleine d'un caractère doux et conciliant est la préférée de sa demi-sœur l'impétueuse « Grande Mademoiselle » qui la traite comme la fille qu'elle n'a pas eue.
Une famille disgraciée
Son père ayant intrigué contre la reine-mère Anne d’Autriche pendant la Fronde, la famille du prince est condamnée à se retirer sur leurs terres de Blois où Françoise-Madeleine et ses sœurs sont élevées. Les princesses ont pour compagnes de jeux les filles de la noblesse locale parmi lesquelles Louise de La Vallière.
De même, outre Alpes, l’idée d’un mariage royal ne semble pas déplaire à Christine de France, sœur de Gaston d’Orléans et tante du roi, duchesse douairière et ancienne régente de Savoie, que le respect qu’elle inspire fait nommer « Madame royale ». En effet, désireuse de conserver son influence et l’alliance de son pays d’adoption avec sa patrie d’origine, elle espère marier une de ses filles à Louis XIV.
Tout cela n’est qu’un jeu politique imaginé par le cardinal-ministre Mazarin, la reine-mère Anne d’Autriche et le roi car la fiancée est déjà choisie. Il faut en revanche que les Français puissent signer le contrat de mariage dans les meilleures conditions.
Cependant, le duc Charles IV de Lorraine, oncle du promis, rompt l'alliance qui l'assujettissait à Louis XIV. Le prince Charles, ne pouvant rester dans une cour devenue ennemie, doit quitter la France et rompre ses fiançailles.
Dans le même temps, la duchesse douairière de Savoie, en politique avisée, réagit promptement et propose de marier son fils à « Mademoiselle de Nemours ».
Pour autant, le puissant cardinal-ministre Mazarin ne trouve pas « Mademoiselle de Nemours » suffisamment docile et lui préfère « Mademoiselle de Valois », plus douce mais aussi plus jeune et, espère-t-il, plus malléable.
Le cardinal meurt en 1661 après avoir conclu les modalités du contrat de mariage.
La plus brève duchesse de Savoie
La cérémonie par procuration a lieu au Palais du Louvre le . La nouvelle duchesse de Savoie rejoint son mari à Annecy où l'on procède au mariage en personne le [1]. Le couple part pour Turin, capitale de ses États.
En octobre suivant, la nouvelle duchesse de Savoie fête son quinzième anniversaire.
Christine de France, ex-régente de Savoie, qui avait fondé sa politique sur l'alliance franco-savoyarde, s'éteint le de cette même année 1663.
Quant à la nouvelle duchesse, Françoise-Madeleine, elle meurt deux semaines après sa belle-mère et tante le sans avoir eu d'enfant. Elle détient le triste record d'avoir été la plus brève duchesse de Savoie.
Afin de conserver son alliance avec la France mais faute de princesse du sang disponible, le duc se remarie dès l'année suivante avec sa fameuse cousine française de la branche de Nemours Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie.
Titres
– Son Altesse Royale « Mademoiselle de Valois », petite-fille de France.