Directeur de la revue (1991-1998) et des éditions de La Place royale (depuis 1986), auteur d'essais d'héraldique, il est élu en 2018 prétendant au trône du royaume d'Araucanie et de Patagonie sous le nom de Frédéric Ier.
Biographie
Origines et formation
Petit-fils d'un réfugié espagnol fuyant le franquisme[1], Frédéric Rodriguez-Luz, connu sous le nom de Frédéric Luz, est né le à Toulouse, en Haute-Garonne[2].
Il se revendique, notamment, descendant du roi de France saint Louis, dont il descendrait 16 fois (en ligne féminine)[3].
En 2020, la revue de l'Autorité Héraldique du Royaume des Pays-Bas a publié dans son sixième volume un article sur Frédéric Luz, le présentant comme un héraldiste français, mais également comme le « Roi d'Araucanie et de Patagonie »[19].
La Place royale
Il a dirigé de 1991 à 1998 la revue La Place royale, fondée par Henry Montaigu[20],[21]. Il est également depuis 1986 à la tête de la maison d'édition du même nom[20], et a dirigé à partir de 1995 la collection du même nom aux éditions Claire Vigne[22].
En 1999, il signe pour s'opposer à la guerre en Serbie la pétition « Les Européens veulent la paix »[24], lancée par le collectif Non à la guerre, proche de la Nouvelle Droite mais qui fait à l'occasion « feu de tout bois »[25].
Araucanie et Patagonie
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Frédéric Luz déclare à L'Opinion indépendante, hebdomadaire toulousain, avoir entendu parler pour la première fois du royaume d’Araucanie dans les années 1980, mais ne l’a rejoint qu’en 2014, à la suite de l’élection de Jean-Michel Parasiliti di Para (Antoine IV), et avoir découvert ainsi la cause de la défense des Mapuches[3].
Il est élu prince du royaume d'Araucanie et de Patagonie sous le nom de Frédéric Ier le , par le conseil de Régence du royaume, au Cercle national des armées à Paris, en présence d'une quarantaine de personnes et d'une délégation mapuche, parmi les huit candidats ayant postulé[26],[32],[33],[34],[35]. Pas à l'aise avec le clinquant entourant le trône virtuel, dit-il[1], « malgré le folklore monarchique », il explique être surtout mû par la volonté de « donner aux Mapuches la possibilité de s'unir pour faire respecter leurs droits fondamentaux et leur culture »[26]. Il a la volonté de « maintenir vive la mémoire » d'Antoine de Tounens, le fondateur du royaume[1] dont l'aventure aura permis à « un groupe d'activistes de la cause Araucanie et Patagonie » de trouver un nouvel aboutissement dans l'élection de Frédéric Ier[1]. Il déclare « La raison d'être de la Maison d'Araucanie et de Patagonie, c'est la défense des Mapuches. S'ils n'étaient pas au cœur de notre combat, nous serions une bande de guignols qui joue à la monarchie »[23].
Il projette le lancement d'un « gouvernement en exil efficace et opérationnel »[1] et a prévu d'« encourager la création d'une équipe nationale de football mapuche »[1].
Il doit cependant faire face à Stanislas Parvulesco, un « jeune négociant en cigares »[26], poussé par Franz Quatreboeufs, notaire[36] autoproclamé prétendant après la mort de Philippe Boiry, et qui réunit autour de lui un « groupuscule dissident »[37].
Le et le , Frédéric Luz saisit le procureur général auprès de la Cour pénale internationale de La Haye, accusant le président du Chili, Sebastián Piñera, et son gouvernement, de « crimes contre l'humanité et crime de génocide » contre le peuple Mapuche[38],[39]. En avril 2021, au Financial Times, Frédéric Luz a déclaré que « les autorités chiliennes n'ont pas apprécié sa lettre de 2019 à la Cour pénale internationale de La Haye »[40].
Frédéric Luz n’entend pas revendiquer un territoire à l’instar d’autres gouvernements en exil, mais considère le royaume d’Araucanie et de Patagonie comme une « entité historico-culturelle » et comme « une caisse de résonance pour aider les Mapuches dans la défense de leurs traditions, leurs droits. »[41]
Par l’intermédiaire d’Auspice Stella, le royaume fait du lobbying pour qu’il soit mis fin à la répression violente des Mapuches[42].
Frédéric Luz a confirmé sa perception du rôle de la maison royale à l'hebdomadaire toulousain L’Opinion indépendante, déclarant que le royaume d’Araucanie perpétue la mémoire du roi Orélie-Antoine et défend les droits fondamentaux des Mapuches via l’ONG Auspice Stella[3]. Au journal britannique le Financial Times, Frédéric Luz a déclaré en avril 2021, que « [son] rôle est très humble [...] [pour maintenir] la tradition, la mémoire » pour le combat du peuple mapuche pour son autonomie juridique internationale[40]. Le journal déclare que les Mapuches regardent Frédéric Luz comme une « figure "symbolique" dans leur combat pour leur autonomie et l'autodétermination »[40].
En mars 2023, toutefois, Frédéric est « destitué » par les membres du Conseil du Royaume et du Conseil d'État, qui le jugent dépassé par les exigences de sa charge. Après le bref règne de Philippe II (Philippe Delorme), un régent, Pierre de Carelmapu (Pierre Mollier) est désigné par les conseils, en attendant l'élection d'un nouveau prince. Le , Philippe Pichon est élu prince, et choisit comme nom de règne celui de Philippe III[43],[44]. Frédéric Luz conteste ces décisions[45],[46].
Vie privée
Il est veuf d'Annie-Marie Lauzeral[23], décédée en 2020[47]. Ils ont eu deux enfants : Diane et Henry[34].
Le Blason et ses secrets : retrouver ou créer ses armoiries aujourd'hui (préf. Henry Montaigu), Paris, Claire Vigne, coll. « La Place Royale », , 205 + VIII (ISBN2-84193-007-6, BNF36692337) — rééd. chez Pardès en 2002.
Le Soufre et l'Encens : Enquête sur les Églises parallèles et les évêques dissidents, Paris, Claire Vigne, coll. « La Place royale », , 319 + XVI (ISBN2-84193-021-1, BNF36687158).
Blasons des familles d'Europe : Près de quinze mille armoiries familiales souveraines, nobles, bourgeoises ou artisanales, Gaillac, La Place Royale, , 475 p. (ISBN2-906043-21-4, BNF35854374).
Éd. de L.-A. Duhoux d'Argicourt, Dictionnaire du blason, Gaillac, La Place Royale, , 237 p. (ISBN2-906043-20-6, BNF36692459).
↑ a et bDavid Bisson, René Guénon, une politique de l'esprit, Paris, Pierre-Guillaume de Roux, , 527 p. (ISBN978-2-36371-058-1, BNF43763701), p. 483, 484
↑Patrick Louis, Histoire des royalistes : de la Libération à nos jours, Paris, Jacques Grancher, , 224 p. (ISBN2-7339-0445-0), p. 173, 174
↑ a et bGérard Durand, « Un Graulhétois sacré prince d'Araucanie et de Patagonie », ladepeche.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑ a et bHervé Chassain, « Araucanie: le nouveau prince des Mapuches », SudOuest.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Dominique Audrerie et Gautier Mornas, Royal Périgord, sur les pas des têtes couronnées, Bordeaux, Editions Confluence, , 128 p. (ISBN978-2-35527-230-1), page 94
↑« Querelle dynastique au royaume d'Araucanie », Le Point, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en-GB) Mat Youkee, « 'We are hostages': indigenous Mapuche accuse Chile and Argentina of genocide », The Guardian, (ISSN0261-3077, lire en ligne, consulté le )