Village rural picard de la vallée de la Selle, affluent de la Somme.
Il est situé sur la route (RD 106 et RD 206) reliant Beauvais à Amiens, sensiblement à mi- distance de ces deux villes. Le diffuseur 16 (Hardivilliers) de l'autoroute A16 est situé à une dizaine de kilomètres de Croissy.
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par la Selle ou Somme, la Ferme du Bois de la Haie[1] et la rivière la Celle[2],[Carte 1].
La Selle (orthographiée Celle dans le département de l'Oise), d'une longueur de 39 km, prend sa source dans la commune de Catheux et se jette dans la Somme canalisée à Amiens, après avoir traversé 16 communes[3],[4].
Le pont sur la Celle ét l'école.
Réseau hydrographique de Fontaine-Bonneleau.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Sensée ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 835 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de la Somme canalisée. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA)[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 752 mm, avec 12 jours de précipitations en janvier et 8,3 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Rouvroy-les-Merles à 15 km à vol d'oiseau[8], est de 10,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 647,9 mm[9],[10]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Urbanisme
Typologie
Au , Fontaine-Bonneleau est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Beauvais, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 162 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[13],[14].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (72 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (72 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (56,7 %), forêts (23 %), zones agricoles hétérogènes (12 %), prairies (3,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,1 %), zones urbanisées (1,9 %)[15]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Lieux-dits, hameaux et écarts
La commune comprend le hameau de Bonneleau, situé à 700 m environ du village.
Habitat et logement
En 2019, le nombre total de logements dans la commune était de 138, alors qu'il était de 132 en 2014 et de 122 en 2009[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Fontaine-Bonneleau en 2019 en comparaison avec celle de l'Oise et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (5,1 %) supérieure à celle du département (2,4 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 76,4 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (79,5 % en 2014), contre 61,4 % pour l'Oise et 57,5 pour la France entière[I 4].
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Le nom de la localité est attesté sous les formes « in villa nuncupata Fontanoe super fluvio Salam » (850) ; Paganus major de Fontanis (1142) ; juxta agros Fontanicos (1206) ; de Funtanis subtus Catheu (1282) ; Fontaine sur Selle (vers 1550) ; Fontaine sous Catheux[18] (vers 1550) ; Fontaine soubs Catheux (XVIe) ; Fontaines sous Cateau (1720) ; Fontaine-Bonneleau (1840)[19].
"Fontaine" pour la source ferrugineuse de Bonneleau qui était exploitée depuis 1770[20]. Du latinfons, fontis[21]. En Picardie une fontaine est souvent une source qui est un mot peu utilisé dans la région[21].
Bonneleau est un ancien hameau de Fontaine sous Catheux, attesté sous la forme Bonneleau 1836[22]. Bonneleau est le diminutif de la localité voisine de Bonneuil-les-Eaux[20].
Histoire
Antiquité
Dans le bois alors appelé La Grande forêt, à l'ouest du territoire communal sont découverts au XIXe siècle des fosses de forme circulaires attribuées à l'époque gauloise[23].
Le tracé de la route de Beauvais à Amiens par Verderel, Auchy-Ia-Montagne et Fontaine-Bonneleau correspond au tracé d'une ancienne voie romaine[24].
Moyen Âge
On а trouvé des cercueils de pierre tendre sur le coteau au nord est de Fontaine, qui semblent dater du Moyen Âge[23].
Les carrières de Bonneleau sont célèbres au Moyen Âge pour la qualité de ses pierres[25].
La seigneurie de ce lien appartient au chapitre d'Amiens, qui possède une grande partie du territoire, notamment les fermes.de Valallet et de Malassiset, qui n'existaient déjà plus au milieu du XIXe siècle[18].
Temps modernes
Comme son nom l'indique, des sources d'eau minérales existent à Fontaine-Bonneleau : les trois premières sources, nommées Vallot, Lapostole et Lave ont été découvertes en 1770, puis captées par M. Vallot, apothicaire à Amiens, qui les exploite jusqu'à la Révolution française. Ces eaux étaient préconisées pour tous problèmes digestifs. Les dames de la cour de Louis XV en consommaient, et différents médecins de l'époque les prescrivaient à leurs patients[26],[27],[28].
Époque contemporaine
Au XIXe siècle, le village dispose de cinq moulins sur la Celle (dont le moulin à huile de M. Dervois-Hanquez, autorisé en 1831[29]), d'un four à chaux et d'une carrière[30]. Louis Graves indiquait en 1836 « Il existe sur le versant nord de la vallée , au lieudit la pierre de la roche , un fort ou souterrain dont l'entrée est fermée »
En 1869, la commune dispose d'un percepteur, M. Lemarchand, et d'un médecin, M. Tharel[31]. La perception existe toujours en 1931[32].
De 1876 à 1939, la commune dispose de la gare de Fontaine-Bonneleau de chemin de fer sur la ligne Beauvais - Amiens. Implantée près de l'usine des sources, elle en transporte les productions et contribue à son développement. La laiterie de Fontaine-Bonneleau expédie deux wagons quotidiens. Le tronçon desservant Fontaine-Bonneleau est fermé au trafic marchandises en 1969.
Une halte supplémentaire sur cette ligne est créé vers 1889, sur la demande et avec le financement du comte de Chatenay, sénateur de l'Oise, alors personnage très influent, semble-t-il pour desservir son domaine[33].
Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République (Loi NOTRe) du 7 août 2015, qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants[35], le préfet de l'Oise a publié en octobre 2015 un projet de nouveau schéma départemental de coopération intercommunale, qui prévoit la fusion de plusieurs intercommunalités[36], et notamment celle de Crèvecœur-le-Grand (CCC) et celle des Vallées de la Brèche et de la Noye (CCVBN), soit une intercommunalité de 61 communes pour une population totale de 27 196 habitants[37].
Après avis favorable de la majorité des conseils communautaires et municipaux concernés[38], cette intercommunalité dénommée communauté de communes de l'Oise picarde et dont la commune est désormais membre, est créée au [39].
En 2016, les enfants de la commune sont scolarisés dans le cadre d'un regroupement pédagogique intercommunal regroupant Croissy-sur-Celle, Doméliers et Fontaine-Bonneleau[47].
Postes et télécommunications
Le village est longtemps resté en « zone blanche », non desservie par le téléphone mobile. Un pilône a été enfin mis en service en 2019[48],[49].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[50]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[51].
En 2021, la commune comptait 234 habitants[Note 2], en évolution de −9,3 % par rapport à 2015 (Oise : +0,89 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 28,7 %, soit en dessous de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 30,9 % la même année, alors qu'il est de 22,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 124 hommes pour 118 femmes, soit un taux de 51,24 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,89 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[53]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,8
90 ou +
1,8
6,6
75-89 ans
11,3
22,3
60-74 ans
18,9
21,6
45-59 ans
22,9
16,7
30-44 ans
19,7
15,7
15-29 ans
15,7
16,1
0-14 ans
9,8
Pyramide des âges du département de l'Oise en 2021 en pourcentage[54]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,4
5,5
75-89 ans
7,6
15,6
60-74 ans
16,3
20,8
45-59 ans
20
19,4
30-44 ans
19,4
17,6
15-29 ans
16,2
20,6
0-14 ans
19,1
Économie
La commune est un village agricole qui ne comprend plus de commerces de proximité. Plusieurs artisans y sont installés, ainsi qu'un camping[55].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
L'église Saint-Georges, reconstruite au XVIe siècle, avec deux grandes arcades en plein cintre, bouchées, qui peuvent être d'origine romane. L'intérieur a été très restauré au XIXe siècle[25] ;
La source ornée d'une vierge à l'Enfant, près de la Celle
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Anne Kanaan, « Jouer à cache-cache avec la Selle, une rivière qui vaut le détour : En suivant le cours d'eau à travers les départements de la Somme et de l'Oise, le riche patrimoine environnemental, industriel, historique de la vallée se dévoile », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ ab et cLouis Graves, Précis statistique sur le canton de Crèvecœur, arrondissement de Clermont (Oise) : Extrait de l'annuaire de 1836, 96 p. (lire en ligne), p. 28-29, 47-49, sur Google Livres.
↑Émile LAMBERT, Dictionnaire topographique de l'Oise, Amiens, (lire en ligne), p. 217.
↑ a et bPhilippe Boulfroy, Nom de lieux Picards et particularismes de l'Oise, , p. 77.
↑ a et bPhilippe Boulfroy, Nom de lieux Picards et particularismes de l'Oise, , p. 76.
↑Émile LAMBERT, Dictionnaire topographique de l'Oise, Amiens, (lire en ligne), p. 72.
↑ a et bRépertoire archéologique du département de l'Oise : rédigé sous les auspices de la Société académique d'archéologie, sciences et arts de ce département par M. Emmanuel Woillez, Paris, Imprimerie royale, , 213 p. (lire en ligne), p. 88, sur Gallica.
↑M. Alix, « Historique des routes du département de l'Oise », Bulletin de la société historique de Compiègne, t. XXIV, , p. 203-230 (lire en ligne, consulté le ).
↑C. M. Majot, Notice sur les eaux minérales ferrifères de Fontaine-Bonneleau, Amiens, Alfred Caron, imprimeur, , 22 p. (lire en ligne); lire en ligne sur Gallica.
↑Eaux minérales ferro-crénatées de Fontaine-Bonneleau (Oise) analysées par M. Ossian Henry, Paris, Ancienne maison Favreux, , 22 p. (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica.
↑Daniel Delattre, Le canton de Crèvecœur-le-Grand, Delattre, ca. 1980.
↑ a et bAlmanach de Beauvais et du département de l'Oise : administratif, scientifique, littéraire, historique, Beauvais, Victor Pineau, , 136 p. (lire en ligne), p. 56, lire en ligne sur Gallica.
↑« La nouvelle carte intercommunale de l'oise : intercommunalité à fiscalité propre au », Le Bonhomme picard, édition de Grandvilliers, , p. 15.
↑R. Th., « La fusion des communautés de communes est définitive », Le Bonhomme picard, édition de Grandvilliers, no 3417, , p. 6« Les 6 projets de fusion de communautés de communes ou d'agglomération ont tous recueilli une majorité favorable ; ils pourront ainsi tous être conduits à leur terme ».
↑« Sylvie Leclerc élue maire de Fontaine-Bonneleau », Le Bonhomme picard, édition de Grandvilliers, no 3610, , p. 23« Didier Cornet, maire sortant, ayant conscience qu'il n'avait pas la majorité au conseil avec ses colistiers a décidé de ne pas se présenter à l'élection du maire ».
↑Matthias Schweisguth, « Le téléphone mobile avant la fin de l'année dans la vallée de la Celle : L'État a reconnu les trois villages en zone blanche. Il financera un pylône pour les opérateurs de téléphonie mobile », Le Bonhomme picard, édition de Grandvilliers, no 3383, , p. 16.
↑Juliette Duclos, « L'une des dernières zones blanches de l'Oise éradiquée : Après plus de quinze ans de combats, les villages de Croissy-sur-Celle, Catheux et Fontaine-Bonneleau ont enfin accès à un réseau mobile. Un soulagement pour les élus mais aussi les habitants », Le Parisien, édition de l'Oise, (lire en ligne, consulté le ).