Au , la population de la régionAquitaine était estimée à 3 316 889 habitants, soit 5,06 % de la population de la France[1]. Le rythme de croissance démographique de la région est assez important ces dernières années (+ 1,01 % par an depuis 1999). Il est avant tout dû au solde migratoire (+ 0,85 % par an), le solde naturel étant historiquement très faible (0,07 % annuellement)[2].
En six ans (2000-2006), les naissances ont augmenté de 3 %, alors que la population de la région a crû de 5,5 %. C'est que comme partout en France - et en Europe -, le nombre de femmes en âge d'avoir des enfants a beaucoup diminué durant cette période, et l'immigration pourtant assez substantielle n'a pas eu d'impact fort net. En 2006, on assiste à une hausse importante de la natalité (plus de 4,5 %) impliquant une nette augmentation de la fécondité.
Fécondité par département
Le nombre moyen d'enfants par femme ou indice conjoncturel de fécondité a évolué comme suit pour chaque département et pour l'ensemble de la région :
À l'instar des autres régions du quart sud-ouest de la France, l'Aquitaine fait partie de la zone affichant une faiblesse importante de la fécondité. Toutefois, depuis l'année 2000, on note une progression fort nette de la fécondité dans les départements de la Dordogne et de Lot-et-Garonne. Cependant la persistance des basses prestations dans les Pyrénées-Atlantiques et en Gironde, départements de loin les plus peuplés, tire l'ensemble de la région vers le bas. La différence entre la fécondité de l'Aquitaine et la moyenne française, s'est même quelque peu accentuée ces dernières années.
Évolution de la fécondité ces dernières décennies
Dans les années 1960, l'Aquitaine faisait déjà partie des régions françaises à basse fécondité, de même que l'ensemble des régions du centre et du sud du pays, y compris l'Île-de-France. À cette époque la zone de haute fécondité française formait un vaste croissant appelé "croissant fertile" qui partait du Poitou (Vendée) à l'ouest et remontait en direction de la Picardie et du Nord-Pas-de-Calais en longeant la Manche, comprenant ainsi la Bretagne, les Pays de la Loire et la Normandie. Puis ce croissant s'incurvait vers le sud-est, englobant la Champagne-Ardenne, la Lorraine et la Franche-Comté, en contournant l'Île-de-France par le nord [22].
Depuis lors un phénomène général d’homogénéisation de la fécondité dans les diverses régions de métropole a eu lieu qui a contribué à rapprocher le taux des régions sud-ouest de la moyenne nationale. La fécondité a moins baissé là où elle était faible mais a fort baissé là où elle était élevée, et globalement, l’écart entre les régions les plus fécondes et les moins fécondes s’est fortement réduit de ce fait.
Mais la région Aquitaine a conservé un écart négatif assez important avec la moyenne française [23]. Récemment, comme dans l'ensemble de la France, elle a un peu grimpé depuis la fin des années 1990 sans parvenir jusqu'à présent à se rapprocher de la moyenne nationale.
Immigration
Note :
Par immigré on entend quelqu'un résidant en France, né étranger à l'étranger. Il peut être devenu français par acquisition ou avoir gardé sa nationalité étrangère. Par contre le groupe des étrangers est constitué par l'ensemble des résidents ayant une nationalité étrangère, qu'ils soient nés en France ou hors de France. Rappelons que les enfants nés en France de parents étrangers sont étrangers, mais deviennent Français de plein droit à 18 ans, s'ils y résident et y ont résidé de manière continue ou discontinue pendant cinq années depuis l'âge de 11 ans et s'ils ne désirent pas conserver leur nationalité d'origine. Cependant, dès l'âge de 13 ans, les parents peuvent demander la nationalité française pour leur enfant, avec son accord (sous condition d'avoir résidé cinq ans en France depuis l'âge de 8 ans). De plus le mineur de 16 ans accomplis peut faire la demande d'acquisition anticipée de la nationalité sans l'accord de ses parents et sous les mêmes conditions de durée de résidence en France durant cinq années depuis l'âge de 11 ans.
Nombre d'étrangers et d'immigrés en Région Aquitaine
Au recensement de 2006, les étrangers et les immigrés se répartissaient comme suit en France et en région Aquitaine :
Ventilation selon l'origine des immigrés depuis 1968
Origine
1968
1975
1982
1990
1999
Total
133.232
146.285
150.212
154.301
158.514
Espagne
62.660
54.138
46.816
40.268
33.754
Portugal
27.584
28.764
29.732
30.900
30.771
Italie
15.260
24.313
20.712
17.756
13.089
Maroc
3.464
9.137
14.448
19.398
21.711
Algérie
-
7.503
8.996
8.173
10.034
Asie
1.728
2.698
6.372
8.877
10.374
Ventilation des nouveaux immigrés de 1990 à 1999
Origine
Nouveaux immigrés
Hommes
Femmes
Total
24.413
11.569
12.844
Europe
12.787
6.270
6.517
-- dont Espagne
2.139
901
1.238
-- dont Portugal
2.571
1.386
1.185
-- dont reste de l'UE
6.241
3.160
3.081
Afrique
7.229
3.336
3.893
-- dont Algérie
1.224
609
615
-- dont Maroc
2.690
1.266
1.424
-- Afrique noire
3.105
1.352
1.753
Asie
2.549
1.155
1.394
Amérique et Océanie
1.848
808
1.040
Taille des familles - Nombre d'enfants
Note : Ménages et familles
Ménage : Ensemble des occupants d'un même logement, quels que soient les liens qui les unissent. Il peut n'y avoir aucun lien de parenté entre eux. Un ménage peut se réduire à une seule personne.
Famille : C'est un ensemble d'au moins deux personnes du même ménage, constitué
- soit d'un couple marié ou non, et, éventuellement de ses enfants célibataires sans enfant
- soit d'un parent avec ses enfants (famille monoparentale).
Un ménage peut comporter plusieurs familles, comme c'est le cas chez beaucoup d'agriculteurs.
Les membres d'un ménage n'appartenant pas à une famille sont appelés "personnes isolées" ou "isolés" tout court.
Pourcentage des familles en 1999, suivant le nombre d'enfants de moins de 25 ans vivant sous leur toit :
Nombre d'enfants
Familles immigrées en Aquitaine
Toutes familles d'Aquitaine
Familles immigrées en France
Toutes familles en France
Pas d'enfants
46,7
50,6
38,7
46,5
Un enfant
19,2
22,5
21,0
22,5
Deux enfants
19,1
19,1
20,4
20,2
Trois enfants
9,4
6,0
11,3
7,9
Quatre enfants et plus
5,6
1,8
8,6
2,9
Total
100,0
100,0
100,0
100,0
Non seulement les familles aquitaines sont moins nombreuses que la moyenne des familles françaises, mais les familles immigrées d'Aquitaine sont nettement moins nombreuses que la moyenne des familles immigrées de la métropole. Ceci est en relation avec l'importance du nombre de familles espagnoles et italiennes au sein de l'immigration aquitaine, familles souvent composées de personnes assez âgées, et, pour ce qui concerne les plus jeunes, généralement peu fécondes[27].
Répartition des naissances par nationalité de la mère
Les chiffres suivants sont fournis par l'INSEE pour l'année 2004[28] :
Avec plus de 1 900 naissances sur près de 32 700 (6 %), les naissances étrangères constituent une part nettement moins importante en Aquitaine que dans l'ensemble du pays. Le tableau montre que les naissances de mère maghrébine constituent plus de 35 % de ces naissances, ce qui est équivalent
au pourcentage relevé en Île-de-France et dans l'ensemble de la métropole. Les 18 naissances de mère italienne sont presque négligeables (moins de 1 ‰ de l'ensemble) et montrent que le poids démographique relatif de la très ancienne immigration italienne est désormais insignifiant. Il en sera bientôt de même de la natalité des espagnoles (- de 3 ‰ des naissances de la région), malgré une immigration toujours active dans la région.
Les naissances hors mariage sont nettement majoritaires, surtout chez les femmes françaises. Il n'en va pas de même chez les étrangères, notamment maghrébines, et surtout les Marocaines et les Tunisiennes.
L'immigration interrégionale
On observe depuis 1975, un solde migratoire de plus en plus excédentaire entre les arrivées et les départs de la région. C'est une manifestation de l'attractivité croissante des régions du sud-ouest français. Le même phénomène s'observe tout au long du littoral du golfe de Gascogne, et dans la région voisine de Midi-Pyrénées.
Entre 1990 et 1999, 385 000 personnes sont ainsi venues s'établir en Aquitaine dont [29]:
329 100 venus d'une autre région de métropole, soit 36 550 personnes annuellement.
9 600 venus d'Outre-mer.
46 300 au départ d'un pays étranger.
Durant la même période, 218 200 personnes ont quitté la région Aquitaine pour une autre région métropolitaine, soit 24 200 par an en moyenne. Au total, la balance migratoire est positive avec le reste de la métropole et se monte en moyenne à 12 350 personnes. L'Aquitaine se situe ainsi au troisième rang des régions françaises pour l'accroissement de la population dû au solde migratoire.
La moitié des nouveaux arrivants en Aquitaine proviennent de trois régions : l'Île-de-France fournit 30 % d’entre eux, Midi-Pyrénées 12 % et Poitou-Charentes 8 %.
Les Aquitains qui ont quitté la région entre 1990 et 1999 se sont dirigés, à raison de 21 % vers l'Île-de-France, 19 % vers Midi-Pyrénées et 10 % vers la région Poitou-Charentes.
Le solde migratoire de l'Aquitaine est excédentaire avec toutes les régions métropolitaines, à l'exception des régions de Midi-Pyrénées et du Languedoc-Roussillon.
Les mariages
En 2004, on a enregistré 12.384 mariages en Aquitaine, dont :
10.858 entre deux conjoints français
185 entre conjoints étrangers
657 mariages mixtes entre époux français et épouse étrangère
684 mariages mixtes entre épouse française et époux étranger
On assiste ainsi à une brassage accélérée des diverses composantes de la population, puisque sur 1.711 conjoints étrangers impliqués dans ces mariages, 1.341 (soit plus de 78 %) l'étaient dans des mariages mixtes.
La population des principales aires urbaines est en nette expansion, surtout celles qui sont situées sur le littoral (Arcachon, Bayonne) ou qui ont une vocation portuaire. L'attrait du littoral atlantique se renforce partout ces dernières décennies, de la Bretagne aux Pyrénées.
Les chiffres de population suivants correspondent aux aires urbaines dans leur extension définie lors du recensement de 2006[31].
La promotion de Bordeaux comme métropole d'équilibre est sans conteste une fort belle réussite. La ville devrait dépasser le million d'habitants avant l'année 2010. Mais il ne faut pas sous-estimer les remarquables avancées des aires urbaines de Bayonne et de Pau, devenues toutes deux d'importants et prestigieux centres urbains. À souligner aussi les bonnes prestations d'Agen, de Dax et de Mont-de-Marsan, ainsi d'ailleurs que celle de Périgueux qui croît désormais dans le cadre d'une Dordogne en expansion démographique.
Les petites aires urbaines ont cependant du mal à se développer (Villeneuve-sur-le-Lot, Marmande, Oloron-Sainte-Marie, Libourne).
L'espace rural en Aquitaine est beaucoup plus important qu'en moyenne en France (30,1 % de la population y réside contre 15 % pour l'ensemble de la Métropole).