L'existence d'un castrum est attestée depuis le milieu du Xe siècle[1]. Ce site fortifié fait l'objet d'un incendie en 1104[1].
C'est Henri II Plantagenêt qui, voulant mettre en valeur et en défense les domaines que sa femme, Aliénor d'Aquitaine, lui apportait par son mariage, décida de faire de Niort sa capitale, et construire à la fin du XIIe siècle le château de Niort et d'en faire une forteresse inexpugnable. C'était une véritable cité englobant des habitations, des jardins et une place d'armes sur laquelle il y avait la collégiale Saint-Gaudens, qui a été détruite au cours des guerres de religion. Plus tard, le château servira de prison.
À l'origine, les deux tours, surmontés d'une terrasse crénelée et distants de 16 mètres étaient reliées entre elles par des courtines entre lesquelles s'étendait une cour intérieure pavée. Ce n'est qu'au XVe siècle, que fut élevé le corps de bâtiment central. Au XVIIIe siècle, la tour nord s'effondre et l'on profite de sa reconstruction pour y réaliser quelques aménagements.
En 1896, le donjon trouve finalement sa vocation contemporaine : il devient un musée géré par la communauté d'agglomération du Niortais. La terrasse offre une vue sur la ville ancienne au sud-est et sur la Sèvre au nord-ouest.
Description
Les deux tours reliées par une courtine sont approximativement carrées : la tour sud mesure 28 mètres de hauteur, la tour nord 23 mètres.
Leur plan est semblable : une tour cylindrique pleine englobe chaque angle et un contrefort médian consolide les murs. La courtine les reliant a été surélevée postérieurement pour recevoir des salles dans les étages[2].
La tour sud est un exemple typique de l'architecture militaire de cette époque : murs épais, contreforts, ouvertures peu nombreuses et de dimensions réduites avec en partie sommitale des mâchicoulis sur arcs (faces nord-est et sud-ouest), qui assurent, à partir du chemin de ronde, la défense du pied de l'ouvrage[3].
La tour nord s'écroula partiellement en 1749 et fut reconstruite en 1750. Elle est moins haute que la tour sud.
Caroline Chauveau, « Niort (Deux-Sèvres). Le Donjon (notice archéologique) », Archéologie médiévale, no 44, (DOI10.4000/archeomed.9334, lire en ligne, consulté le ).
Marie-Pierre Baudry, « Le château des Plantagenêt à Niort. », dans Les fortifications dans les domaines Plantagenêt, XIIe – XIVe siècle. Actes du Colloque international tenu à Poitiers du 11 au 13 novembre 1994, vol. 10, Poitiers : Centre d'études supérieures de civilisation médiévale, coll. « Civilisation Médiévale », , 23-39 p. (lire en ligne).