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En 1869 la romanée-conti est achetée aux héritiers du précédent par le viticulteur renommé et richissime propriétaire foncier de Santenay Jacques-Marie Duvault-Blochet (1789-1874, ancêtre des familles héritières de Villaine et Leroy actuelles). Il transmet à ses héritiers un très vaste domaine de prestige de 133 hectares de vignoble de Bourgogne qu'il a constitué durant sa vie avec entre autres les échezeaux, grands-échezeaux et richebourg, ainsi que la prestigieuse romanée-conti acquise vers la fin de sa vie.
En 1911 le cohéritier Edmond Gaudin de Villaine devient administrateur de la succession et achète l'ancien vendangeoir de Vosne-Romanée, des moines bénédictins de l'Abbaye Saint-Vivant de Vergy, rue du Temps perdu, pour gérer le domaine sur place plutôt qu'à Santenay. Il dépose le nom de Domaine de la Romanée-Conti et fonde la société familiale associée avec 50 % de parts aux deux branches familiales cogérantes de Villaine et Leroy, avec environ une trentaine d'employés dont les actuels chef de culture Nicolas Jacob et chef de cave Bernard Noblet.
Depuis le , le domaine de la Romanée-Conti a pris en fermage les vignes d'AOC corton grand cru du domaine Prince Florent de Merode, soit 2,28 hectares dans les climats du Clos du Roi, des Bressandes et des Renardes. Le domaine a effectué une première récolte en 2009[1]. Le domaine vend également sous certaines conditions strictes son montrachet, un grand cru blanc fait à 100 % de chardonnay, et son marc de Bourgogne.
Après avoir été cogérant depuis le début des années 1990 du domaine avec Aubert de Villaine, Henry-Frédéric Roch décède à la fin de l'année 2018 à l'âge de 56 ans. Sa cousine, Perrine Fenal, fille de Lalou Bize-Leroy, reprend ses fonctions le 23 janvier 2019. Elle était depuis 2004 membre du Conseil de surveillance du domaine[2].
Domaine de la Romanée-Conti, avec Vosne-Romanée au fond à droite
Le Domaine de la Romanée-Conti produit environ 80 000 bouteilles par an, en viticulture biologique (avec des expérimentations en viticulture biodynamique), dont environ 6 000 bouteilles de romanée-conti. Elles sont commercialisées en grande partie par caisse de 12 à 15 bouteilles selon la récolte, constituées des crus de prestiges du domaine et vendues environ 3 000 à 6 000 € l'unité, avant effet de spéculation de certains millésimes, toutes réservées et vendues à l'avance à des acheteurs réguliers très privilégiés (des restaurateurs de prestige du monde entier en particulier) avec généralement :
Le : une bouteille de romanée-conti 1945, adjugée 482 000 € lors d'une vente organisée par la maison Sotheby's à New-York à un acheteur inconnu.
Le : un mathusalem de romanée-conti 1979, issu de la cave d'un riche collectionneur, adjugée 202 805 € à Genève[4].
Contrefaçons
Du fait de sa notoriété, les bouteilles du domaine sont en proie à la contrefaçon.
Affaire Rudy Kurniawan
Rudy Kurniawan surnommé « Docteur Conti » pour sa passion pour la romanée-conti est considéré dans les années 2000 comme un des cinq plus importants experts en œnologie, collectionneurs et marchands de vins rares de prestige du monde. À la suite de suspicions de fraude lancées en 2008, il s'avère après enquête être le plus important faussaire et escroc du monde en matière de vin d'exception[5]. Il purge actuellement sur le sol américain une peine de prison de dix ans ; libérable en 2021, il sera expulsé vers l'Indonésie.
Affaire Lucca / Iugov
Entre 2012 et 2014 environ 400 bouteilles de vin contrefaites auraient été vendues sous la célèbre étiquette de l'appellation romanée-conti. Les premières fausses bouteilles sont apparues en 2012[6]. Un millésime 2009 ou 2006, un vin plutôt jeune parce qu'il est « plus facile à copier ». Des étiquettes non conformes avec un degré d'alcool inexact ont néanmoins attiré l'attention de certains clients qui les avaient achetées chez des cavistes français et étrangers. Suspicieux, certains sont ensuite allés à la propriété, en conséquence, elle a déposé plainte. En Allemagne, en Suisse, en Italie, de nombreuses bouteilles contrefaites de Romanée-Conti ont été saisies, ce qui a déclenché l'ouverture de plusieurs procédures en Europe. Le nombre de fausses bouteilles est rapidement devenu déraisonnable, compte tenu de la taille du vignoble.
Moyens utilisés
Selon les experts, il y aurait deux étiquettes frauduleuses distinctes : celles de mauvaise facture russes et les copies identiques italiennes. Dans le domicile des deux Italiens ont été retrouvés des emballages romanée-conti ainsi que des caisses en bois contrefaites.
Procès
Les contrefacteurs ont vendu la bouteille entre 11 000 et 25 000 euros, le préjudice s'élève donc à 1,5 million d'euros. L'avocate chargée de l'affaire et de la défense du domaine estime « que le nombre de bouteilles en circulation s'établirait entre 800 et 900 »[7].
Lundi 15 mai 2017, le tribunal correctionnel de Dijon a rendu son jugement : quatre ans de prison dont deux ans de prison ferme ont été infligés à l'escroc russe Aleksandr Iugov. Il a également écopé d'une amende de 150 000 euros pour utilisation frauduleuse d'une appellation d'origine contrôlée. Il devra payer plus de 550 000 euros de dommages et intérêts, dont 300 000 euros pour le domaine de la Romanée-Conti.
Les deux négociants italiens, Enzio et Nicola Lucca, n'ont pas pu se présenter devant le tribunal dijonnais compte tenu qu'ils avaient déjà été jugés et condamnés par la justice suisse quelques mois avant le jugement français. Ils ont été condamnés chacun à 24 mois de prison avec sursis, 5 000 francs suisses d'amende chacun, ainsi que 400 000 euros de dommages et intérêts pour le domaine de la Romanée-Conti.