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Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti, né à l'hôtel de Conti le 1er septembre 1734 et mort à Barcelone le , est un prince du sang français. Il sera comte de la Marche puis devint le septième prince de Conti à la mort de son père en 1776. Prenant part à l'assemblée des notables il prendra le chemin de l'exil lors de la Grande Peur et s'établira en Espagne. Il sera le dernier prince de Conti.
Après la mort de sa mère, son père effondré se retira au château de L'Isle-Adam où il se consacra pleinement à sa passion pour la chasse. Louis-François-Joseph reçu le titre de comte de la Marche à la naissance puis fut fait chevalier des ordres du roi le . Lors de la guerre de Sept Ans il participa comme maréchal de camp à la bataille d'Hastenbeck en juillet 1757 puis celle de Krefeld en juin 1758.
Mariage
Rappelé en France par son père, il épousera par procuration Marie-Fortunée d'Este le puis en personne le 27 février suivant à Nangis-en-Brie. La future épouse est une princesse de Modène, elle est fille de François III de Modène et de son épouse Charlotte-Aglaé d'Orléans, sœur de la mère du prince. À cette occasion il reçoit du roi une dot de cent-cinquante mille livres. Cependant, les deux époux ne s'entendront pas du tout car il prétend imposer à son épouse un fils naturel[1].
Le prince eut ce fils en 1761 de Marie-Anne Véronèse, dite Mademoiselle Caroline, une artiste du Théâtre-Italien qui sera par la suite titrée marquise de Silly. En 1767, le comte eut un second enfant naturel avec cette dernière, portant un coup fatal à son ménage : les époux se séparent à l'amiable à la fin de l'année 1775, puis cette séparation est définitive le . De sa liaison avec la marquise de Silly en sortira un dernier enfant naturel, Guillaume-Pierre-Antoine Gatayes (1774-1803)[2].
Il aura également une liaison avec Madame de Brimont, pour laquelle il achètera le château de Cassan, une ancienne abbaye, situé près de la ville de Pézenas.
Ancien Régime
Après le coup de force du chancelierMaupeou en 1771, le comte de la Marche se refuse à s'associer aux protestations des princes du sang contre la suppression du parlement et reste fidèle au roi. Cette attitude lui vaut une brouille durable avec son père. Ils se réconcilieront peu avant la mort de ce dernier au cours de l'année 1776. Le nouveau prince de Conti se retrouve à la tête d'une fortune très compromise par les dilapidations de son père, et doit se résoudre à vendre de nombreux biens.
Les célèbres collections du palais du Temple sont notamment dispersées en 1777. Les dépenses considérables qu'il engage lui-même en son château de L'Isle-Adam, dont il ambitionne de faire le plus beau domaine cynégétique de France, vont alors le contraindre en définitive, en octobre 1783, à vendre le reste de ses biens au frère du roi, le comte de Provence. Ce dernier agissait comme prête-nom de Louis XVI, tout les biens du prince sont ainsi vendus pour onze millions de livres.
Le prince se réserve en revanche la jouissance des châteaux de Stors et Trie, qu'il possédait également. Le prince de Conti est l'un des sept princes du sang qui vont prendre part à l'assemblée des notables convoquée à Versailles entre le et le . Il n'y jouera qu'un rôle relativement effacé, mais insistera assez sur le délabrement des finances du royaume. Il pressent, comme l'illustre ses interventions et beaucoup d'autres témoins, la gravité de la crise que va traverser la monarchie. Les prémisses de la Révolution française font surface.
Révolution française
Peu avant le , le prince de Conti, assez hostile au doublement du tiers, fait partie des personnes désignées comme ennemis de la patrie par les bandes révolutionnaires du Palais-Royal et il émigre dès le avec le comte d'Artois et le prince de Condé. Il rentre toutefois au pays dès le , et il se présente devant le roi et la reine avec une cocarde tricolore fixée à son chapeau, tandis que les habitant de L'Isle-Adam le nomment commandant de la garde nationale. Au mois de janvier 1792, il s'installe à Paris, rue de Grenelle, où il y séjournera jusqu'au .
Le , il prête le serment civique devant la municipalité de Villiers-sur-Marne et vit paisiblement à l'écart de Paris en sa terre de La Lande, sans se cacher et sans prendre part aux intrigues de la contre-révolution. Il est décrété d'arrestation par la Convention nationale le et arrêté le lendemain pou être conduit à Marseille avec d'autres membres de la maison de Bourbon. Il arrive à destination le et est incarcéré au fort Saint-Jean. Il est libéré le après plusieurs pétitions adressées à la même Convention. Le , sur proposition du Comité des finances, la Convention lui accordera même une somme de douze mille livres pour subvenir à ses besoins. En , le prince de Conti retrouve sa propriété de La Lande.
Il adresse au Conseil des Cinq-Cents une pétition pour obtenir la levée du séquestre de ses biens. Mais après le 18 fructidor () et le vote de la loi de déportation qui frappe bien des membres de la maison de Bourbon, il est alors conduit sous une escorte armée jusqu'à la frontière espagnole, non sans avoir obtenu du Directoire une provision annuelle de cinquante mille francs sur le produit de ses biens, grâce à une réclamation du citoyen Desgraviers, institué son légataire universel. Réfugié à Barcelone, il y reçoit en 1804 une provision de cent mille francs.
Décès
C'est là qu'il meurt le , peu avant la Restauration. Le prince sera inhumé dans l'église Saint-Michel. Trente ans plus tard, Louis-Philippe Ier, ayant appris que cette même église devrait être démolie, ordonne donc au consul de France, Ferdinand de Lesseps, de faire procéder à une exhumation du cops qui, embarqué à bord du Lavoisier, est transporté à Dreux puis réinhumé le 2 avril 1844 dans la chapelle royale. Les papiers personnels de Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti sont aujourd'hui conservés aux Archives nationales sous la cote 72AP[3]. Mort sans héritier légitime, la lignée des prince de Conti s'éteignit avec lui.
↑Louis-François Véronèse (1761-1785), dit le chevalier de Vauréal. Le prince de Conti obtient pour ce fils naturel un titre dans l'ordre de Malte et le fait admettre dans son régiment de dragons, stationné à Melun avec le grade de maître de camp en second. Le jeune officier meurt dans cette ville le . Il avait épousé une Mlle Bontems et entretint jusqu'à sa mort une longue relation avec Anne-Victoire Dervieux, Mme Bélanger.