Deschambault-Grondines est une municipalité située dans la MRC de Portneuf (Municipalité régionale de comté), dans la région de la Capitale-Nationale[1], au Québec, Canada.
Le village de Deschambault est situé dans la partie est de la municipalité. Il tient son origine de la seigneurie de Chavigny, concédée en 1640 par la Compagnie de la Nouvelle-France. En 1671, Jacques-Alexis Fleury, sieur Deschambault, épouse l'héritière de la seigneurie et il en devient propriétaire en 1683 par un échange de terres. Il donne alors son nom à son nouveau domaine. La paroisse Saint-Joseph-de-Deschambault est fondée en 1713 et érigée canoniquement en 1753. La municipalité de paroisse est créée en 1855, et la municipalité de village s'en sépare en 1951. Ces deux entités se regroupent à nouveau en 1989[2].
« Historiquement, le noyau villageois de Deschambault s'est développé sur le cap Lauzon, une pointe de terre surplombant le fleuve Saint-Laurent, nommée ainsi en l'honneur de Jean de Lauzon, qui fut gouverneur de la Nouvelle-France. La localisation des premiers établissements sur le cap s'explique par un ensemble de facteurs. Ainsi, la vue que procure cet endroit sur le fleuve et les rapides Richelieu situés juste en face confèrent un caractère stratégique à ce lieu de l'avis des grands voyageurs et des militaires de l'époque. »
« À une certaine époque, on disait qu'il y avait à Deschambault « un pilote à toutes les deux maisons ». Très tôt, le goût de la mer » s'y est développé, car le Saint-Laurent a longtemps représenté la seule voie qui permettait d'accéder au village. « Tout se passait sur le fleuve ! » lance d'emblée le coordonnateur du Comité des navigateurs de Deschambault, l'abbé Jacques Paquin. « Même après l'ouverture du chemin du Roy, une route jugée difficile, la voie maritime a continué pendant un bon bout de temps d'être davantage utilisée que la voie terrestre. »
— Deschambault, un village de navigateurs, Le Soleil[4].
Le village de Grondines occupe la partie ouest de la municipalité. Le nom « Grondines » a été attribué par Samuel de Champlain lui-même. Ce nom apparaît sur une carte de 1632, il proviendrait soit du bruit produit par l'eau du fleuve sur les battures de gros cailloux, une explication de Benjamin Sulte, suggère que les cascades bruyantes de la rivière Sainte-Anne, sur le territoire initial de la seigneurie, auraient provoqué un bruit assimilable à un grondement[2].
En 1646, le Gouverneur de la Nouvelle-France de l'époque, Charles de Montmagny, donna la concession aux religieuses hospitalières, administratrices de l'Hôtel-Dieu de Québec, sous les directions de père Jérôme Lalemant, puis en 1683, les religieuses la revendirent au seigneur Jacques Aubert[6],[2]. Étant le beau-père de Louis Hamelin, la seigneurie passera à la famille Hamelin qui en resteront les seigneurs jusqu'en 1797[8],[6]. La première confirmation de Grondines fût célébré en 1676 par Monseigneur de Laval, évêque de Québec et membre de la Maison de Montmorency[2].
Deux fils, François et René Hamelin, marrièrent les filles du seigneur François Dumontier de Paris, premier secrétaire du gouverneur général de la Nouvelle-France, Philippe de Vaudreuil[9],[10],[11]. En 1698, Louis de Buade, comte de Frontenac (Chateau Frontenac), leur accorde des concessions pour agrandir la seigneurie, incluant dorénavant des îles, îlets et battures[12]. D'autres concessions sont accordées en 1711 par le gouverneur Philippe de Rigaud, Marquis de Vaudreuil[13].
L'église, le presbytère et le cimetière font partie de l'îlot paroissial et constituent l'ensemble patrimonial villageois
En face du cap Lauzon, en plein centre du fleuve Saint-Laurent, les rapides Richelieu s'étendent sur une distance de près de 2 km. Ces rapides, pratiquement invisibles, correspondent à un rétrécissement du chenal, marqué, surtout à marée basse, par un courant beaucoup plus fort que partout ailleurs sur le Saint-Laurent en aval de Montréal[19].
À Deschambault, depuis les canots des Premières Nations et les navires des conquérants, les rapides Richelieu jouent un rôle stratégique dans l'histoire du cap Lauzon, et de celle de tout le Québec. les rapides font encore aujourd'hui, la vie dure autant aux voiliers, aux chaloupes, aux canots, aux petits bateaux comme aux capitaines des grands navires marchands[20].
À Grondines, la pointe de l'anse des Grondines, aussi nommée dans la langue populaire : La Grande Pointe, Pointe de la Laille ou Grande pointe de la Laille. Le mot laille pourrait provenir de l'anglais light, étant donné qu'il y avait un phare à l'extrémité de l'île.
Selon l'historien Raymond Douville, cette pointe serait à l'origine du nom Grondines donné, sans doute, par les canotiers qui avaient à contourner, à la marée montante, les nombreux cailloux que les vagues venaient frapper en grondements sourds et dont les échos résonnaient sur les escarpements de la côte[15].
Une paroisse a été fondée en 1646 puis érigée canoniquement en 1680 sous le nom de Saint-Charles-des-Roches ou Saint-Charles-des-Grondines[46]. La municipalité de paroisse a été fondée en 1855, celle de village s'en est séparée en 1912 et les deux ont été réunies en 1984[47].
Selon un rapport géologique officiel du ministère des Richesses naturelles du Québec, 1975, la région de Grondines couvre approximativement 410 milles carrés, s'étendant au nord et au sud, sur les rives du fleuve Saint-Laurent.
Sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, de la municipalité de Batiscan à Deschambault-Grondines (secteur Grondines), la plaine est basse et présente peu de relief. Cette plaine a été creusée par la rivière Sainte-Anne et ses nombreux tributaires, et par la partie inférieure de la rivière Batiscan.
Sur ce territoire, quelques rivières de peu d'importance coulent directement dans le Saint-Laurent, telles les rivières du Moulin et Lachevrotière. A l'exception de la partie inférieure de la rivière Batiscan, aucune de ces rivières n'est navigable.
Au nord-est de Grondines une falaise s'élève sur une distance de deux milles[2],[16].
Hydrographie
À partir de son crénon, dans le centre-ouest de la municipalité, la rivière du Moulin coule vers le sud-est jusqu'à son embouchure dans l'estuaire du Saint-Laurent.
La rivière La Chevrotière traverse le centre de la municipalité en coulant vers le sud jusqu'à son embouchure dans l'estuaire du Saint-Laurent.
La rivière Belle-Isle coule du nord-est vers le sud-ouest jusqu'à son embouchure dans l'estuaire.
Élection partielle en italique Depuis 2005, les élections sont simultanées dans toutes les municipalités québécoises
Industrie
L'aluminerie de Deschambault, fondée en 1992, opérée par la société Alcoa « Aluminum Company of America », emploie 478 personnes, produit annuellement 253 000 tonnes métriques de matériau[51].
Bien que l'occupation humaine ait généré des changements sur le plan écologique, il est impressionnant de constater à quel point le marécage de Grondines et Sainte-Anne-de-la-Pérade est demeuré en bonne condition, une rareté à l'échelle de la province.
Unique en son genre, il figure parmi les écosystèmes les plus riches et les plus vastes en bordure du fleuve Saint-Laurent. On y trouve une faune et une flore bien adaptées à ces conditions particulières. Conservation de la nature Canada[61].
Photographies
Flore des marécages, battures, bordures de routes, etc.
↑ abcde et fCommission de Toponymie Québec, « Deschambault-Grondines », (consulté le ) : « Les Deschambaultiens peuvent contempler un magnifique décor tout en s'adonnant à la chasse au canard sur les berges du fleuve, activité pour laquelle la municipalité a la réputation d'être un véritable paradis. »
↑Répertoire du patrimoine culturel du Québec, « Maison Jean Boudreau », (consulté le ) : « Bâtiment en pierre de plan rectangulaire, à un étage et demi et à soubassement surhaussé, coiffé d'un toit à deux versants droits encadré de murs coupe-feu et surmonté d'une large souche de cheminée centrale. »
↑ abc et dUniversité du Québec à Trois-Rivières (UQAM), « Fonds d'archives des Seigneuries Sainte-Anne-de-la-Pérade et des Grondines », (consulté le ) : « La seigneurie des Grondines est l'une des premières seigneuries créées en Nouvelle-France (1637), elle avait une façade de une lieue (environ 4 km) sur le fleuve Saint-Laurent par dix lieues de profondeur. »
↑ ab et cMunicipalité de Saint-Casimir, « Historique », (consulté le ) : « Le territoire de Saint-Casimir faisait originellement partie de la seigneurie de Grondines et de la paroisse de Saint-Charles-des-Grondines »
↑Sévigny, A. (1991). «S'habituer dans le pays» : facteurs d'établissement du soldat en Nouvelle-France à la fin du grand siècle. Les Cahiers des dix, (46), 61–86. https://doi.org/10.7202/1015582ar, p. 78
↑Actes De Mariage de Rene Hamelin et Marie Dumontier
↑Page 74 - Répertoire des greffes des notaires - Vol. 3 : 571 Contrat de mariage entre François HAMELIN, fils de François HAMELIN et tîarie Madeleine AUBERT, de Grondines, et Marie Madeleine DUMONTIER, agie de 20 ans, fille de feu François DUMONTIER, secrétaire du gouverneur, et Marie Anne RIVART, (19 février 1721)
↑Denise Paquin, « Culture et patrimoine Deschambault-Grondines : 40 ans d'action patrimoniale », (consulté le ) : « en 1976, l'édifice abrite une école dédiée aux métiers traditionnels, en 1992, il devient un centre d'interprétation mais conserve un volet de formation en ébénisterie, en forge et en sculpture »
↑ a et bCommission de Toponymie Québec, « Pointe des Grondines », sur Gouvernement du Québec, (consulté le ) : « Pointe dénommée, dans le langage populaire, La Grande Pointe, Pointe de la Laille ou Grande pointe de la Laille. Le mot laille pourrait provenir de l'anglais light, étant donné qu'il y avait un phare à l'extrémité de l'île. »
↑ ab et cT.H. Clark, Y. Globensky, « Région de Grondines, Service de l'exploration géologique » [PDF], sur Ministère des richesses naturelles direction générale des mines, (consulté le ) : « Dans la région de Grondines, la largeur du fleuve varie de 11/2 à 2 milles mais le chenail creusé pour les bateaux mesure moins de 1/10 de mille »
↑Bibliothèque et Archives nationales Québec, « Le canot d'écorce (fabrication) » [film, 10 minutes], (consulté le ) : « Plan culturel numérique du Québec »
↑Michel Gagné, « Iroquoiens du Saint-Laurent », sur L'encyclopédie canadienne, (consulté le ) : « une mosaïque de nations qui occupent, entre les années 1200 et 1600 de notre ère, un territoire qui s'étend le long du fleuve Saint-Laurent, de l'embouchure du lac Ontario jusqu'en aval de la ville de Québec »
↑Commission de Toponymie Québec, « Rapides Richelieu », (consulté le ) : « Point de repère important pour les navigateurs, les rapides Richelieu se situent en plein centre du Saint-Laurent, à 1,5 km des côtes, entre Lotbinière et Deschambault. »
↑ a et bRémi Chénier, « Les vestiges militaires du Cap Lauzon, à Deschambault » [PDF], Parks Canada Department of Indian and Northern Affairs, (consulté le ) : « Ce rapport traite des vestiges militaires du Cap Lauzon, à Deschambault. »
↑Famille de François-Xavier Hamelin, sa grand-mère étant une première cousine, quatre générations décalées. Le grand-père de Marie-Thérèse étant Jean-Baptise Riel, dit L'Irlande, né en 1670, mort en 1753.