Zosma est le nom propre de δ Leonis aujourd’hui approuvé par l’Union astronomique internationale (UAI)[11]. C’est le grec ζώσμα, « ceinture », pris par erreur à la Renaissance comme décrivant la position de cette étoile dans un texte grec médiéval, là où Ptolémée emploie ỏσϕῦς, « hanche »[12]. Il semble que le nom soit introduit par Giuseppe Piazzi (1814)[13]. Le fait qu’il soit relevé par Richard Hinckley Allen[14] a permis sa diffusion dans les catalogues du XXe siècle.
Cette étoile a aussi des noms empruntés à la langue arabe :
Le premier nom est Duhr. C’est, au départ, l’arabe ظهرالأسد Ẓuhr al-Asad, « le Dos du Lion », dans le cadre du Lion gréco-arabe. On le trouve sur l’astrolabe, notamment chez ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī[15]. Le nom est introduit par Johann Bode (1801) [16], sous le forme Duhr el-Asad, directement reprise chez Friedrich Wilhelm Lach (1796)[17], lequel a trouvé la transcription Duhr AlAsad donnée par Thomas Hyde (1665) dans sa traduction du سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437) par Hyde[18]. Le nom est ensuite raccourci dans des catalogues du XIXe siècle sous la forme Duhr et sa variante Dhur, comme le relève Richard Hinckley Allen (1899) qui écrit Duhr et Dhur[19], ce qui lui permet une large diffusion.
Un autre nom, plus rare, est Zubra. C’est l'arabe الزبرة al-Zubra, qui est, avec pour sens premier de « Fragment », le nom de la XIe des manāzil al-qamar ou « stations lunaires », ce qui donne la forme Algubra dans la liste latine des stations de Jean de Séville (ca. 1130). Le nom très tôt interprété comme « la Crinière du Lion » dans le cadre du « Superlion » élaboré dans le ciel arabe traditionnel[20]. Le nom passe dans les catalogues du XIXe sous diverses formes, notamment El-Zubra, donnée par Ludwig Ideler (1806)[21], et Zubra, relevée par Richard Hinckley Allen[22].
Propriétés
Zosma est classée comme une étoile sous-géante blanche de type spectral A5IV(n) par Gray et al. (2003)[4], suggérant qu'elle commencerait à évoluer hors de la séquence principale. Cependant, les modèles d'évolution stellaire montrent qu'il lui reste encore 30 % de sa vie sur la séquence principale[3], et la plupart des classifications anciennes la classaient comme une étoile blanche de la séquence principale ordinaire[23]. L'étoile est 1,94 fois plus massive que le Soleil et elle est estimée être âgée de 626 millions d'années[8]. Ayant une masse plus importante que le Soleil, elle aura une durée de vie plus courte, et dans environ 600 millions d'années elle enflera en une étoile géante rouge avant de décliner lentement en une naine blanche à carbone et à oxygène[24].
↑(en) Paul Kunitzsch & Tim Smart, A Dictionary of Modern Star Names : Cambridge (Ma) : Sky & Telescope, 1986, p. 41.
↑(la) Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 75
↑(en) Richard Hinckley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 260.
↑Roland Laffitte, Des noms arabes pour les étoiles. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, p. 200.
↑(la) Johann Elert Bode, Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissim astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. XII.
↑(de) Ludwig Ideler, Historische Untersuchungen über die astronomischen Beobachtungen der Alten, Berlin : C. Quien, 1806, p. 165.
↑(en) Richard Hinckley Allen, Star-names…, op. cit. , p. 260.
↑(en) B. A. Skiff, « Catalogue of Stellar Spectral Classifications (Skiff, 2009- ) », Catalogue de données en ligne VizieR : B/mk. Publié à l'origine dans : Lowell Observatory, (Bibcode2014yCat....1.2023S)