La classe Bouclier a été conçue selon une spécification très générale et les navires différaient considérablement[1]. Ils avaient une longueur de 74 à 78,3 mètres, une largeur de 7,6 à 8 mètres et un tirant d'eau de 2,9 à 3,1 mètres. Conçus pour déplacer 800 tonnes métriques, ils avaient un déplacement de 720 à 756 t à charge normale. Leur équipage comptait entre 80 et 83 hommes[1].
Les navires étaient propulsés par une paire de turbines à vapeurParsons, chacune entraînant un arbre d'hélice utilisant la vapeur fournie par quatre chaudières à tubes d'eau. Les moteurs ont été conçus pour produire 13 000 chevaux (9 700 kW), et une vitesse de 30 nœuds (56 km/h), mais le Dehorter n’a atteint que 29,3 nœuds (54,3 km/h) lors de ses essais en mer. Les navires transportaient suffisamment de mazout pour leur donner une autonomie de 1 200 à 1 400 milles marins (2 222 à 2 593 km) à une vitesse de croisière de 12 à 14 nœuds (22 à 26 km/h)[2].
Le Dehorter est désigné torpilleur d’escadre le 14 mars 1913[6]. Il est affecté à la 1ère escadre de torpilleurs de Toulon le 28 août 1913[4]. En août 1914, au début de la Première Guerre mondiale, le Dehorter est le chef de division du Groupe de sous-marins et torpilleurs de la 1ère Armée navale[7] en Méditerranée[5],[6]. Il passe les deux premiers mois de la guerre (août et septembre) à patrouiller et à escorter des sous-marins en mer Adriatique, vers Malte et Bizerte[5],[6].
Le 15 avril 1916, il est affecté à la 2eflottille de contre-torpilleurs de l’armée navale. Le , il participe au débarquement d’Athènes. Avec le Mirabeau (à Salamine), le contre-torpilleur Mécanicien Principal Lestin et la canonnièreRailleuse (à Phalère), il est désigné pour soutenir les troupes par leur feu de son artillerie[6]. Le 29 novembre 1917, il entre en abordage avec le Maria Michalinos[4]. Le , il est affecté à la 6ème escadrille de contre-torpilleurs de l’armée navale à Moúdros[6].
Ayant survécu à la guerre, le Dehorter sert pour des expérimentations à Brest. Le 2 avril 1926, les chaudières 3 et 4 sont débarquées et le Dehorter est équipé d'un appareil anti-roulisSchneider-Fieux (l'appareil sera présenté au salon nautique le 8 décembre 1928)[4]. Mis en réserve en 1930, le Dehorter est condamné trois ans plus tard[4], en 1933. Il est désarmé et radié le 15 février 1933[5],[6] et mis en vente à Brest en octobre 1933. Vendu à Marret et Glotz, de Paris[4], il est pris en remorque vers Nantes par le remorqueur civil Docteur Roux. Mais à l’embouchure de la Loire, il subit un nouvel abordage avec le paquebotJamaïque et coule[5],[6].
(en) Jean Labayle Couhat, French Warships of World War I, London, Ian Allan, (ISBN0-7110-0445-5).
(en) Zvonimir Freivogel, The Great War in the Adriatic Sea 1914-1918, Zagreb, Despot Infinitus, (ISBN978-953-8218-40-8).
(en) John Jordan et Philippe Caresse, French Armoured Cruisers 1887-1932, Barnsley, UK, Seaforth Publishing, (ISBN978-1-5267-4118-9).
Gérard Prévoteaux, La marine française dans la Grande guerre : les combattants oubliés : Tome I 1914–1915, vol. 23, Le Vigen, France, Éditions Lela presse, (ISBN978-2-37468-000-2).
Gérard Prévoteaux, La marine française dans la Grande guerre: les combattants oubliés: Tome II 1916–1918, vol. 27, Le Vigen, France, Éditions Lela presse, (ISBN978-2-37468-001-9).
(en) Stephen S. Roberts, French Warships in the Age of Steam 1859-1914: Design, Construction, Careers and Fates, Barnsley, UK, Seaforth Publishing, (ISBN978-1-5267-4533-0).
(en) Randal Gray, Conway's All the World's Fighting Ships 1906-1921, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN0-87021-907-3), p. 190-220.