Le musée assyrien du Louvre, inauguré en 1847 et alors rattaché au département des Antiques, est le premier musée au monde consacré aux antiquités orientales. Le département des Antiquités orientales est officiellement créé par décret du , à la suite des fouilles de Tello et des progrès considérables dans la redécouverte de l'antiquité orientale auxquels la section du musée Assyrien contribuait activement. Tout au long du XIXe siècle et pendant la première moitié du XXe siècle, les collections se sont développées grâce aux explorations et fouilles menées par des diplomates et des archéologues français au Proche et Moyen-Orient, notamment sur les sites de Khorsabad, Tello, Suse, Mari, Ougarit ou encore Byblos.
L'abréviation couramment employée pour désigner ce département est AO ou DAO.
Liste des conservateurs ayant dirigé le département des Antiquités orientales (intitulé de 1886 à 1925 "Département des Antiquités orientales et de la céramique antique" et auquel fut rattachée la collection d'arts de l'Islam entre 1945 et 2003) :
Avec plus de 150 000 objets, le département des antiquités orientales du musée du Louvre présente l'une des plus importantes collections au monde, qui permet d'offrir l'un des panoramas les plus complets de l'histoire antique du Proche et Moyen-Orient.
Ces œuvres couvrent quelque 8 000 ans d’histoire sur un immense territoire allant pour certaines périodes de l’Asie centrale à l’Espagne et de la mer Noire à l’océan Indien. Depuis le Néolithique, de nombreuses cultures et civilisations se sont succédé dans cette région, où l'on voit notamment apparaître une administration politique, militaire et religieuse, soit la naissance de l'Etat selon une formule usitée. C'est également le berceau de l'écriture, qui fait son apparition vers -3300 à Uruk, en Mésopotamie.
La présentation actuelle du département des Antiquités orientales est articulée autour de trois principaux domaines de collections, réparties selon des ensembles géographiques et culturels :
l'Iran antique qui comprend notamment l'époque Perse ;
les pays du Levant (régions actuellement comprises dans les territoires de la Syrie, du Liban, de la Jordanie, de la Palestine, de Chypre, Lydie, Lycie, Cilicie, etc. en Anatolie; Phénicie, Chypre, etc.)[4].
Mésopotamie
Objet
Description
Origine et datation
AO 5718
Statuette d'homme barbu
Statuette d'homme barbu, nu, représentant peut-être le roi-prêtre.
Le même motif figure quatre fois : l'aigle léontocéphale Anzu, animal attribut du dieu Ningirsu, prend entre ses serres alternativement deux lions et deux bouquetins, évoluant sur une ligne de chevrons qui représente le sol.
Epoque néo-sumérienne, règne de Gudea (-2120 / -2110)
AO 295
Femme à l'écharpe
Statuette féminine fragmentaire, dans l'attitude de l'orante, les mains jointes, dite la "femme à l'écharpe". Sa parure sophistiquée, ainsi que la pierre dure utilisée, évoque une princesse. Elle est datée de l'époque de Gudea, prince de Lagash.
La déesse Ishtar, sur un lion, tend au roi l'anneau et le bâton, insignes du pouvoir, au-dessus de deux déesses tenant un vase d'où jaillissent des courants d'eau vive, symboles de fertilité.
Stèle inscrite au nom du roi Melishipak II. Les différents symboles et animaux sculptés sur cette stèle, aussi appelée "kudurru", représentent les principales divinités du panthéon kassite. Le texte, en akkadien cunéiforme, rapporte une donation de terres faite par le roi Melishipak à son fils Marduk-apla-iddin.
Figurine munie d'un anneau de suspension.
Au dos se trouve une inscription néo-assyrienne en écriture cunéiforme :
"Je suis Pazuzu, fils de Hampa, le roi des mauvais esprits de l'air qui sort violemment des montagnes en faisant rage, c'est moi".
Statue néolithique en plâtre et bitume, modelée sur une armature de cordes tressées lui permettant de tenir debout. La surface était lissée à la spatule et aux doigts. Le crâne devait recevoir une perruque.
Bas-relief trouvé près de Bir Ouereb, dans le Ouadi Miyah, près de Palmyre.
Calcaire. Hauteur : 60 cm.
Représente les dieux syriens Aglibôl, Baalshamin et Malakbêl, vêtus de cuirasses à lamelles inspirées de l'hellénisme oriental, antérieures à la cuirasse romaine.
↑(en) ALIZADEH, A., « The Rise of the Highland Elamite State in Southwestern Iran. "Enclosed" or Enclosing Nomadism? », Current Anthropology, no 51, , p. 353-383
↑BRIDEY F. et PALADRE C., "La ville de Suse au Chalcolithique", in: M. Sauvage (dir.), Atlas Historique du Proche-Orient Ancien, Paris, Les Belles Lettres, 2020.