Né de l'union de Jean-Baptiste de Bus, consul de la ville, et d'Anne de la Marche[2], il est issu d'une famille de la noblesse romaine. Il compte parmi ses ancêtres sainte Françoise Romaine. César de Bus est confié d'abord à un précepteur, puis poursuit ses humanités à Cavaillon et chez les pères jésuites à Avignon[3],[4]. Le jeune César aime la prière, participe aux offices quotidiens et se fait remarquer pour sa vie morale. Il est accepté malgré son jeune âge dans la Confrérie des Pénitents noirs, dont il deviendra le président[2],[5],[6].
De à la paix de La Rochelle, en , il s'engage dans l'armée royale, afin de défendre la religion catholique. Il conçoit cette guerre comme une croisade. Déçu par les déboires des soldats catholiques, il tâche de donner l'exemple par sa conduite. En , son frère Alexandre, chef de la garde du roi de France Charles IX, l'invite à la cour et lui donne une place de premier plan. Les richesses, les honneurs et la facilité le détournent progressivement de sa piété. Toutefois, on lui promet régulièrement des responsabilités, qu'il ne reçoit jamais. Déçu par la cour, il la quitte en , et s'installe à Avignon, où il mène une vie toujours plus débauchée[2],[5],[6],[4].
En , son père et son frère meurent à quelques mois d'intervalle. Ces événements le troublent profondément, et il revient s'installer à Cavaillon. Il rencontre Antoinette Reveillarde, avec qui il s'entretient régulièrement au sujet de la foi. Un soir de , elle le chasse de chez elle en lui lançant : « On ne se moque pas de Dieu. Il vous appelle et vous ne l’écoutez pas. Il ne cesse de vous chercher et vous ne cessez de fuir ». Sorti, César de Bus serait alors tombé inconscient sur le chemin et, à son réveil, aurait soudainement décidé de vivre pour Dieu[2],[6],[4].
Antoinette l'oriente vers Louis Guyot, sacristain de la cathédrale. César entame sous sa direction un retour à une vie chrétienne. En , il fait sa confession générale, abandonne ses biens et va servir les miséreux, moqué par les gentilshommes qui le connaissaient. Après s'être retiré dans la solitude et la pénitence, il entame en ses études en vue du sacerdoce[2],[5],[6],[3].
Missionnaire et fondateur
César de Bus est ordonné prêtre en , et devient chanoine de la cathédrale Saint-Véran[2],[6]. C'est alors que commence sa mission de catéchiste auprès des pauvres, et il passe beaucoup de temps au confessionnal. La lecture de la vie de saint Charles Borromée, décédé peu de temps avant (), le marque et il le prend désormais comme modèle. Son évêque lui demande de travailler à la réforme du clergé. Toutefois, en , il quitte son ministère pour vivre en ermite dans une cabane sur les hauteurs de Saint-Jacques de Cavaillon[7]. Il vit dans le dénuement le plus total et la pénitence jusqu'en [2].
Frappé par l'ignorance religieuse dans les campagnes, il décide de fonder une société de prêtres qui catéchiseraient ces populations. César de Bus obtient de son évêque la permission de prêcher dans les villages les plus reculés. Son cousin Jean-Baptiste Romillon, prêtre lui aussi, l'accompagne dans ses tournées. Ils poussent leurs missions jusqu'aux Cévennes et se font plusieurs disciples[2],[5],[6].
Le , César de Bus et ses cinq compagnons fondent à L'Isle-sur-la-Sorgue la Société des Prêtres de la doctrine chrétienne, dont le rayonnement s'étend très rapidement dans toute la région[2]. Sous son impulsion, les missions populaires se multiplient dans les campagnes, pour ranimer la foi chrétienne de la population. César de Bus écrit des petits catéchismes accessibles au peuple. Il participe grandement au renouveau catholique dans le sud de la France, dans la dynamique du concile de Trente. Sa société de prêtres, dont il est le Supérieur général, est approuvée par le pape Clément VIII en [5],[6],[3].
Pour la formation et l'instruction chrétienne des jeunes femmes des campagnes, César de Bus avait aussi fondé la Société des Filles de la doctrine chrétienne[6].
En , César de Bus devient aveugle. Il renonce à sa charge de supérieur et continue de confesser et de prêcher malgré la détérioration de sa santé. Il meurt le , jour de Pâques, à la date qu'il avait prédite[2],[6].
Sépulture
D'abord enseveli en Avignon, son corps fut déplacé en 1836 à Rome, déposé en 1924 dans un tombeau à gauche du chœur de l'église Santa Maria in Monticelli[1],[8], puis définitivement placé dans une châsse de bronze, sous un autel de la même église en 2022 à l'occasion de sa canonisation.
Vénération
Béatification
Enquête sur les vertus
La cause de béatification de César de Bus débute le . Après avoir été soumise au Saint-Office, l'enquête canonique démontrant la sainteté de sa vie prend fin le , lorsque le papePie VII le déclare vénérable.
Reconnaissance d'un miracle
En 1911, un paysan italien souffrant de problèmes cardiaux-respiratoires est hospitalisé. On lui diagnostique une tumeur incurable. Ses proches invoquent l'intercession de César de Bus, et le , la tumeur a totalement disparu[6].
L'enquête médicale ne peut apporter d'explications scientifiques pour justifier cette guérison soudaine et totale. Le , le papePaul VI reconnaît authentique le miracle attribué à César de Bus, et signe le décret de sa béatification[5].
En 2016, un jeune homme de Salerne est hospitalisé pour une hémorragie cérébrale. Les séquelles s'annoncent importantes. Les Pères de la Doctrine Chrétienne le confient à l'intercession de César de Bus. Quelques jours plus tard, le patient est soudainement et totalement guéri, sans séquelles[6].
↑« Canonisations du 15 mai, mode d’emploi », Vatican News, (lire en ligne, consulté le ).
↑Anne-Laure Juif, « Le père César de Bus, fondateur des Doctrinaires, sera prochainement canonisé », La Croix, (lire en ligne, consulté le ).
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Voir aussi
Bibliographie
De Beauvais, Vie du P. César de Bus, Paris, .
Dumas, Vie du P. de Bus, Paris, .
Helyot, Histoire des ordres religieux, revised ed. by Badiche in Migne, Encyclopédie théologique (Paris, 1848), XXI.
(de) Brischar Kirchenlexikon, III, 1873, s.v. Doctrinarier.
Baillet, Les vies des saints (Paris, 1739), III, 617
(de) Heimbucher, Die orden und Kongregationen der kathol. Kirche (Paderborn, 1897), II, 338.
César de Bus, images de sa vie, Cavaillon, .
Jean de Viguerie, Une œuvre d'éducation sous l'Ancien Régime : les Pères de la Doctrine chrétienne en France et en talie, 1592-1792, de la Nouvelle Aurore, coll. « Publications de la Sorbonne », , 705 p..
Xavier Lecoeur, « Bienheureux César de Bus, ou le "catéchisme vivant" », La Croix, no 40160,