La course Morat-Fribourg – en allemand : Murtenlauf –, est une course à pied qui se déroule, aujourd'hui, le premier dimanche d'octobre sur un tracé en ligne de 17,170 km sur une route plutôt vallonnée ouvert aux athlètes d'élite nationale et internationale ainsi qu'aux coureurs populaires.
Histoire
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La course contemporaine, créée en 1932, se base sur plusieurs légendes liées à l'histoire du canton de Fribourg. Le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire (qui mourut l'année suivante aux portes de Nancy, en Lorraine), décide de s'attaquer à la ville de Berne et, en chemin, arrive aux portes de Morat le 12 juin 1476. Les habitants de la ville, assistés de troupes bernoises, sous la conduite du capitaine Adrien von Bubenberg, se cloîtrent derrière leurs murailles et résistent aux assauts de l'armée bourguignonne, jusqu'au 22 juin suivant, date à laquelle se déroule la bataille de Morat, dont les Suisses (fribourgeois et confédérés), malgré leur faiblesse, sortent victorieux. Cette bataille est depuis considérée comme un élément fondateur du canton de Fribourg qui, en 1481, rejoint la Confédération suisse (CH), en même temps que le canton de Soleure, pour rejoindre la Confédération des VIII cantons.
À ces éléments réels se greffe, ultérieurement, un mythe peut-être inspiré de la bataille de Marathon, et selon lequel un des confédérés victorieux aurait arraché sur le champ de bataille un rameau de tilleul et aurait couru jusqu'à Fribourg pour y apporter la grande nouvelle. Une autre légende prétend également que ce rameau aurait donné naissance à un tilleul, à l'endroit où le messager s'effondra, une fois sa mission accomplie.
L'idée d'une course entre Morat et Fribourg fut avancée pour la première fois, en 1904, par Théo Aeby, sculpteur et professeur au Technicum cantonal (ex-École des arts et métiers et actuelle École d'ingénieurs et d'architectes de Fribourg).
L'idée, cependant, n'est pas suivie d'effet, mais réapparaît en 1931, lorsque le peintre bernois Adolphe Flückiger court, le 12 juin, le trajet censé avoir été celui parcouru par le messager légendaire. Il rencontre Beda Hefti, ingénieur en génie civil et fondateur, en 1928, du ski-club de Fribourg, et tous deux décident d'organiser, dès l'année suivante, une première édition de ce marathon, réservée aux membres du ski-club. La même année, Beda Hefti fonde le Club Athlétique Fribourg (CAF).
En 1933, la seconde édition est ouverte à tous les coureurs désireux de participer puis, en 1936, pour tenir compte des conditions climatiques rendant pénible l'effort physique à l'approche de l'été, il est décidé de déplacer la tenue de la course au premier dimanche du mois d'octobre, l'entraînement des coureurs pouvant alors se faire, dans les semaines précédant le marathon, dans des conditions plus acceptables pour eux.
En 1938, le premier homme à descendre sous l’heure est le Zurichois Arnold Meier en 59 min 57 s.
En 1952, on assiste à la première victoire d’un Fribourgeois, Pierre Page (CAF), qui l’emporte en 55 min 24 s. Il est accueilli comme un héros au pied du tilleul.
Entre 1965 et 1973, Werner Dössegger domine l'épreuve en s'imposant neuf fois d'affilée. Premier coureur à franchir la ligne d'arrivée en moins de 53 minutes, il abaisse le record à plusieurs reprises jusqu'à le porter à 50 min 50 s[2],[3],[4].
En 1971, le nombre de participants dépasse les 2 000 avec des « clandestines » s'invitant dans une course réservée aux hommes.
En 1975, Odette Vetter est la première femme à courir Morat-Fribourg dans l'illégalité pour se battre pour que les femmes aient aussi le droit de courir[5],[6].
En 1976, Markus Ryffel bat le record en 50 min 46 s lors de sa première victoire avant que le parcours ne soit rallongé[7].
En 1977, les femmes et les juniors sont officiellement autorisées à courir Morat-Fribourg pour la première fois[8],[9]. Pour des raisons logistiques, l’organisation de la course décide de quitter le vieux tilleul et de situer l’arrivée en haut de la route des Alpes. La nouvelle distance est 17,150 km. Le Bernois Markus Ryffel pose le premier jalon du nouveau record masculin en 54 min 36 s tandis que Marijke Moser est la toute première femme victorieuse sur Morat-Fribourg.
En 1985, un record de participation est établi avec 16 338 inscrits.
En 1986, le Portugais Manuele de Oliveira est le premier « non-Suisse » à remporter la course.
En 1996, la nouvelle distance est de 17,170 km.
En 1997, la première femme à descendre « officiellement » sous l’heure est la Bernoise Franziska Rochat-Moser en 58 min 50 s.
En 2004, le spécialiste de course en montagneJonathan Wyatt s'impose en devenant le premier homme à terminer l'épreuve en moins de 52 minutes[10].
Le vainqueur masculin de l'édition 2011 et multiple champion suisse de cross-country, le Jurassien Stéphane Joly, est suspendu deux ans pour dopage[11]. Sa victoire est annulée et c'est finalement au Kényan Daniel Kiptum que revient la victoire.
Le 6 octobre 2019, l'Éthiopienne Helen Tola entraînée par Tesfaye Eticha abaisse le record féminin du parcours en 57 min 50 s. La course est endeuillée par le décès d'un coureur après le ravitaillement de la montée de la Sonnaz[12].
Depuis 1996, le parcours mesure 17,170 km. Le départ a lieu sur la Hauptgasse à Morat et l'arrivée sur la place Georges-Python à Fribourg. La course passe par les communes fribourgeoises de Courgevaux, Courtepin (mi-course), La Sonnaz et Granges-Paccot.
Un parcours à kilométrage réduit appelé Mini Morat-Fribourg est ouvert à tous dès l'âge de 6 ans.
Vainqueurs
Les hommes sont classés depuis 1933. Les femmes sont classées depuis 1977[14].
↑« Werner Doessegger remporte la 32e édition de la course nationale pédestre commémorative Morat-Fribourg et porte le nouveau record à 52'32''2 », La Liberté, , p. 11 (lire en ligne, consulté le )
↑« Werner Dœssegger remporte en 51'11''9 une cinquième victoire consécutive », La Liberté, , p. 22 (lire en ligne, consulté le )
Corrida bulloise, autre course populaire dans le canton de Fribourg
Bibliographie
Yves Jeannotat (avec la collaboration de Serge Chammartin et Ernest Donzallaz), Morat-Fribourg : Livre officiel de la 50e course commémorative (avec une préface de Pierre Dreyer), Office du livre, Fribourg, 1983, 192 p., [pas d'ISBN]. – Existe également en version traduite en allemand par Nicolas Deiss, sous le titre Murten-Freiburg : Offizielles Buch des 50. Gedenklaufes.
Daniel Berset, Le marketing de la course de Morat - Fribourg : un cas d'approche interdisciplinaire de la gestion du sport, Université de Fribourg (Institut des sciences économiques et sociales), Séminaire d'économie d'entreprise et de gestion financière, Fribourg, 1988, 45 p., [pas d'ISBN].
(fr) Camille Mauron, « Les origines et le développement de la course Morat-Fribourg », travail de maturité rédigé en 2007-2008 au collège Sainte-Croix de Fribourg, et dont un résumé de quatre pages est présenté sur le site des organisateurs de la course Morat-Fribourg.