La consonne fricative palatale sourde est un son consonantique assez peu fréquent dans les langues parlées. Le symbole dans l’alphabet phonétique international est [ç]. Ce symbole est celui de la lettre latine C minuscule avec cédille (tournée vers la gauche) accrochée au milieu sous son bras inférieur.
Caractéristiques
Voici les caractéristiques de la consonne fricative palatale sourde :
Son mode d'articulation est fricatif, ce qui signifie qu’elle est produite en contractant l’air à travers une voie étroite au point d’articulation, causant de la turbulence.
Son point d'articulation est dit palatal, ce qui signifie qu'elle est articulée avec le milieu ou l'arrière de la langue contre le palais rigide.
Sa phonation est sourde, ce qui signifie qu'elle est produite sans la vibration des cordes vocales.
C'est une consonne orale, ce qui signifie que l'air ne s’échappe que par la bouche.
C'est une consonne centrale, ce qui signifie qu’elle est produite en laissant l'air passer au-dessus du milieu de la langue, plutôt que par les côtés.
Son mécanisme de courant d'air est égressif pulmonaire, ce qui signifie qu'elle est articulée en poussant l'air par les poumons et à travers le chenal vocatoire, plutôt que par la glotte ou la bouche.
En français
Le [ç] n'est pas considéré comme existant en français, mais on peut toutefois l'entendre comme allophone du yod (/j/). En effet, lorsque le yod est subséquent à une occlusive sourde, le [j] devient [ç] comme dans pierre [pçɛʁ], par effet d'assimilation progressive du trait sourd de [p]. Il diffère donc du yod prononcé dans bière [bjɛʁ][1].
Autres langues
L'allemand possède le [ç], appelé ich-Laut et écrit ch dans ich [iç]. Même si le son est une consonne différente du [x], il est parfois considéré comme un allophone, surtout en Suisse (alémanique).
Dans certains dialectes de l'anglais, la séquence /hj/ est parfois prononcée comme une consonne fricative palatale sourde, par assimilation. Par exemple, human/hjumən/ peut être prononcé [çumən]. Cette consonne sera toutefois toujours considérée comme un allophone en anglais.
En grec moderne, la lettre chi se prononce ainsi devant les sons /i/ et /ɛ/.
Le dialecte anversois possède le [ç] avec la particularité qu'il est toujours précédé d'un "t" et s'écrit "sh". Exemple: de stroshe (la rue) [stʀotçœ]. Le néerlandais standard de Belgique et du sud des Pays-Bas possède le [ç], écrit ch, par opposition avec le [ɣ] écrit g si ce n'est que le digramme ng est prononcé [ŋ]. Par contre, au nord du Moerdijk le ch et le g se prononcent tous deux [x] ou même [χ].
Dans certains dialectes du wallon (est-wallon), le h final d'un mot est prononcé [ç]. Il s'écrit xh ou h. Exemple: l'ouxh (ou l'ouh) (la porte) [uç]. On le retrouve dans des noms de famille (Xhignesse, Moxhet, Destexhe, Daxhlet) ou des noms de lieux (Xhendelesse, Xhoris, Xhos, Xhenmåle, Xhizogne, Xhoffraix, Xhout-si-Plout, Spixhe)
Le franc-comtois possède également ce son, noté çh. Par exemple : çhouçhaie (souffler) [çuçɛː].
Le chinois possède le [ç] ; autrefois allophone de s, on le retrouve devant un i ou un u comme dans Lu Xun (le X se prononce alors [ç]).
Le japonais possède le [ç] en tant qu'allophone du h dans la syllabe ひ ou ヒ (transcrit hi).
Notes et références
↑Georges STRAKA, Les sons et les mots : choix d'études de phonétique et de linguistique, Paris, Klincksieck, , 617 p. (ISBN2-252-02132-2), p. 49
Les parties grisées indiquent une articulation jugée impossible. Les cases blanches vides indiquent des articulations théoriques possibles mais non encore attestées. Les cases marquées d’un astérisque (*) indiquent des sons attestés non encore représentés officiellement dans l’API.
Lorsque deux symboles apparaissent dans une case, celui de gauche représente une consonne sourde, celui de droite une consonne voisée (ne s’applique pas aux clics, présentés au centre des cases en bas du tableau).
Les cases séparées par des pointillés emploient normalement les mêmes symboles API de base, et ne diffèrent éventuellement que par les diacritiques appliqués pour déplacer leur articulation, par exemple la nasale n represente une dentale ou une alvéolaire.
Les affriquéest͡s, d͡z, t͡ʃ, d͡ʒ, t͡ɕ, d͡ʑ sont parfois notées à l’aide des ligaturesʦ, ʣ, ʧ, ʤ, ʨ, ʥ ne faisant plus partie de l’API (il est recommandé de les remplacer par les deux articulations, liées avec une ligature tirant – suscrite ou souscrite).
Les occlusivesinjectivessourdes, sont parfois notées à l’aide des symboles ƥ, ƭ, ƈ, ʠ (formés sur la base de la consonne pulmonique correspondante avec une crosse ajoutée), qui ne font plus partie de l’API (il est recommandé de les remplacer par le symbole de la consonne voisée avec l'anneau diacritique de dévoisement).