Plus de 96 000 déplacés selon l'ONU (au 7 juin 2011)[2]. Plus de 80 000 déplacés selon le Soudan du Sud (au 27 mai 2011)[3]. Plus de 100 000 déplacés (au 14 avril 2012)[4]
Ces tensions ont une origine politique, avec une législation s'appuyant plus ou moins sur le droit musulman mise en place par Khartoum et que refusent les populations du Sud, ainsi qu'économique avec l'exploitation pétrolière dans le Sud du pays qui ne profiterait selon elles pas aux populations locales.
Un référendum sur son indépendance est organisé dans la semaine du 9 au . Il est validé avec un pourcentage de 98,83 % des voix. Toutefois, certains points n'ont pas été évoqués dans le référendum : c'est le cas du tracé exact de la frontière, notamment dans la région d'Abyei, ainsi que du partage des ressources pétrolières et leurs revenus.
Chronologie des événements
Mai 2011
Le , l'armée nordiste s'empare de la région d'Abyei, grâce à l'emploi de chars d'assaut, ce qui force les rebelles de l'APLS (Armée populaire de libération du Soudan) à battre en retraite[7]. L'aviation nordiste bombarde également plusieurs villages dans la région, dont Todach et Tagalei[7]. Le Nord justifie ses actes en accusant l'APLS d'avoir attaqué un convoi de troupes nordistes et de soldats de maintien de paix de l'ONU le 19 mai, ce que cette dernière dément[7].
Le , Khartoum annonce la prise de la région d'Abyei et annonce sa volonté de la nettoyer des « groupes armés du Sud », selon le ministre d'État Amin Hassan Omar[8]. Le Conseil de sécurité des Nations unies appelle par ailleurs le Nord à retirer ses troupes de cette région contestée, ce que Khartoum refuse[9]. Des milliers de civils fuient les combats et des cas de pillages et d'incendies sont rapportés dans la région selon l'ONU[7],[10].
Le , le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, propose une nouvelle force de maintien de la paix au Soudan, forte de 7 000 hommes[12] alors que dans la même journée 4 hélicoptères de l'ONU ont été la cible de tirs dans la région d'Abyei, probablement par les forces nordistes[7]. Le lendemain, Salva Kiir Mayardit affirme qu'il n'y aura pas de nouvelle guerre pour le contrôle de cette région contestée[13].
Le , l'armée nord-soudanaise annonce la fin de ses opérations militaires dans la région[14]. Le , les deux camps acceptent d'établir une zone démilitarisée selon l'Union africaine, et l'Éthiopie se dit prête à envoyer des troupes de maintien de la paix si nécessaire et selon le souhait des deux camps[15],[16].
Juin 2011
Le , les combats reprennent, cette fois-ci dans la région des monts Nuba, localisée également dans le Kordofan du Sud, faisant plusieurs tués, notamment dans le village de Umm Dorain, provoquant la fuite de la population civile[17]. Le , le Soudan du Sud appelle à un cessez-le-feu[18] et accuse par ailleurs le Nord d'avoir bombardé un village dans l'État d'Unité le [19]. L'APLS se dit également prête à faire face à une offensive terrestre du Nord[19].
Le , Khartoum accepte des pourparlers de paix avec le Sud concernant la région d'Abyei[20] alors qu'aucun cessez-le-feu n'est toujours prévu et que les combats font toujours rage, notamment dans le Kordofan du Sud[21].
Le , Khartoum, par la voix du président Omar el-Béchir, accepte de retirer ses troupes de la région contestée avant le 9 juillet, date prévue de l'indépendance du Soudan du Sud[22]. Le lendemain, l'APLS accuse le Soudan d'avoir mené un nouveau bombardement sur son territoire par l'emploi de MiG-23 et d'Antonov[23]. Les deux camps acceptent par ailleurs dans la même journée une zone démilitarisée dans l'Abyei et l'envoi de soldats éthiopiens de maintien de la paix sous l'égide de l'Union africaine[24].
Le , des miliciens sudistes locaux attaquent et tuent 7 policiers soudanais ainsi que 22 civils près de la région d'Abyei selon un porte-parole de l'APLS[25]. Le président des États-Unis, Barack Obama, appelle par ailleurs les deux camps à un cessez-le-feu, soulignant « qu'il n'y a pas de solution militaire » et accusant le Nord d'avoir provoqué le conflit[26].
Le , alors que les combats s'intensifient, Khartoum envoie des renforts au Kordofan du Sud, dont de nombreux véhicules blindés[27]. Par ailleurs, l'armée soudanaise attaque également au Darfour les rebelles de l'Armée de libération du Soudan (ALS), provoquant la mort de 27 personnes dont 19 civils selon un porte-parole de la rébellion[28].
Le , les deux camps acceptent de démilitariser la zone contestée de l'Abyei et l'envoi de soldats éthiopiens de maintien de paix sous l'égide de l'ONU, mettant ainsi fin au conflit[29].
Septembre-décembre 2011
En septembre, les combats continuent, malgré la signature du cessez-le-feu[30]. Le , 2 Antonov An-26 de l'armée de l'air soudanaise bombardent un camp dans l'État d'Unité, faisant 12 morts et blessés. Le gouvernement nordiste a dénié avoir effectué ce raid[31]. Le , les deux Soudan s'affrontent à Jau, un village du Kordofan du Sud, contesté près de la frontière commune des deux États[32].
Le , le Soudan du Sud accuse le Nord d'avoir bombardé deux puits de pétrole, ce que Khartoum a officiellement nié. L'incident a soulevé des craintes qu'une véritable guerre pourrait éclater[34].
Le , les Nord-Soudanais bombardent l'État d'Unité au Soudan du Sud et déploient des troupes à la frontière. Les Sud-Soudanais ont contre-attaqué et se sont emparés des champs pétrolifères de Heglig fournissant la moitié de sa production pétrolière du Nord, alors que Salva Kiir, président du Soudan du Sud, a averti du déclenchement d'une guerre à la suite de l'escalade de violence[35].
Le , de nouveaux combats signalés près de la frontière entre l'armée soudanaise et les rebelles pro-sud-soudanais[36].
Le , des avions nord-soudanais bombardent le village frontalier de Heglig, capturé par les Sud-Soudanais une semaine auparavant[37].
Le , le Soudan du Sud déclare s'être complètement retiré de la zone de Heglig dont les installations ont été sérieusement endommagées par les combats. Le commandant de l'armée soudanaise, Kamal Marouf, déclare que les pertes du Sud s’élèvent à 1 200 hommes tués[38].
Dans la nuit du 23 au , de nouveaux bombardements aériens jusqu’à 25 km au sud de la frontière font 16 morts et 34 blessés[39],[40].
États-Unis : la secrétaire d'État Hillary Clinton a appelé le Soudan à retirer ses troupes de la région d'Abyei et dit soutenir la proposition de l'Éthiopie[41]. Le 15 juin, le président Barack Obama appelle par ailleurs les deux camps à un cessez-le-feu, soulignant « qu'il n'y a pas de solution militaire » et en accusant le Nord d'avoir provoqué le conflit[26].
Éthiopie : le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Dina Mufti, a annoncé que l'Éthiopie était prête à envoyer des troupes de maintien de la paix dans la région si nécessaire et sur demande des deux camps[16].
Soudan du Sud : le président Salva Kiir Mayardit déclare en qu'il n'y aura pas de nouvelle guerre concernant la région d'Abyei et qu'elle n'empêchera pas l'indépendance du pays[15].