Alors que le précédent concerto pour piano de Mozart était plus vif et passionné, celui en ut majeur est empreint de calme et de majesté. Ce ne fut pas la seule fois que Mozart écrivit d'affilée deux œuvres au caractère très différent l'une de l'autre. Il y eut également les Quintettes à cordesKV 515 et 516 ainsi que les symphonies no 40 (KV 550) et no 41 (KV 551).
Création
La création eut lieu le . L'annonce suivante parut lors de l'événement :
« M. le Kapellmeister Mozart aura l'honneur de présenter un Grand Concert au Burgtheater, au cours duquel il interprétera un nouveau concerto pour piano et exécutera diverses improvisations sur un piano à pédales extrêmement grand. »
Comme les concertos de forme classique, le Concerto pour piano no 21 en ut majeur est de forme sonate. Il comporte trois mouvements : deux mouvements rapides entourant un mouvement lent.
Le premier mouvement s'ouvre de manière tranquille par une marche joyeuse jouée par les cordes graves à laquelle répondent ensuite les cordes aiguës et les bois. Cette entrée est suivie d'un éclat joyeux qui précède l'apparition d'un thème secondaire venant s'entrelacer avec le thème principal. Le piano entre calmement avec une partie en arpèges aboutissant à une courte cadence qui se termine par un trille introduisant la reprise du thème principal par tout l'orchestre. Le piano développe alors le thème de manière plus élaborée, puis passe à un autre thème en sol majeur, ce dernier étant précédé d'un passage qui annonce le thème principal de la Symphonie no 40 en sol mineur[3]. Le thème principal réapparaît joué en sol majeur, et se poursuit sur une suite d'arpèges jouées par le soliste en même temps que les bois exécutent un thème plus mélancolique. Cette partie ramène à l'ouverture tranquille et à la réexposition du thème en sol dans la tonalité principale. Un tutti conduit enfin à une cadence avant que l'orchestre achève le mouvement avec la section finale de l'ouverture, légèrement modifiée pour se terminer sur une note calme et détachée.
Concerto KV 467 : les quatre premières mesures du premier mouvement, confiées aux cordes.
Non seulement cet Andante est le mouvement le plus connu de ce Concerto, mais il est également l'une des mélodies les plus connues de toute la production de Mozart. Ce mouvement aux ondoiements angéliques recèle une angoisse perceptible à même les quelque vingt modulations qui apparaissent à tour de rôle en quelque cent mesures. Olivier Messiaen dit de cet Andante qu'il est l'« une des plus belles [mélodies] de la musique de Mozart et de toute la Musique... »[4].
Selon certains auteurs[5], ce finale n'aurait pas le niveau artistique des deux mouvements précédents. Il s'agit d'un rondo sonate, structure fréquente dans les œuvres de « maturité » de Mozart, adoptée par Beethoven puis Brahms[6]. Le thème du refrain est exposé par les violons et scandé par un motif des bois et des cuivres. Dans le premier couplet figurent deux thèmes nouveaux, dont le second possède un grand charme mélodique. Le second couplet consiste en un très beau développement construit essentiellement sur le thème du refrain. Le troisième couplet est semblable au premier et s'enchaîne à une coda pleine de feu basée sur le thème initial. Une puissante gamme d'ut majeur parcourt trois octaves au piano et met un point final au concerto. Ce mouvement est remarquable par son énergie et par son orchestration dans laquelle les vents (bois et cuivres) sont indépendants et dialoguent constamment avec le piano ou l'orchestre.
Au cinéma
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↑C.M. Gilderstone, Mozart et ses concertos pour piano, Desclée de Brouwer, 1953, p. 343–360.
↑C. Rostand, Notice de la partition du concerto pour piano K1 467, Heugel 257, 1965.
Bibliographie
coll. Au cœur du classique, Vol. 26 Les Grands compositeurs et leur musique/XVIIIe siècle, Paris, éd. Marshall Cavendish, 1994, p. 628-630. (OCLC859049822)
François-René Tranchefort, Guide de la musique de piano et de clavecin, Paris, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », , 484e éd. (1re éd. 1987), 869 p. (ISBN2-213-01639-9), p. 544.