Conception Piast![]() La « conception Piast » est une conception politique comprenant l'État polonais comme étant centré sur ses territoires initiaux tenus sous la dynastie Piast, peuplés en majorité de Polonais. Il soutient que la Pologne, dont la composante principale étaient les territoires occidentaux qu'elle détenait au Moyen-Âge, était un État solidement occidentalisé, à égalité avec les autres pays d'Europe occidentale. Pour ses partisans, la « conception Piast » s'identifie principalement à l'occidentalisation, à l'attachement à l'Europe et à ses idées, à des relations étroites avec les pays occidentaux et au pragmatisme dans les relations internationales tout en évitant les aventures imprudentes à l'Est[1]. Développement du « concept Piast »C'est le journaliste Jan Ludwik Popławski (en) qui a développé la « conception Piast » dans les années 1890. Celui-ci a constitué la pierre angulaire de l'idéologie nationaliste polonaise, notamment telle qu'elle a été présentée par le Parti national-démocrate, connu sous le nom d'Endecja, dirigé par Roman Dmowski. Cette idée a également été soutenu par les partis paysans polonais[2]. Concept JagiellonÀ la « conception Piast » s'opposait la « conception jagellonne », soutenue par les gouvernements polonais de l'entre-deux-guerres dominés par Józef Piłsudski. Cette dernière s'inspirait de la grandeur de la Pologne sous la dynastie des Jagellon, à la fin du Moyen Âge, dynastie sous laquelle la Pologne-Lituanie, la Bohême et la Hongrie étaient unies sous des rois polonais[3]. La « conception jagellonne » se concentrait sur les territoires orientaux sous-développés de l'ancienne Pologne, habités principalement par des Ukrainiens, des Lituaniens et des Biélorusses.
Après 1940Lors de la conférence de Téhéran de 1943, Joseph Staline discuta avec Winston Churchill et Franklin Roosevelt des nouvelles frontières de l'après-guerre en Europe centrale et orientale, et notamment de la configuration de la future Pologne. Il approuva la « conception Piast » pour justifier un déplacement massif des frontières polonaises vers l'ouest après la guerre. Après de longs mois de discussions, la Grande-Bretagne et les États-Unis s'accordèrent avec Staline sur les nouvelles frontières, mais le gouvernement polonais en exil y resta opposé[4]. ![]() Après 1945, le gouvernement communiste a adopté la « conception Piast », l'utilisant pour soutenir sa prétention à défendre les intérêts nationaux polonais[5], et notamment l'extension de la Pologne sur les territoires dit « recouvrés »[6],[7]. Après la fin du régime communiste, la Pologne a poursuivi une politique étrangère orientée vers l'Occident, conformément aux idées de la « conception Piast »[8]. CritiquesGeoffrey Hosking (en) et György Schöpflin soutiennent que la conception Piast « reposait sur un mythe historique simple et convaincant »[9]. Ils résument ainsi l'essence de ce « mythe » :
« Il y a plus de mille ans, la population polonaise était censée vivre sur ses terres ancestrales dans l'unité et l'harmonie, gouvernée par la main bienveillante de son premier souverain légendaire, un paysan nommé Piast… Cependant, les Polonais ont perdu leur unité et le contrôle de leur terre natale. Toutes sortes d'étrangers et d'intrus – Allemands, Juifs, Ukrainiens et Russes… se sont emparés de vastes pans des villes et des campagnes polonaises… La Pologne a été dépossédée de son héritage. Le message était donc clair. Tous les Polonais patriotes avaient le devoir de s'unir et de chasser tous les étrangers de leur terre natale : « La Pologne aux Polonais ! »[10] »
L'historien Norman Davies affirme que Dmowski a fondé sa vision de la Pologne sur la période « primitive » de Piast, « non corrompue par l'influence étrangère »[11]. Références(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Piast Concept » (voir la liste des auteurs).
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