Les hameaux et lieux-dits de la commune sont : Le Montet, Laveau, Cluis-Dessous, les Robinets, les Oranges, Forges et Série. L'habitat dispersé dominait mais le bourg s'étend aujourd'hui grâce aux lotissements (les Valettes ou Ragon)[2].
Géologie et hydrographie
La commune est classée en zone de sismicité 2, correspondant à une sismicité faible[3].
Le sol de la commune est très diversifié, une partie contenait des nodules ferreux, qui ont donné lieu à un travail du fer attesté dès l’époque moderne[4]. Cluis fait partie de l’ensemble paysager de la Vallée Noire décrit par George Sand avec ses collines et ses haies typiques.
Le territoire communal est arrosé par les rivières Bouzanne[2] (à l'est) et Auzon[2] (à l'ouest). Sur ces deux rivières étaient installés de nombreux moulins, comme le moulin du Mas sur l'Auzon et jusqu'à cinq moulins sur la Bouzanne, comme le moulin Garand ou le moulin de Cluis-Dessous.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 837 mm, avec 12,2 jours de précipitations en janvier et 7,5 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Jeu-les-Bois-Auto », sur la commune de Jeu-les-Bois à 15 km à vol d'oiseau[7], est de 12,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 746,6 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].
Au , Cluis est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13].
Elle est située hors unité urbaine[14] et hors attraction des villes[15],[16].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (90,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
prairies (51,1 %), terres arables (24,4 %), zones agricoles hétérogènes (14,9 %), forêts (6,9 %), zones urbanisées (2,6 %), mines, décharges et chantiers (0,2 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Logement
Le tableau ci-dessous présente le détail du secteur des logements[18] de la commune :
Date du relevé
2013
2015
Nombre total de logements
753
763
Résidences principales
64,1 %
63,1 %
Résidences secondaires
15,2 %
15,6 %
Logements vacants
20,8 %
21,3 %
Part des ménages propriétaires de leur résidence principale
75,8 %
75,7 %
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Cluis est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), mouvements de terrains et séisme (sismicité faible). Il est également exposé à un risque particulier : le risque de radon[19]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[20].
Risques naturels
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[21].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 83,6 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (84,7 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 698 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 581 sont en aléa moyen ou fort, soit 83 %, à comparer aux 86 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[22],[23].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 2018 et 2019 et par des mouvements de terrain en 1999[19].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Toutes les communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Cluis est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[24].
Des fouilles archéologiques dans le centre du bourg ont révélé des traces d'habitat gallo-romain. Plusieurs villae gallo-romaines ont été repérées aux alentours du village qui devait se trouver un peu à l'écart des grandes voies romaines.
La première mention écrite date de 1001. Il s'agit du premier seigneur connu de Cluis, Giraud, « Cluensis Castri Dominus ». Peu après est cité Boson, « Vir illuster de Closis », seigneur de Cluis et cofondateur de l'église de Neuvy-Saint-Sépulchre.
Entre 1100 et 1150, Cluis est divisé par voie d'héritage en deux fiefs féodaux : Cluis-Dessus et Cluis-Dessous. Deux mottes féodales sont construites, une à proximité du village gallo-romain de Cluis et une deuxième plus au nord-est[26]. Plus tard, ceci entraîne la division en deux de la paroisse. Les deux châtellenies ont dès lors des histoires parallèles mais distinctes. Ainsi en 1152, le seigneur de Cluis-Dessous, Ebbes de Déols, brûle Cluis-Dessus en représailles des attaques du roi Louis VII contre ses terres. Le village et son église sont détruits, parce que leur seigneur avait suivi le roi de France.
Par mariage, la seigneurie de Cluis-Dessous passe entre les mains des Chauvigny à la fin du XIIe siècle. Cette famille s'éteint en 1508 et les biens passent aux Bourbons, par Louise, dernière épouse d'André de Chauvigny (comme Argenton). Après les Bourbon-Montpensier, la châtellenie est vendue avec les seigneuries d'Aigurande et de Sainte-Sévère en 1697 à Nicolas Léonor de Flexelles, marquis de Brégy, ambassadeur en Pologne et en Suède[27],[28]. La descendance mâle du marquis s'éteint en 1762.
En 1767, le seigneur de Cluis-Dessus, Gabriel de Montaignac, achète la châtellenie de Cluis-Dessous et réunit les deux paroisses. En 1818, la commune de Cluis est formée de la fusion des anciennes communes de Cluis-Dessus et Cluis-Dessous[29].
Les communautés cluisiennes sont en crise démographique au début du XVIIIe siècle, puisque celle de Cluis-Dessus passe de 232 feux en 1709 à 191 en 1726, et celle de Cluis-Dessous de 33 à 18 seulement dans le même temps[30]. L’hiver de 1709-1710 notamment cause de nombreuses pertes, ainsi que la grande canicule de 1719 (qui tua beaucoup par dysenterie)[31].
Le XIXe siècle est moins agité, les activités agricoles sont nombreuses autour du chanvre et de la vigne. La population, malgré les crises de 1850 et 1870, augmente jusqu'à atteindre son maximum en 1901 avec 2 340 habitants.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Cluis devient un centre actif de la Résistance. Le lieutenant Albert Gouliard y réunit d'importants effectifs, qui vont constituer en 1944 la 7e compagnie du Groupe Indre-Est de l'Armée Secrète[32]. Le maquis de Cluis réussit le 9 août 1944 à arrêter le général Antoine Berlon, commandant du Premier régiment de France, arrestation qui entraîne le ralliement de cette unité vichyste à la Résistance[33].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[43]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[44].
En 2021, la commune comptait 978 habitants[Note 1], en évolution de −2,2 % par rapport à 2015 (Indre : −3,11 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Au niveau festivité, on peut pratiquer du saut à l'élastique depuis le viaduc de l'Auzon[49]. Le , il y a la « fête du Luma » (escargot en Berrichon) et tous les deux ans, l'association le Manteau d'Arlequin organise un « festival de théâtre », dans la forteresse de Cluis-Dessous.
Équipement culturel
L'Association de Sauvegarde des Sites de Cluis, Arc-en-Ciel et le Manteau d'Arlequin organisent des animations culturelles régulièrement. La médiathèque François-Bailly est animée par des bénévoles. Elle est ouverte le mercredi de 10h-12h et 15h-17h et le samedi de 10h-12h, rue de la Croix-de-la-Mission.
Santé
Une maison médicale occupe le 15 rue de 19-Mars-1962. Une médecin, une dentiste et un kinésithérapeute y exercent. Une pharmacie se situe place du Marché-au-Blé.
Sports
La commune possède comme équipements[50] sportifs deux terrains de tennis (dont un en terre battue), deux terrains de football, un terrain de basket, un gymnase avec tracés de tennis, badminton et basket.
La commune se situe dans la zone d’emploi de Châteauroux et dans le bassin de vie de La Châtre[14].
La commune se trouve dans l'aire géographique et dans la zone de production du lait, de fabrication et d'affinage du fromage Valençay[51].
Le village présente une offre de commerces diversifiés[52]. L’activité agricole est aussi très importante au cœur d’une région d’élevage particulièrement bovin où les cultures (céréales et oléagineux) n’occupent qu’un cinquième de la surface agricole.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Château de Cluis-Dessous (XIIe et XIIIe siècles) : il accueille tous les étés des chantiers de restauration.
Château de Puy d'Auzon (XIXe siècle) : c'est la résidence à partir de 1832 d'Étienne de Saint-Martin (1831 - 1911), député de l'Indre, conseiller général, maire de Cluis. Il abrite actuellement un centre d'aide par le travail et le gîte du Château de la Rose.
Manoir de Cluis-Dessus (XVe et XVIIe siècles) : l'ancien château des Gaucourt est occupé par la mairie.
Mottes féodales (Xe siècle).
Tapisserie d'Aubusson : les tapisseries sont conservées dans la salle du conseil de la mairie, datent des XVIIe et XVIIIe siècles. Ce sont des verdures avec bordures à décor de fabriques et d'oiseaux, fabriquées à Aubusson.
Halle (XVIIe siècle).
Bibliothèque François-Bailly : on y trouve des sarcophages de bois du Xe siècle.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Paulette Bénéteau et Solange Mariotat, L’industrie du fer à Cluis : un passé industriel oublié, ASSC, .
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Archives départementales de l’Indre, Berry médiéval : à la découverte de l’Indre au Moyen Âge, catalogue d’exposition, Châteauroux, Archives départementales de l’Indre, 2009, p. 11.
↑François-Alexandre Aubert de La Chesnaye des Bois, Dictionnaire de la noblesse, vol. 6, (lire en ligne), p. 145.
↑Œuvres posthumes de Louis d'Hericourt, avocat au Parlement, Volume 3 contenant la suite de ses mémoires sur des questions de droits civils, p 416, "Mémoire XXXII" (à p. de page 411).