Le Club Alianza Lima est un clubpéruvien de football basé à Lima. C'est le plus ancien club de football professionnel dans ce pays. Il est fondé le sous le nom de Club Sport Alianza par un groupe de jeunes reprenant le nom d'une écurie du président du Pérou de l'époque, Augusto Leguía, où ils avaient l'habitude de jouer.
Les couleurs du club sont le bleu et le blanc. Au début, le maillot avait les couleurs du drapeau italien car un des fondateurs, Eduardo Pedreschi, était d'origine italienne. Le siège du club est situé dans le quartier populaire de La Victoria à Lima. C'est le qu'il reçoit de l'État le stade Alejandro Villanueva.
Le club est considéré comme l'un des trois grands du football péruvien dont il a gagné 25 championnats nationaux. Son grand rival est l'Universitario de Deportes; ils s'opposent dans le Superclásico du football péruvien.
Histoire
Les débuts
Onze ans après sa fondation, le Sport Alianza participe au premier championnat amateur de Lima en 1912 et réussit le doublé en remportant celui-ci en 1918 et 1919. Dans les années 1920, le club change de nom et adopte son appellation actuelle de Club Alianza Lima. Il s'octroie les championnats de 1927 et 1928. La fin des années 1920 est également importante dans l'identité du club puisqu'elle voit naître la rivalité Alianza-Universitario, moment très attendu par les supporters des deux clubs.
Les années 1930
Les années 1930 voient l'éclosion d'une génération exceptionnelle de joueurs de l'Alianza commandée par Alejandro Villanueva où figuraient aussi Juan Valdivieso, Adelfo Magallanes, Jorge Sarmiento, José María Lavalle, entre autres, qui remporta trois fois consécutivement le championnat du Pérou en 1931, 1932 et 1933. Cette génération fut baptisée du nom de Rodillo Negro « le rouleau compresseur noir » en raison de la forte présence de joueurs noirs dans l'équipe[3].
Néanmoins, cette décennie termine en queue de poisson pour le club. Après avoir perdu la finale du championnat 1934 aux mains de son rival Universitario de Deportes, il descend en 2e division en 1938. Cependant, l'Alianza retrouve rapidement l'élite dès 1940 en remportant le championnat de D2 de l'année précédente.
Fin de l'amateurisme et avènement du football professionnel
Le retour en première division n'est pas accompagné de résultats majeurs, l'Alianza Lima laisse l'Universitario de Deportes et le Deportivo Municipal se disputer la plupart des titres des années 1940 et doit se contenter du championnat 1948.
L'avènement du football professionnel dans les années 1950 offre l'occasion à l'Alianza de refaire surface : il remporte trois championnats (1952, 1954, 1955) sur la période 1950-1955, puis trois championnats également (1962, 1963, 1965) sur la période 1960-1965. Du reste, les années 1960 voient apparaître des joueurs de grand talent tels que Víctor Pitín Zegarra, Julio Baylón, Pedro Perico León, Luis Babalú Martínez et un jeune Teófilo Cubillas[4]. Ce dernier sera d'ailleurs la figure de proue du football péruvien de la décennie suivante.
Contrairement à la décennie précédente, les années 1980 sont avares en titres. En 1987, l'Alianza Lima occupe la première place du championnat national quand le 8 décembre, l'avion Fokker de la marine péruvienne qui ramène l'équipe de Pucallpa s'abîme en mer à la hauteur de Ventanilla, province constitutionnelle de Callao. Toute la délégation de l'équipe dont l'entraîneur Marcos Calderón périt dans l'accident (seul le pilote survit)[5]. Le club doit poursuivre la compétition avec l'équipe réserve, d'anciens joueurs et des joueurs prêtés par d'autres clubs, dont le club chilien de Colo Colo qui avait connu une épreuve similaire[6].
Dix ans après cette catastrophe, l'équipe remporte le championnat 1997 sous les ordres de l'entraîneur colombienJorge Luis Pinto mettant fin à une disette de 19 ans sans titre de champion[7].
Du centenaire du club à la descente en D2 (2001-2020)
L'Alianza Lima commémore de la meilleure des façons son centenaire d'existence en remportant le championnat du Pérou en 2001[8]. D'ailleurs les années 2000 seront fastes pour le club qui s'octroie les championnats de 2003, 2004 et 2006.
En 2013, le club teste une nouvelle méthode pour améliorer les performances des joueurs lors des matches en altitude : la prise de viagra, qui, selon le médecin du club, permettrait une meilleure oxygénation. L'entraîneur Wilmar Valencia affirme alors que « si les résultats montrent que cette pilule aide les joueurs, le club l'utilisera »[9].
Sous la houlette de l'ex-international uruguayenPablo Bengoechea, l'Alianza remporte avec autorité le championnat 2017, sans avoir besoin de disputer de finale, puisqu'il s'adjuge les tournois d'ouverture et de clôture dudit championnat. Finaliste malheureux des éditions 2018 et 2019 du championnat, qu'il perd face au Sporting Cristal et au Deportivo Binacional, respectivement, le club change d'entraîneur en 2020 et choisit le ChilienMario Salas Saieg(en) en remplacement de Pablo Bengoechea. Cependant l'Alianza éprouve encore beaucoup de difficultés surtout en Copa Libertadores puisqu'il enchaîne 23 matchs consécutifs sans connaître la moindre victoire dans cette compétition depuis 2012, ce qui constitue la pire série pour un club en Copa Libertadores[10],[11]. Mario Salas finira par être licencié le après une sixième défaite de rang (1-2 face au Deportivo Municipal) qui oblige le club à lutter pour le maintien lors du championnat 2020[12]. Le , l'ArgentinDaniel Ahmed(en) est intronisé à la tête du club[13], mais il ne pourra rien faire pour empêcher la descente de celui-ci en deuxième division, une première depuis 1938[14].
Retour immédiat du club en D1 (2021-)
Non content de sa relégation sportive, l'Alianza Lima décide de protester auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) les conditions de sa descente en 2e division. Le 17 mars 2021, le TAS décide de manière inespérée sa réintégration au championnat du Pérou de football, ce que la Fédération péruvienne exécute immédiatement[15]. Dans la foulée de cette bonne nouvelle pour le club, celui-ci annonce le retour de Jefferson Farfán dans ses rangs, dix-sept ans après sa dernière apparition sous le maillot de l'Alianza[16]. L'année 2021 est aux antipodes de l'année précédente puisque les Blanquiazules remportent le championnat 2021 en battant le Sporting Cristal lors de la finale (1-0 et 0-0). Ils font même le doublé en remportant le championnat 2022 aux dépens du FBC Melgar (0-1 puis 2-0). Néanmoins, le club rate la passe de trois en s'inclinant en finale du championnat 2023 face à son éternel rival de l'Universitario de Deportes (1-1 puis 0-2). Pour l'anecdote, les dirigeants de l'Alianza Lima ordonnent d'éteindre les lumières du stade Alejandro Villanueva pour empêcher les célébrations des joueurs de l'Universitario[17].
Les couleurs à domicile de l'équipe sont une chemise à rayures verticales bleu marine et blanc, un short bleu marine et des chaussettes bleu marine. Ses couleurs à l’extérieur ne sont ni couramment utilisées ni bien établies, jouant parfois en bleu, blanc ou vert.
Au cours du mois d'octobre, en hommage au Seigneur des Miracles, patron de l'équipe, les couleurs normales passent au violet et au blanc. En effet, la couleur pourpre est souvent associée à l'image religieuse et à sa procession.
Historique
(1901–11)
(1912–19)
(1912–45)
(1920–25)
(1926–2009)
(2010)
(2011)
(2012)
(2013)
(2014)
(2015)
(2016)
(2017)
(2018)
(2019)
(2020)
(2021)
(2022)
(2023)
Maillot utilisé en octobre
Structures du club
Stade Alejandro Villanueva
Le stade Alejandro Villanueva est l'enceinte où l'équipe joue ses matchs à domicile. Sa construction fut annoncée le , le jour où le club fêtait ses noces d'or, sur un terrain offert par Manuel A. Odría, Président du Pérou à cette époque. Divers problèmes ont retardé les travaux qui ne commencent qu’à la fin des années 1960. Le responsable de ce projet est l'ingénieur uruguayen Walter Lavalleja Sarries. Une fois terminé, le stade est baptisé Stade Alianza Lima, nom qui sera changé en septembre 2000 en Stade Alejandro Villanueva, reprenant le nom de la principale idole du club. Sa capacité actuelle est de 33 938 places.
Avec plus de 100 ans d'histoire, l'Alianza Lima cumule les surnoms. On peut citer entre autres : El Equipo del Pueblo « l'équipe du peuple », El Rodillo Negro « le rouleau compresseur noir », Los Potrillos « les poulains », Los Íntimos de La Victoria, Aliancistas, Grones, Blanquiazules, Blanquimorados, Victorianos, etc.
L'Alianza Lima entretient une intense rivalité avec l'Universitario de Deportes. Leurs confrontations sont connues sous le nom de Superclásico et constituent un moment important du championnat du Pérou. Il existe également une rivalité de popularité entre ces deux clubs qui se partagent les sympathies des Péruviens. Le plus récent sondage de décembre 2018 accorde un léger avantage à l'Alianza sur l'Universitario (26 % de préférence pour les premiers contre 19 % chez les seconds)[20].
L'Alianza connaît un autre antagonisme important avec le Sporting Cristal, le 3e club le plus titré du pays, les deux clubs ayant disputé plusieurs finales de championnat (1961, 2003, 2004, 2018 et 2021).
Traditions
L'Alianza Lima occupe une place importante dans la culture populaire péruvienne dont le nom est cité dans des chants, des compositions diverses et des valses. Par exemple, le compositeur péruvien Felipe Pinglo Alva, admirant le jeu de son idole Alejandro Villanueva, décide de mettre en valeur ses vertus dans le football en composant la valse Alejandro Villanueva[21].
Le club a intégré dans ses habitudes certains traits de la tradition catholique du Pérou. En effet, l'équipe change d'uniforme en octobre, le pourpre remplaçant le bleu, référence au Seigneur des Miracles dont la dévotion (en octobre) est vivace tant chez les supporters que chez certains joueurs. Encore aujourd'hui, au pied des marches qui mènent du vestiaire au terrain, il y a une mosaïque avec la figure du Seigneur des Miracles, devant laquelle certains joueurs se signent avant de jouer[22].
L'influence de l'Alianza Lima a dépassé les frontières du Pérou comme en témoigne l'existence au Salvador de l'Alianza Fútbol Club.
↑Cette série, commencée en 2012, se prolonge à 30 matchs sans victoire et prend fin le lorsque le club s'impose 2-1 sur le terrain du Club Libertad du Paraguay.