Claus Ogerman – parfois orthographié Klaus Ogerman voire Claus Ogermann - est un compositeur, arrangeur et chef d’orchestre allemand. Il est né le à Ratibor (Haute-Silésie, aujourd'hui en Pologne mais à l'époque en Allemagne) et mort le à Munich. Pour se conformer aux volontés de sa famille, son décès n'a été rendu public que le . La rumeur de son décès a commencé à se répandre à partir de sur plusieurs réseaux sociaux d'internet.
Mais ce qui restera comme son plus grand apport à la musique du XXe siècle est son immense talent d'arrangeur pour orchestre à cordes, où il est considéré par de nombreux musiciens et mélomanes comme le plus grand arrangeur du siècle (notamment par le trompettiste Freddie Hubbard), en ayant créé une sonorité particulière des cordes, immédiatement reconnaissable sur la plupart des disques auxquels il a participé : "l'unison strings", une sonorité souvent dans l'aigu, en contrepoint de la mélodie.
Biographie
Il commence sa carrière en Allemagne, travaillant comme arrangeur et/ou pianiste pour des chanteurs ou des orchestres de musique de variétés, notamment à Baden-Baden, avec l'orchestre de Kurt Edelhagen. À cette époque, il compose aussi la musique de nombreux films de série B.
En 1959, il s’installe aux USA.
De 1959 aux années 1970, il travaille comme arrangeur pour le producteur Creed Taylor, le suivant sur les étiquettes Verve Records, MGM, A&M et CTI. Dans ce cadre, il enregistre avec de nombreux jazzmen ou artistes brésiliens.
Après la fin de sa collaboration avec Creed Taylor, il mène une carrière d'arrangeur entièrement à la pige.
En parallèle à sa carrière « commerciale », Ogerman mène une carrière de compositeur de musique « classique » ou de third stream music. Ogerman, dans ce domaine, dit avoir été influencé par le travail de Max Reger et Alexandre Scriabine. Compositeur, décidément, au « spectre large », il lui est arrivé d’utiliser des techniques d’écritures plus « contemporaines » comme celle de la musique sérielle[1].
Son travail avec Jobim est probablement la part la plus connue et la plus appréciée par le "grand public" de son œuvre. On citera Francis Albert Sinatra & Antonio Carlos Jobim (1967), The Composer of "Desafinado" Plays (1963), A Certain Mr. Jobim (1967), Wave (1967), Jobim (1972), Urubu (1976) et Terra Brasilis (1980)[5], ainsi que les deux albums réalisés avec Diana Krall, et dont la dominante rythmique est la bossa nova.
En 1973, Ogerman participe peut être à l’oeuvre la plus sombre de Jobim, un poème merveilleux Matito Pere où il apporte sa magnificence, libéré des années 60 les deux artistes livrent une partition qui comptera peut être parmi les classiques des siècles à venir, entre musique du XXe siècle, brasil et nuance classique presque musique de film cet album incompris à sa sortie démontre s’il était besoin de le dire que ce qui n’est pas compris dans le moment peut se révéler à travers le temps comme une œuvre majeure.
Par ailleurs, Ogerman a enregistré plusieurs disques de musique de variété instrumentale sous son propre nom ("Claus Ogerman and his Orchestra").
Pour anecdote, Ogerman a même enregistré sous son nom deux 45 t destinés exclusivement au "marché français" : Viens danser la bostella (RCA Victor France, 426-87 M ; 1965) et Watusi Trumpets : indicatif de l'émission du matin de 9 h à 12 h sur Europe 1 (RCA Victor France, 86.553 ; 1965).
Musiques de films
De nombreux films allemands de série B : Die Unschuld vom Lande (1957), Eine Verrückte Familie (1957), Ich war ihm hörig (1957), Liebe, wie die Frau sie wünscht (1957), Weißer Holunder (1957) Siebenmal in der Woche (1957), Die Prinzessin von St. Wolfgang (1957), Le péché commence avec Ève (Mit Eva fing die Sünde an, 1958), Rivalen der Manege (1958), Seine Hoheit war ein Mädchen (1958), Liebe, Mädchen und Soldaten (1958), Ein Sommer, den man nie vergißt (1959), Du gehörst mir (1959)
Un film "érotique"[6] : Mädchen für die Mambo-Bar (1959)
Barbara J. Major: The Work of Claus Ogerman (biography, discography), 2014-2016 : le travail considérable d'une admiratrice américaine, avec une discographie exhaustive et de nombreux documents et photos de Claus Ogerman.
Notes et références
↑Cf. la ligne mélodique jouée par les saxophones dans Symbiosis
↑ a et bRéduction pour violon et piano de l'œuvre concertante du même nom
↑Peut-être l'arrangement pour violon et orchestre d'un mouvement du Concerto for orchestra and jazz piano