Les Cinéac français font tous partie d'une entreprise unique, créée et dirigée par Reginald Ford jusqu'à sa mort en 1937 bien qu'une entreprise du même nom, qui se consacre à la même activité, est active en Suisse entre 1938 et 1969, notamment à Lausanne[2]. Elle n'a cependant aucun lien avec son homologue française[3].
L'entreprise de Reginald Ford possède également des salles hors de France. Au moment de l’occupation allemande en 1940 la distribution des vingt-trois Cinéac est la suivante : six à Paris[4], six dans le reste de la France[5], cinq en Belgique[6], cinq aux Pays-Bas[7], un à Athènes[8], un à Varsovie aussitôt détruit par des bombardements et un sur le point d'être construit à Tunis[9].
Pierre Pellegrino et André Lothéal remplacent Robert Lob, Spier, Nerson et Chanter, administrateurs de Cinéac, obligés par les lois raciales de l’Occupation de quitter leur poste. La veuve de Reginald Ford, Germaine Ford, née Pellegrino, réussit à faire valoir - auprès d’Alfred Greven, représentant du Reich pour l’industrie allemande du film dans les territoires occupés et proche de Goering - son passeport anglais afin que la société Cinéac soit considérée comme « bien ennemi » et non comme « bien juif » au regard de la confession de Reginald Ford. Elle sauve ainsi la société d’une dissolution définitive.[réf. nécessaire]
En octobre 1942, le Dr Graf von Schönborn remplace André Lothéal en tant qu'administrateur provisoire de Cinéac, au 68, avenue des Champs-Élysées. Les Cinéac deviennent souvent alors des Soldatenkino (Toulouse, Bruxelles, Liège, Lille...), sous l'autorité du Dr Dietrich, Paul Marion (zone nord), Jean-Louis Tixier-Vignancour et Paul Creyssel (zone sud). Les Actualités mondiales rebaptisées France Actualités sont prises en charge par l'Agence Havas (Office français d'information). Le 27 mai 1944, un bombardement fait de nombreuses victimes parmi la foule réfugiée dans le hall du Cineac de Marseille[10].
Au Cin'ac Italiens (ex-Cineac Le Journal) , Francois Truffaut organise des stratagèmes pour ne pas payer sa place et découvre les premières images des camps d'extermination nazis[11] puis lors de la projection du film, Les Bérets verts, a lieu une attaque menée par le groupe maoïsteFoudre de Natacha Michel[12], le [13]. Il présente jusqu'à sa fermeture, le 3 février 1982, des films de série B et Z, et des films érotiques[14].
En 1985, le Cineac Rivoli rebaptisé Royal Rivoli est la cible d'un attentat durant un Festival du film juif[15].
Jacques Samuel, Journal 1939-1945. Une famille juive alsacienne durant la Seconde Guerre mondiale, Le Manuscrit, 2014 (Strasbourg) (ISBN978-2304043785) ;
Anne-Élisabeth Buxtorf, La salle de cinéma à Paris entre les deux guerres : l'utopie à l'épreuve de la modernité, Bibliothèque de l'École des chartes, 2005, 163-1 pp. 117-144.