La cinquième circonscription du Haut-Rhin est une circonscription législative française. Elle est composée de quatre cantons et a été un fief de la gauche marxiste mais elle passe progressivement vers la droite depuis les années 1950.
Description géographique et sociologique
De 1958 à 1986
Le département avait cinq circonscriptions.
La cinquième circonscription du Haut-Rhin était composée de :
Historiquement réformée, la ville de Mulhouse est cependant majoritairement catholique depuis le XIXe siècle, où elle connut une forte expansion démographique venue des campagnes catholiques avoisinantes. La communauté protestante reste très influente, tant sur le plan économique que politique. La communauté musulmane s'est par ailleurs développée depuis les mouvements migratoires des années 1960-1970. Enfin, la communauté juive est présente à Mulhouse. Les communes rurales périurbanisées du canton de Mulhouse-sud sont très majoritairement catholiques.
Historiquement germanophone et donc dialectophone, la ville de Mulhouse présente un double paradoxe linguistique. Jusqu'au retour à la France en 1919, la ville comptait la plus forte proportion de francophones des grandes agglomérations alsaciennes. Le taux usuel du français est donc rapidement devenu majoritaire après 1919. Actuellement, la ville de Mulhouse est toujours la métropole alsacienne comptant la plus forte proportion de dialectophones (devant Strasbourg et Colmar). La part des dialectophones reste plus importante dans les cantons plus « populaires » de la ville. Les communes alentour restent assez fortement dialectophones.
Longtemps fief historique de la gauche marxiste aux temps du Reichsland - le chef socialiste August Bebel y fut élu député en 1898 - l'orientation de la ville de Mulhouse s'est quelque peu brouillée à partir de son retour à la France. Si la municipalité resta aux mains de la SFIO, avec A.Wicky, le siège de député passa aux mains du centre-droit démocrate, allié du parti catholique UPR, en 1932, et le resta en 1936, alors même que le Front populaire gagnait les élections au niveau national. On remarquait ainsi une poussée de la droite lors des scrutins législatifs.
Les consultations organisées sous la IVe république confirmèrent en partie cette dichotomie. La municipalité resta aux mains de la SFIO de 1947, avant un bref succès du RPF de 1947 à 1953, jusqu'en 1971. Mulhouse votait par ailleurs majoritairement pour le MRP et le RPF lors des scrutins législatifs. L'organisation proportionnelle du scrutin permit cependant l'élection à la députation de la SFIO en 1946 et 1951. En 1958, le maire SFIO de Mulhouse, Émile Muller, réussit par ailleurs à battre le député sortant MRP et le candidat gaulliste. Ce jumelage des responsabilités municipales et législatives n'eut pourtant qu'un temps, en 1962, Muller fut battu par le gaulliste R. Zimmermann, qui devait être réélu en 1967 et 1968 contre lui.
Ce ne fut qu'après son départ de la SFIO, dont il refusait l'alliance avec les communistes, que Muller réussit à reprendre le siège de député. Il fut alors élu en 1973, sous l'étiquette "réformateur", se situant ainsi au centre-droit. Candidat malheureux à la présidentielle de 1974, il se prononça pour V. Giscard d'Estaing au second tour, et rallia l'UDF en 1978. Il fut à cette occasion réélu député. Les élections de 1981 devaient cependant lui être fatales. Usé par près de trente de présence au fauteuil de maire, contesté dans son camp par le CDS Alphonse Kienzler, Muller fut devancé dès le premier tour par le PS Jean-Marie Bockel et le CDS dissident Alphonse Kienzler. Le premier l'emporta d'une courte tête (50,4 %). Peu de temps après Muller se retira de la vie politique, non sans s'opposer à A.Kienzler et favoriser son "dauphin", Joseph Klifa.
Circonscription regroupant la quasi-totalité de la ville de Mulhouse, ainsi que certaines communes rurales (Brunstatt, Galfingue...), la 4e circonscription est apparue depuis sa constitution en 1986 - le canton de Mulhouse-nord a été retiré de l'ancienne circonscription - comme assez partagée entre la droite et la gauche, et est par ailleurs marquée par un vote FN important. Les affrontements législatifs sont - conséquence du découpage de la circonscription - très largement perçus comme un prolongement ou une préparation aux élections municipales mulhousiennes. De fait les trois principaux candidats s'étant affrontés depuis 1988, MM Bockel, Freulet et Klifa, se sont tous trois affrontés en 1989 et 1995 aux municipales de Mulhouse. Depuis son élection en 2002, Mme A. Grosskost s'est posée en adversaire principale de M J.M. Bockel pour la conquête de la première ville du Haut-Rhin.
Symbole de l'instabilité de la circonscription, aucun député de Mulhouse n'a été réélu depuis 1988. En 1988 J.M. Bockel (PS) fut élu en triangulaire contre J. Klifa (UDF) et G. Freulet (FN). En 1993 J. Klifa prit sa revanche des municipales de 1989 perdues contre Bockel en le battant, toujours dans le cadre d'une triangulaire avec le FN G. Freulet au 2e Tour. En 1997, J.M. Bockel fut à nouveau élu contre J. Klifa et G. Freulet dans le cadre d'une triangulaire au 2e tour. Les dernières élections législatives ont cependant apporté deux changements majeurs à cette grande stabilité du personnel politique mulhousien. D'une part M. Klifa a renoncé à être le candidat de la droite modérée au profit de Mme A. Grosskost (qui dut cependant affronter une primaire de l'UDF JJ. Weber ancien député de la 6e circonscription). D'autre part, les divisions de l'extrême-droite entre le FN et le mouvement Alsace Debout ont empêché la qualification du candidat d'extrême-droite au 2e tour. Mme Grosskost fut donc élue avec plus de 55 % des voix contre J.M. Bockel, depuis élu sénateur en 2004 et qui ne souhaite pas se représenter à la députation en 2007.
Lors des scrutins présidentiels la circonscription penche plutôt à droite, avec un fort vote FN. En 1988, J. Chirac l'avait emporté de très peu au 2e tour (50,21 %). En 1995 elle plaçait J.-M. Le Pen en tête (24,4 %) devant E. Balladur (23,3 %), L. Jospin (19,8 %) et J. Chirac (16,8 %). Au 2e tour elle choisissait très largement J. Chirac (56,6 %). En 2002 J.-M. Le Pen était à nouveau en tête (20,4 %), accusant un recul certain qui peut s'expliquer par le fort vote Mégret (4,5 %, soutenu par G. Freulet), devant J. Chirac (18,5 %) et L. Jospin (13,1 %).
Les élections présidentielle et législatives de 2007 ont conduit à accentuer la domination de la droite dans cette circonscription, et cela tant dans les cantons mulhousiens que dans les communes périurbaines la composant. Au premier N.Sarkozy arrivait en tête avec 35,6 %, dépassant 37 % à Mulhouse-Sud et Mulhouse-Est, s'approchant de 33 % à Mulhouse-Ouest, et dépassant 40 % dans quelques-unes des communes périurbaines. Il doublait presque le résultat obtenu par J.Chirac en 2002. S.Royal arrivait en seconde position avec 22,8 %, ne dépassant 25 % dans aucun canton, mais réalisant de meilleures performances à Mulhouse que dans les communes périurbaines, qui ne la plaçait qu'en troisième position. F.Bayrou obtenait un score de 18,8 %, légèrement supérieur à sa moyenne nationale mais inférieur à sa moyenne alsacienne, et ne dépassait 20 % que dans les communes périurbaines, où il se plaçait en second. Sa progression était tout de même très nette, il doublait son score de 2002, marquant la persistance d'un fort vote de centre-droit démocrate-chrétien, ici comme dans le reste de l'Alsace. Enfin J-M Le Pen, dont les scores à Mulhouse avait souvent conduit la presse nationale à s'intéresser à la première ville du Haut-Rhin, était en chute très marquée, ne réalisant plus que 11,9 %, près de 10 points de moins qu'en 2002, et ne dépassant plus 15 % dans aucun canton. Sa chute bénéficiait principalement à N. Sarkozy, et dans une moindre mesure ici, à F. Bayrou. Le second tour de scrutin confirma assez nettement la domination de N. Sarkozy, déjà marquée au premier tour, celui-ci obtînt en effet 59,7 %, le meilleur score d'un candidat de droite dans cette circonscription depuis 1974 en bénéficiant de très bons reports de voix de l'UDF et du FN. Il dépassait 63 % à Mulhouse-Sud, et dépassait souvent 70 % des voix dans les communes périurbaines. Son score dans la partie mulhousienne de la circonscription n'était pas moins net, il obtenait en effet 57 % à Mulhouse-Est et 52,7 % à Mulhouse-Ouest. S.Royal, si elle l'emportait dans certains quartiers populaires de Mulhouse, restait tout de même nettement dominée, et cela particulièrement à Mulhouse-Sud et dans les communes périurbaines, telle Galfingue.
À la suite de l'élection de N.Sarkozy, les élections législatives confirmèrent les tendances exprimées par la présidentielle, permettant ainsi à A.Grosskost de devenir le premier sortant réélu dans cette circonscription. Opposée au conseiller général de Mulhouse-Ouest P.Freyburger (PS), la candidate UMP réalisait une très bonne performance dès le premier tour, en obtenant 46,1 % des voix, soit le meilleur score réalisé par un candidat au premier tour d'une élection dans la circonscription. Elle dépassait la majorité absolue à Mulhouse-Sud, et cela particulièrement dans les communes périurbaines - obtenant 66 % à Galfingue -, arrivait nettement en tête à Mulhouse-Est, et se situait très légèrement en tête à Mulhouse-Ouest. Son concurrent principal obtenait 29 % des voix, talonnant le député dans son canton (37 % chacun), assez nettement devancé à Mulhouse-Est et plus largement à Mulhouse-Sud. Le candidat FN, P.Binder, ancienne tête de liste aux régionales de 2004, ne réussissait pas à enrayer la chute de son parti à Mulhouse, il n'obtenait que 7,9 % des voix, ne dépassant 10 % dans aucun canton. Enfin le candidat Modem E. Schweitzer, ancien candidat aux cantonales contre P.Freyburger, n'obtenait que 6,4 % des voix, l'une des plus mauvaises performances du Modem dans la région, confirmant le vote vers l'UMP d'une large partie des anciens électeurs de F.Bayrou, troublés par les prises de position de ce dernier durant l'entre-deux-tours de la présidentielle. Le second tour permit à A. Grosskost d'être facilement réélue, améliorant très légèrement son score de 2002 avec 56,2 %, elle dépassait 60 % à Mulhouse-Sud, là-encore en l'emportant très largement dans les communes périurbaines, dépassait 57 % à Mulhouse-Est, mais était battue à Mulhouse-Ouest, ne réalisant que 48,7 %. Elle l'emportait cependant nettement dans la partie mulhousienne de la circonscription. P.Freyburger réalisait un score honorable, proche de celui de J.-M. Bockel en 2002, avec 43,7 %. Il était très nettement battu hors de Mulhouse, mais conservait son implantation cantonale à Mulhouse-ouest, tout en étant battu sur l'ensemble de la ville.
Partant, la géographie électorale de la circonscription n'est pas sortie modifiée par les échéances de 2007, la droite accentuant son avance aux deux consultations. Ses points forts restent principalement les communes rurales proches de Mulhouse, qui ont voté massivement pour N.Sarkozy au second tour (souvent avec près ou plus de 70 % des voix) et pour A. Grosskost aux législatives (elle y a dépassé 60 % voire 70 %), le canton de Mulhouse-est, regroupant le centre-ville de Mulhouse (qui reste largement favorable à N.Sarkozy avec 57 % des voix, puis à A.Grosskost), et la partie mulhousienne du canton de Mulhouse-Sud. Le canton de Mulhouse-ouest, fief de la gauche depuis 1988, a voté pour N.Sarkozy, et c'est la première fois depuis 1981 qu'il se prononce pour un candidat de droite, mais a aux législatives privilégié l'ancrage de son conseiller général. Globalement, la droite a cependant progressé dans la circonscription lors des deux élections. La gauche reste forte à Mulhouse-ouest, le plus « populaire » des cantons de la circonscription, et très faible hors de Mulhouse, elle a quelque peu régressé à Mulhouse-est et Mulhouse-sud. Enfin, la chute de l'extrême-droite, qui avait représenté ici jusqu'à 25 % des voix, s'est principalement effectuée au profit de la droite, tant à la présidentielle qu'aux législatives, eu égard aux progressions de N.Sarkozy le et d'A.Grosskost le sur les résultats de 2002.
Proportionnelle par département, pas de député par circonscription. Mandat écourté à la suite d'une dissolution parlementaire décidée par François Mitterrand.
La commission constitutionnelle provisoire annula le scrutin. Il est remarqué qu'un candidat au premier tour, André Moser, conseiller général du canton de Sierentz, se retire du second sans donner de consignes de vote. Mais Wersinger publia un communiqué dans le Nouveau Rhin français, au nom du comité électoral de Sierentz alors que l'initiative est personnelle, appelant à voter pour Ulrich. Il est considéré que cette manœuvre influença le scrutin, seules 250 voix séparent les candidats au second tour[1].