Il est créé en 1783 à l'emplacement de l'ancienne citadelle de la ville[2]. Son aménagement est rendu nécessaire par l'interdiction, par lettres patentes du du roi de SardaigneVictor-Amédée III, d'enterrer les morts dans les églises du royaume[3]. Cette décision suit celle de l'évêque de Nice Charles Valperga de Maglione de 1782. À Nice, les dépouilles des défunts sont en effet enterrées soit dans les chapelles latérales des églises pour les nobles, soit dans les fosses communes situées sous les nefs pour le reste de la population[4]. Dès lors, l'emplacement de l'ancienne citadelle, rasée par les troupes de Louis XIV en 1706, qui n'est plus depuis cette époque qu'un champ de ruines[5], sert à la construction d'un cimetière. De même, plusieurs autres cimetières sont créés sur les collines de la ville, encore largement rurales[6].
Au cimetière chrétien est ajouté au sud un cimetière juif qui vient remplacer le cimetière installé depuis le Moyen Âge en contrebas de la colline près de la rue Sincaïre[6].
Après l'incendie de l'opéra de Nice de 1881 qui fait deux cents victimes, un monument en forme de pyramide rendant hommage à ces derniers est érigé à l'entrée du cimetière[7],[8].
Caractéristiques
Construit sur les ruines de l'ancienne citadelle de la ville, il a gardé quelques vestiges des murailles les plus modernes de celle-ci, érigée au XVIe siècle[6]. D'une superficie de 14 000 m2 (ce qui fait de lui le troisième plus grand cimetière de Nice)[9], il offre un panorama de toute la ville : l'est, l'ouest et le nord de Nice, les collines niçoises et la mer Méditerranée. Ses 2 800 tombes sont placées en terrasses[1],[6]. Huit des sculptures qui les agrémentent ont été récompensées par le grand prix de Rome, ce qui fait du cimetière l'un des tout premiers d'Europe de ce point de vue[1]. Le style des tombes est assez varié, les plus anciennes, celles du début du XIXe siècle, sont néoclassiques et imitent les sarcophages romains. Les chapelles sont le plus souvent de style ligure et dans une moindre mesure néo-gothiques et ainsi que parfois néoclassiques. À côté de l'entrée du cimetière se trouve la chapelle de la Sainte-Trinité et sa façade ocre, bâtie en 1935 sur les plans de l'architecte François Aragon[6].
Plusieurs tombes portent encore la trace des impacts de bombes légères, lancées en 1944 par le survol du mystérieux « avion fantôme »[réf. nécessaire].
Les tombes du cimetière juif sont pour la plupart simples et sobres. Un cénotaphe a été disposé à l'entrée en hommage aux victimes niçoises de la Shoah[6],[10].
Au 23 avril 2009, le cimetière du Château compte 2 234 sépultures occupées[9]. De 2005 à 2008, entre 55 et 78 inhumations y ont eu lieu chaque année[9].
↑Ralph Schor (sous la direction de), Dictionnaire historique et biographique du comté de Nice, Nice, Serre, 2002 (ISBN978-2864103660), p. 99.
↑Madeleine Lassère, Villes et cimetières en France de l'Ancien Régime à nos jours: le territoire des morts, coll. « Chemins de la mémoire », éditions L'Harmattan, 1997, 411 p. (ISBN9782738456977), p. 32 [lire en ligne].
↑L'utilisation des églises comme lieux d'inhumation est une pratique courante à cette époque en Europe.
↑ ab et c[PDF] Direction de l'économie, du tourisme et des affaires européennes de la mairie de Nice, Grands équipements sur nice.fr, le site de la mairie de Nice, janvier 2010, p. 53-54.
↑Bertrand Beyern, Guide des cimetières en France, Paris, Le Cherche Midi Éditeur, 1994 (ISBN9782862743370).
↑Pascal Ory, Goscinny : la Liberté d’en rire, Paris, Perrin, , 307 p. (ISBN978-2-262-02506-9), p. 267-268 : « Aujourd'hui le corps est au cimetière du Château, toujours à Nice mais dans le carré juif. »