Cheikh Hassouna (en arabe : شيخ حسونة), de son vrai nom Ali Ali-Khodja, est un chanteur algérien, né en 1896 à Constantine et mort en 1971. Il est l'un des grands maîtres du malouf algérien.
Biographie
Ali Khodja-Ali, de son vrai nom, est né le à Constantine. Il est issu d'une famille très versée dans la musique arabo-andalouse[1]. Dès l'âge de dix ans, il suit les cours de l'école coranique. Il deviendra plus tard membre du conseil littéraire de Constantine (diwân)[2]. Il côtoie notamment Abdelhamid Ben Badis[3]. Il était très suivi dans les mosquées où il psalmodiait et notamment à la Kattania. À l'age de 15 ans, il adhère à la confrérie des Hansala[3].
C'est en fréquentant la confrérie rahmaniyya qu'il s'intéresse au malouf. Sous la conduite d'Abdelkrim Bestandji, il apprend l'exécution de trois noubas, du mode Deyl, Maya et Zidane[2]. Toutefois, sa passion reste l'exécution des Istikhbarates (préludes chantés). Il parfait entre autres sa maîtrise du Zadjal et joue de plusieurs instruments traditionnels, mais il préfère plutôt la derbouka[2] et utilise le târ pour les Zadjal[4].
Recruté à l'âge de 11 ans au sein de la manufacture Bentchikou, il en est sorti en retraite en 1971 de la SNTA, après avoir occupé plusieurs postes de responsabilité[2]. Durant la guerre de libération algérienne, il est emprisonné à deux reprises entre 1958 et 1959[3]. En 1966, il effectue son pèlerinage à la Mecque et visite Jérusalem[3].
Le cheikh Hassouna a contribué à la préservation et à la vulgarisation du malouf[2]. Son empreint sur le genre est indélébile. Il a eu plusieurs disciples dont Abdelkader Toumi, Mohamed Tahar Fergani et Hamdi Benani[3]. Par pudeur, il refusait à se produire devant les membres de sa famille. Ce n'est que sur l'insistance de son ami el Habib Hachelaf qu'il a dû accepter de faire partie du jury du premier festival national de musique andalouse en 1967[3]. Il meurt le en son domicile à Constantine, à la suite d'une forte grippe[3].