La chartreuse de Bonnefoy désirant se transférer en un endroit moins exposé aux incursions des réformés cévenols, les autorités du Puy lui offrent, en 1626, la maladrerie de Corsac à Brives. En 1627, Just de Serres, évêque du Puy-en-Velay, considéré comme le fondateur[1], cède la maladrerie de Corsac et ses biens aux pères chartreux. En 1628, la majeure partie des chartreux se retire près de la maladrerie de Corsac[2]. Le contrat est passé en 1628, mais la chartreuse de Bonnefoy est maintenue, c'est une nouvelle maison, très pauvre, qui se bâtit lentement.
En 1634, Guillaume de Hautefort, clerc du diocèse de Viviers, résigne ses prieurés de Saint-Martial en Boutières et son annexe, le prieuré de Notre-Dame de Tournon-lès-Privas en faveur des chartreux pour favoriser la fondation de la nouvelle chartreuse de Brives[3].
En 1673, l'existence est menacée par un édit de réunion des anciennes maladreries à l'ordre de Saint-Lazare. Le danger écarté, les chartreux achètent, en 1675, le fief de Villeneuve-de-Corsac, à la famille de Polignac pour une implantation définitive. L’achèvement de la chartreuse bute contre des droits que possède le chapitre de la cathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation du Puy-en-Velay sur une chapelle ruinée au lieu dit Le peyrou de Corsac, droits concrétisés par une sentence de 1385. Les représentants du chapitre transigent avec Jean de Boyer, prieur, en présence d’Armand de Béthune, évêque du Puy, le 9 mai 1677[1]. Le 25 juillet 1677, la première pierre du futur couvent est posée[4]. Le , la quasi-majorité des chartreux de Bonnefoy quitte définitivement Bonnefoy pour le château de Villeneuve-de-Corsac, sur Le peyrou de Corsac[2].
Les constructions du grand-cloître ne sont pas encore achevées à la Révolution. La chartreuse ne compte plus, en mars 1789, que 10 moines dont certains logent en ville[5]. Le , l'Assemblée constituante prononce l'abolition des vœux monastiques et la suppression des congrégations religieuses. La communauté se disperse en juillet 1791.
Le couvent est vendu comme bien national. Jean-Antoine Mariac, du Puy, acquiert la chartreuse et fait venir les eaux de la Loire par un canal qui traverse les propriétés de plusieurs particuliers et fait installer à la chartreuse des étendoirs où le papier de la papeterie du Teuil, dans la commune des Estables est séché[6]. En 1798, une partie des bâtiments, dont l'église, est démolie.
En 1816, Augustin Péala, supérieur du séminaire du Puy, rachète la chartreuse. Un petit séminaire s'y installe en novembre 1818[7]. Après 1826, on y crée de nouveaux locaux et transforme le réfectoire en église. En 1851, il y a 200 élèves[8]. En 1906, le petit séminaire est fermé à la suite de la loi de séparation des Églises et de l'État.
1677 : Jean de Boyer (†1684), natif de Murat, profès de Cahors, prieur de Bordeaux, commissaire général au Portugal, en Espagne, visiteur des chartreuses d'Italie, en Allemagne, convisiteur et visiteur de la province d'Aquitaine, prieur des Castres[12],[1].
1682 : Joseph Torrilhon (†1706), originaire du Velay, profès de Toulouse, prieur de Castres en 1678, transféré au Puy en 1682, prieur de Bordeaux et convisiteur d’Aquitaine. En 1694, il passe prieur de Cahors et visiteur, redevient en 1701 prieur de Castres, déposé en 1705.
↑ ab et c« Transaction entre la Chartreuse de Brive et le chapitre de l’église Notre-Dame du Puy », Tablettes historiques de la Haute-Loire, , p. 140 (lire en ligne, consulté le ).
↑Calemard de La Fayette, Charles, Vie de M. Augustin Péala : prêtre de Saint-Sulpice, supérieur du séminaire et vicaire général du diocèse du Puy, Le Puy, impr. J.-M. Freydier, , 169 p. (lire en ligne), p. 70-72.
↑Joseph Gibert, est né le à Freycenet-la-Cuche, au sein du foyer que forment François Régis Gibert, né en 1808 aux Estables, et Marie Magdeleine Jouffre, née en 1820 à Présailles. Joseph, alors âgé de 17 ans, décide de poursuivre ses études. Très jeune, il s’est en effet découvert une véritable passion pour la lecture. Il souhaite devenir prêtre et part étudier à la Chartreuse à Brives-Charensac. Le jeune homme se tourne finalement vers l’enseignement. Sur sa fiche militaire de la classe 1872, sous le matricule 2003, on apprend qu’il est enseignant des écoles chrétiennes au Puy-en-Velay et, à ce titre, il est exempté. En 1885, Joseph Gibert est nommé professeur de lettres classiques au collège Saint-Michel à Saint-Étienne. En 1886, il décide de « monter » à Paris où il ouvre, face à Notre-Dame, sur le parapet du quai Saint-Michel, quatre baraques de bouquiniste. Le succès est au rendez-vous et deux ans plus tard, il inaugure sa première librairie au 23 quai Saint-Michel, une enseigne spécialisée dans le négoce du livre scolaire d’occasion. Grâce à Jules Ferry, qui rend l’école obligatoire, l’entreprise connaît un beau développement. Joseph Gibert devient alors un acteur connu et reconnu du livre sur la place parisienne. in : « De la Haute-Loire à Paris, une page de l’héritage Gibert se tourne », L'Éveil de la Haute-Loire, (lire en ligne)