Enfant favori de sa mère et frère préféré de ses sœurs, Charles Théodore est surnommé « Gackel », ce qui signifie « petit coq ». Il est le cinquième enfant d'une fratrie de dix (dont deux sont morts en bas âge). Ses sœurs les plus connues sont : l'impératrice Élisabeth d'Autriche, la reine Marie des Deux-Siciles et la duchesse d'Alençon. Il est l'un des rares amis d'enfance du futur Louis II (de six ans son cadet)[1].
La mort de sa jeune épouse en 1867, à peine deux ans après leur mariage, affecte profondément le jeune duc qui n'a que 27 ans. De même, les guerres qu'il a dû mener l'ont rendu témoin des atrocités humaines. En 1872, au grand dam de sa famille, il démissionne de l'armée et entame des études de médecine.
En 1873, après un veuvage de six ans, Charles Théodore songe à se remarier et se rend, à cet effet au château de Bronnbach à Wertheim, où résident la duchesse douairière de Bragance Adélaïde de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg, et sa famille. Veuve du roi détrôné Michel Ier de Portugal, la duchesse de Bragance est proche des grandes Maisons catholiques et a fort avantageusement marié ses filles aînées : la première a épousé le prétendant carliste, la seconde, l'archiduc Charles-Louis, frère de l'empereur. Les quatre cadettes ne sont pas encore mariées. Après un refus initial, l'aînée d'entre elles, Marie-Josèphe de Bragance, âgée de 16 ans, accepte finalement le la proposition du duc[6]. Charles Théodore épouse donc, à la chapelle du château de Kleinheubach, le , Maria Josepha du Portugal, Infante du Portugal et princesse de Bragance (Wertheim - Vienne )[7].
Profondément marqué par la mort prématurée de sa première épouse en 1867 et les guerres qu'il avait dû mener, il quitte l'armée au grand dam de sa famille et entreprend des études de médecine en 1872[8]. Membre de l'académie des sciences en 1875, il obtient son diplôme en 1880 puis, fort du soutien de ses professeurs d'université, devient un ophtalmologiste de renom, spécialisé dans le traitement de la cataracte[9]. Avec sa seconde épouse comme assistante, il fonde en 1895 un hôpital où il soigne gratuitement les personnes démunies[8].
La clinique ophtalmologique de la Nymphenburger Straße de Munich porte son nom[9]. Elle est léguée en 1909 à la mort du duc, à son épouse qui le secondait[10].
Mort et funérailles
Charles Théodore en Bavière, dont la santé était devenue fragile, meurt, des suites d'une pleurésie, à Kreuth, le , à l'âge de 70 ans. Avant sa mise en bière, le lendemain, un service funèbre intime est prononcé en la seule présence des enfants du défunt et de quelques proches de la famille. Son corps est transporté à Tegernsee le surlendemain et déposé dans la grande salle de marbre. Il est inhumé, le suivant, sans solennités, selon ses souhaits, et donc en l'absence du prince-régent Luitpold qui avait toutefois fait prononcer un Requiem, en l'église Saint-Quirin de l'abbaye de Tegernsee[7],[10]. Son fils Louis Guillaume lui succède en qualité de chef de la maison ducale en Bavière[5].
↑ a et bAnonyme, « La mort du duc Charles-Théodore », Journal de Bruxelles, no 338, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
Annexes
Bibliographie
Michel Huberty et Alain Giraud, L'Allemagne dynastique : Wittelsbach, t. IV, Le Perreux-sur-Marne, Alain Giraud, , 545 p. (ISBN978-2-901138-04-4)..
Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsbourg, Paris, L'Intermédiaire des chercheurs et des curieux, , 793 p. (ISBN978-2-908003-04-8), p. 685-687.
Erika Bestenreiner, Sissi, ses frères et sœurs : Valse tragique en Bavière, Paris, Pygmalion, , 285 p. (ISBN978-2-85704-852-7), p. 19.
(de) Hermann von Witzleben et Ilka von Vignau, Die Herzöge in Bayern : von der Pfalz zum Tegernsee, Munich, Prestel, , 408 p. (ISBN978-3-7913-0394-9).
Damien Bilteryst, Olivier Defrance et Joseph van Loon, « Les Biederstein, cousins oubliés de la reine Élisabeth, années 1875-1906 », Museum Dynasticum, vol. XXXIV, no 1, , p. 2-26 (ISSN0777-0936, lire en ligne, consulté le ).