Le Championnat d'échecs de Paris ou Championnat International de Paris (CHIP) est une compétition qui a vu le jour en 1925[1],[2],[3]. Elle est organisée par la Ligue d'Île-de-France des échecs[4].
Organisation
Actuellement, le championnat de Paris se tient la deuxième semaine du mois de juillet, en neuf rondes (une ronde par jour). Il commence un samedi pour terminer un dimanche[4]. En 2012, le championnat a eu lieu du 7 au 15 juillet[5]. Le championnat 2013 a lieu du 6 au 14 juillet avec une cadence de 1 h 30 + 30 s par coup pendant 40 coups puis 30 min + 30 s par coup au finish. Alors qu'il se tenait depuis l'édition 2007 au Stade Pierre-de-Coubertin[6], en travaux, il a lieu au Stade Louis Lumière à Paris dans le XXe arrondissement[7]. Il a lieu en 2014 du 5 au 13 juillet au stade Charlety[8].
Il se divise en quatre opens selon le classement Elo des joueurs qui s'y inscrivent[9], chaque open étant doté de prix :
l'Open FIDE réservé aux joueurs ayant un classement Elo supérieur ou égal à 2 200, d'où sera issu le Champion d'échecs de Paris ;
l'Open A réservé aux joueurs ayant un classement Elo compris entre 1 800 et 2 300 ;
l'Open B réservé aux joueurs ayant un classement Elo compris entre 1 400 et 1 900 ;
l'Open C réservé aux joueurs ayant un classement Elo inférieur ou égal à 1 500.
Le vainqueur de l'Open FIDE, qui gagne le premier prix du tournoi FIDE, peut être différent du champion de Paris, qui doit nécessairement être licencié en Île-de-France.
En 2013 est adjoint un nouveau tournoi, le « Petit Championnat de Paris », qui se tient l'après-midi en sept rondes (du premier dimanche au dernier samedi) sur la cadence 1 h + 30 s par coup au finish. Il est divisé en trois opens, A, B et C (les classements Elo sont similaires à ceux des tournois principaux, en dehors du A qui est réservé aux joueurs au classement compris entre 1 800 et 2 199[7].
Le magazine Europe Échecs qualifiait en 2009 ce championnat de « rendez-vous incontournable », notant qu'il s'y trouvait 638 joueurs classés[10] et que si les prix sont importants dans les opens amateurs (600 euros pour le vainqueur de l'open C cette année-là), ce qui garantit un fort nombre de participants, ils restent assez faibles pour les professionnels (600 euros pour le 8e de l'Open FIDE) ce qui explique une certaine désaffection des GMI qui n'étaient que huit à s'être inscrits en 2009[10].
Avant la Seconde Guerre mondiale, le tournoi était organisé le week-end et débutait en fin d'année et se terminait parfois en janvier de l'année suivante.
En 1933, Alexandre Alekhine remporta le tournoi international de Paris devant Abraham Baratz.
En mars-avril 1939, Nicolas Rossolimo remporta le tournoi international de Paris, devant Xavier Tartakover. En novembre-décembre 1939, François Molnar remporta un tournoi à Paris, ex æquo avec Wysoczak et Eugène Znosko-Borovsky[12].
En 1950, Tartakover remporta le tournoi de Paris devant M. Roele et Bouteville[13].
En 1952, Rossolimo remporta le tournoi de Paris devant Tartakover et Tartakover remporta le tournoi du cercle Caissa devant Popel[14].
À partir de 1989, le championnat de Paris est une compétition ouverte et le premier joueur licencié en Île-de-France est déclaré champion de Paris[17].
En 2009, le vainqueur de l'Open A, Jean-Michel Mondoloni, termine avec la marque exceptionnelle de 9 points sur 9 possibles, le deuxième du tournoi ne terminant qu'à 7 sur 9[72]. Ce résultat est d'autant plus remarquable que ce joueur, non professionnel, a longtemps arrêté la compétition et vient de la reprendre à plus de 40 ans[72]. Il a visiblement une excellente connaissance des ouvertures, ne se lève jamais de sa chaise durant les parties, ne prend pas de boissons, ne va pas aux toilettes et joue vite : il ne lui faut qu'une heure pour battre Christian Derieux, joueur à 2155, en 29 coups dans une défense Grünfeld où il trouve une nouveauté[72]. Il porte en outre une perruque qui lui cache les oreilles[73]. Une polémique se crée assez vite sur les forums consacrés aux échecs[72]. Laurent Fressinet remarque, après analyse des parties de Jean-Michel Mondoloni, que les coups joués sont « systématiquement » les meilleurs coups proposés par le logiciel Rybka, sauf lorsque le joueur est en position gagnante où son coup est le 2e ou 3e meilleur de Rybka[73]. Il en conclut « C'est comme si je trouvais six fois d'affilée les numéros du loto[73] ! » Malgré des suspicions de tricherie, aucune action n'est engagée contre le joueur durant le tournoi et il reste présumé innocent[73]. Léo Battesti, le président de la Ligue corse des échecs où Mondoloni est affilié, publie un communiqué où il rappelle la présomption d'innocence et demande à Jean-Michel Mondoloni de se soumettre à un contrôle technique lors de son prochain tournoi et appelant à de meilleurs contrôles lors des compétitions d'échecs[74]. Le joueur n'a à ce jour participé à aucune compétition depuis ce championnat.
Vol en 2010
En 2010, alors que le Championnat de Paris se tenait au Gymnase Pierre de Coubertin (16e arrondissement de Paris), au matin de la neuvième et dernière ronde, les organisateurs ont découvert que les 365 pendules électroniques du tournoi avaient été volées pendant la nuit. Ils ont dû en catastrophe trouver des pendules de remplacement et certains joueurs (les dernières tables de l'Open B et celles de l'open C) ont dû jouer cette ronde sur des pendules mécaniques, en cadence classique au lieu de la cadence Fischer habituellement pratiquée[75].
↑ a et b« 84e championnat de Paris, Kazhgaleyev et l'affaire Mondoloni », Europe Échecs, no 591, , p. 31
↑Olivier Renet remporta le championnat de Paris en 1984 mais le titre de champion cette année-là était attribué au premier Français du tournoi des capitales de la communauté européenne disputé à Meudon.
↑(en) Gino Di Felice, Chess Results, 1936 – 1940 : a comprehensive record with 990 tournaments crosstables and 125 match scores, McFarland & Company, , 392 p. (ISBN978-0-7864-2748-2), p. 260-261
↑(en) Gino Di Felice, Chess Results, 1947 – 1950 : a comprehensive record with 980 tournaments crosstables and 155 match scores, McFarland & Company, , 486 p. (ISBN978-0-7864-3820-4), p. 384
↑(en) Gino Di Felice, Chess Results, 1951 – 1955 : a comprehensive record with 1620 tournaments crosstables and 144 match scores, McFarland & Company, , 608 p. (ISBN978-0-7864-4801-2, lire en ligne), p. 160
↑(en) Gino Di Felice, Chess Results, 1961 – 1963 : a comprehensive record with 938 tournaments crosstables and 108 match scores, McFarland & Company, , 438 p. (ISBN978-0-7864-7572-8, lire en ligne), p. 335
↑ abc et dChristophe Bouton, « Mondoloni : du neuf sur 9 au cht de Paris », Echecs 64, (lire en ligne)
↑ abc et dJean-Michel Péchiné, « L'affaire Mondoloni, interview de Maxime Vachier-Lagrave, Laurent Freyssinet et Arnaud Hauchard », Europe Échecs, no 591, , p. 33
Le site Héritage des échecs français retrace l'historique des principales compétitions françaises. En juillet 2015, il n'était néanmoins à jour, pour les Championnats d'échecs de Paris, que jusqu'en 1980.