Elle est située au pied de la Rocca(it), un promontoire rocheux de 270 mètres de haut.
Histoire
Le site aurait vraisemblablement déjà été habité à l'époque préhistorique. Un sanctuaire mégalithique (IXe – VIIIe siècle) a été découvert au sommet de la Rocca[2].
Les Grecs, qui fondèrent Kefaloidion à la fin du Ve siècle av. J.-C., substituèrent à la Grande Mère indigène Artémis et développèrent le sanctuaire qu'ils fortifièrent jusqu'au rivage à cette époque et remanièrent au IIe siècle av. J.-C.[2]. Le nom d'un rocher atteste également du culte local de Daphnis[2].
Cependant, un établissement grec n’est mentionné qu’à partir de -396, et la prise de la ville par Denys l'Ancien. Agathocle de Syracuse l'occupe à son tour en -307[2].
La ville passe sous la domination des Romains (-254) qui la rebaptisent Cephaloedium et la font prospérer malgré les pillages de Caius Licinius Verres[2].
Siège d'un diocèse byzantin depuis VIIe siècle, Cefalù devient musulmane en 857, en 1063 elle est prise par les Normands dirigés par Roger de Hauteville, et alliés de la Papauté (depuis 1059). Sous le règne de Roger II, fils cadet du précédent, la ville redevient évêché en 1132 et se dote de nombreux monuments, notamment de sa célèbre cathédrale de pur style arabo-normand, construite à partir de 1131. EI Idrisi écrit une vingtaine d'années plus tard au sujet de la cité « Il s'agit d'une forteresse dotée de toutes les prérogatives d'une ville : marchés, bains et moulins ainsi qu'un lavoir d'architecture arabe toujours existant ; ceux-ci se trouvent installés exactement dans l'intérieur de la ville, près des chutes d'une eau douce et fraîche qui sert aussi aux usages des habitants. Cefalù s'élève sur des rochers au bord de la mer ; elle est pourvue d'un beau port — qui est le but d'embarcations en provenance de tous les horizons et elle a une population considérable. Une citadelle domine la forteresse, à la cime d'un mont escarpé, pour ainsi dire inaccessible. »[3]
À partir de 1920, l'écrivain occultiste Aleister Crowley loue une ferme en retrait du village pour y installer son « abbaye de Thélème », où meurt l'un de ses disciples, Raoul Loveday. L'abbaye est abandonnée après l'expulsion de l'écrivain britannique par le régime fasciste vers 1923[4].
L'association du Club des Villages magiques, fondée en 1950, qui a fusionné en 1956 avec Club Méditerranée crée dès sa première année d'existence un village de tentes dans le village où a été tourné le film Le Village magique, l'histoire de jeunes fiancés qui s’apprêtent à partir en Sicile dans un village de vacances, l'un des deux s'éprenant d'une autre en route. Le tournage commence dès 1953[5] et se poursuit en 1954[6], notamment sur le promontoire de Santa Lucia, bondé de réalisateurs et d'acteurs[7], où le film est presque entièrement tourné[7], le jardin public et la Cathédrale[8], ou la pinède abritant les tentes[9], et dure jusqu'au printemps 1955.
↑ abcde et fPierre Lévêque, « Les colonies chalcidiennes de la côte septentrionale », dans La Sicile, Presses universitaires de France, (ISBN9782130421191, lire en ligne), p. 279-290
↑Maria Valenziano, Crispino Valenziano et Yvonne Labande-Mailfert, « La supplique des chanoines de la cathédrale de Cefalù pour la sépulture du roi Roger », Cahiers de Civilisation Médiévale, vol. 21, no 81, , p. 3–30 (DOI10.3406/ccmed.1978.2068, lire en ligne, consulté le )