202-148 av. J.-C. : règne de Massinissa en Numidie, sur un territoire comprenant l’Algérie et le Maroc oriental actuel[1]. Son puissant royaume vend à Rome du blé, des éléphants, des lions et des panthères. Les villes numides s’agrandissent et s’ornent de monuments, les bourgs fortifiés contre les nomades se multiplient. Massinissa possède une flotte et fait battre des monnaies de bronze. Il encourage la sédentarisation des nomades et l’urbanisation. Il diffuse la civilisation punique et les cultes agraires helléniques dans les campagnes. Sa capitale est Cirta (Constantine). Il envoie son blé à Délos et à Athènes (un de ses fils, Mastanabal, triomphe aux Panathénées en 158 av. J.-C.).
Les scribes de Méroé abandonnent les hiéroglyphes et la langue égyptienne pour inventer un alphabet de vingt-trois signes et écrire dans leur propre langue, qui nous est inconnue[2].
À partir du IIe siècle av. J.-C., la culture de la vigne et de l’olivier se développe en Afrique du Nord parallèlement à celle du blé[3]. L’élevage des chevaux s’intensifie, mais aussi celui des bovins et des ovins. Le pays fournit un grand nombre de bêtes sauvages pour les jeux du cirque.
200 av. J.-C.-700 : dans les zones forestières d’Amérique du Nord, développement de la culture Hopewell, caractérisée par de grandes sépultures, par l’organisation en chefferie et par le développement d’un réseau de communication à longue distance[5].
200 av. J.-C.-600 : période horizon moyen au Pérou[6]. Culture Moche. Essor de la civilisation Nazca sur la côte méridionale du Pérou, avec d’immenses géoglyphes dessinant des motifs géométriques et animaliers dans les plaines désertiques[7]. Elle continue les traditions locales de céramiques et de tissus fins. Les céramiques, peintes avant cuisson, montrent des animaux, des oiseaux, des plantes mais aussi des têtes humaines coupées et des corps décapités, motifs que l’on retrouve sur les mystérieux alignements de Nazca. La culture Virú, également appelée Gallinazo, se développe sur la côte nord péruvienne entre l'an 200 av. J.-C. et l'an 300[8]. Tiwanaku et Pucara, occupé par les aymaras, sont les plus puissants États de la région du lac Titicaca entre 200 av. J.-C. et 200[9].
La dernière vague d’émigration malaise en Indonésie introduit des outils et des armes de fer. Les Malais pratiquent la navigation d’îles en îles, et se mêlent à des peuples plus anciens (Négritos, Veddas). Les populations indonésiennes qui résultent du métissage entre les Malais et les peuples plus anciens sont diverses par les types physiques et les langues mais possèdent une entité de civilisation et de religion. Elles travaillent les métaux (or, cuivre, bronze et fer), connaissent l’art du tissage et de la poterie, pratiquent l’irrigation et la riziculture. Elles vivent dans des maisons de bois bien construites, parfois richement sculptées. Cette civilisation pré-hindoue se développe à Sumatra, à Java, à Bali et sur le littoral et les plaines accessibles par les cours d’eau de Kalimantan[18].
Europe
IIIe / IIe siècle av. J.-C. : civilisation des oppida définie par Joseph Déchelette, du sud de l'Angleterre jusqu'à l'Europe centrale[19]. Apogée des oppida de Provence et du Languedoc. Remparts de Glanum (Saint-Rémy-de-Provence). Sous l’impulsion de Marseille, une belle cité se développe sur un site indigène groupé autour d’un sanctuaire des eaux (maisons de style délien, temple, nymphée monumental élevé autour de la fontaine miraculeuse, reliefs de marbre). Oppidum de Heidengraben(en), près d'Ulm, le plus grand d'Europe avec 1662 ha.
IIe siècle av. J.-C.-IVe siècle : cultures de Przeworsk en Pologne, de Tsaroubintsy dans les steppes boisées du nord de l'Ukraine et de Tcherniakhov en Biélorussie, Moldavie et Ukraine, candidates archéologiques privilégiés pour les origines des Slaves[20].
Vers 200 av. J.-C. : les Sarmates envahissent la Scythie et les colonies grecques de la Mer Noire avant le début du siècle[21]. Les Scythes se trouvent alors confinés à la Crimée autour de leur récente capitale de Néapolis et sur les cours inférieurs du Dniepr et du Boug. Ils assiègent à plusieurs reprises puis prennent la colonie grecque d’Olbia. Les Scythes s’hellénisent, renoncent à la vie nomade et poursuivent un commerce fructueux avec le monde hellénistique (blé, poisson salé, sel, viandes, laines, peaux, fourrures mais aussi or de l’Altaï et ambre de la Caspienne contre objets de luxe et vins de grand cru).
Vers 160-121 av. J.-C. : règnes des chefs arvernes Luern (vers 160-130 av. J.-C.) et de son fils Bituitos (vers 130-121 av. J.-C.). Les Arvernes imposent leur hégémonie sur une grande partie de la Gaule puis sont refoulés dans le Massif Central par Rome qui annexe la Gaule transalpine en 121 av. J.-C.[23].
Vers 100 av. J.-C. : Posidonios décrit les Helvètes comme un peuple riche en or et pacifique. Ils sont établis en Allemagne du Sud, puis localisés en Suisse par Jules César au Ier siècle av. J.-C.[28].
200-142 av. J.-C. : les Séleucides dominent la Judée[32]. Au IIe siècle av. J.-C., apparaissent en Judée deux sectes antagonistes qui s’opposent sur le rituel (date de la Pentecôte) et sur le dogme : les Sadducéens professent un matérialisme et nient la résurrection des morts et la survie de l’âme. Attachés aux biens de ce monde, ils composeraient volontiers avec l’hellénisme. Les Pharisiens vivent dans la rigueur de la Loi mosaïque, observent minutieusement les pratiques. Ils croient aux anges et aux démons et à la résurrection finale des élus (influence des doctrines perses). Ils exercent dès le Ier siècle av. J.-C. une influence spirituelle profonde sur le peuple grâce à leur connaissance de la Loi, leur vie simple et intègre et à leurs écoles[33].
↑Christophe Burgeon, La troisième guerre punique et la destruction de Carthage : le verbe de Caton et les armes de Scipion, Louvain-la-Neuve, Éditions Academia, , 189 p. (ISBN978-2-8061-0254-6, présentation en ligne)
↑Mohamed Ben Jeddou, Vers une étude de la dynamique du peuplement en Tunisie de la protohistoire jusqu'au Haut Moyen Âge : étude comparative de deux regions, vol. 1, Oxford, Archaeopress, (ISBN978-1-4073-0171-6, présentation en ligne)
↑Haagen D. Klaus, J. Marla Toyne, Ritual Violence in the Ancient Andes : Reconstructing Sacrifice on the North Coast of Peru, University of Texas Press, (ISBN978-1-4773-0963-6, présentation en ligne)
↑La numismatique témoigne d’une présence belge dans la zone. Les premières monnaies belges trouvées en Bretagne datent de 100 av. J.-C. ou peut-être de 150 av. J.-C. et se trouvent principalement dans le Kent.