Camille, Georges Ruff, né le à Strasbourg, est un résistant alsacien pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est responsable du secteur Strasbourg-campagne au sein de l'organisation du docteur vétérinaire Charles Bareiss. Capturé par les Allemands, il se suicide le (à 43 ans) en détention.
Il est président du « Boxer-Club » de Strasbourg au sein duquel il crée, dès l'été 1940, un des premiers groupes de résistance organisée à Strasbourg. Les clubs canins sont répertoriés comme « associations sportives » par les autorités nazies et donc considérés comme étant apolitiques. Ils n'ont pas été interdits par les Allemands et sont moins surveillés. Leurs membres peuvent se réunir en toute liberté pour discuter sur le dressage des chiens[3]. Camille Ruff est à l'origine de l'idée d'utiliser les clubs canins comme couverture et d'y développer des groupes de résistance[4].
Au sein de l'organisation Bareiss, Camille Ruff prend la responsabilité du secteur Strasbourg-Campagne. Il a comme agent de liaison son fils Jacques[5].
Initialement travaillant pour les Services de Renseignements de Vichy, fin 1941 l'organisation clandestine du docteur Bareiss devient le mouvement gaulliste d'Alsace et de Lorraine[6]. Un stock d'armes et de munitions est caché près de la maison de Camille Ruff et un autre chez Henri Berger. Le 1erjuillet 1942 quand il apprend l'arrestation du docteur Bareiss et de certains dirigeants de l'organisation, il demande à son fils Jacques et à Henri Berger d'immerger les armes et les munitions dans le canal de la Bruche. De son côté, Camille Ruff démonte un séchoir à linge construit avec des tubes de conduite d'eau. Dans les tuyaux, il cache ses archives dont la liste des membres de l'organisation puis il remonte le séchoir. Ces documents seront retrouvés intacts à la libération[5].
Le 3juillet 1942 Camille Ruff est arrêté en même temps que les autres chefs de secteur de l'organisation. Il est transféré à la prison d'Offenbourg.
Le 9juillet 1942 il est retrouvé mort dans sa cellule. Il s'est pendu à un barreau de la fenêtre avec une paire de lacets reçus la veille dans un colis de sa famille et qui avaient échappé au contrôle des gardiens. En se donnant la mort, Camille Ruff protège les membres de son groupe qui ne seront jamais découverts par la Gestapo[5].
Le corps est transféré à la morgue du cimetière d'Offenbourg, il est rendu le 12juillet 1942 à sa famille. Camille Ruff est inhumé le 13juillet 1942 au cimetière d'Eckbolsheim en présence d'une grande partie de la population. Le lendemain matin, 14 juillet, sa tombe est entièrement recouverte de bleues, blanches et rouges[6].
↑Auguste GERHARDS, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés : Résistants et héros inconnus 1939-1945, Cherche Midi, (ISBN978-2-7491-2067-6, lire en ligne)
↑ abc et dCharles Béné, L'Alsace dans less griffes Nazies. : L'Alsace dans la Résistance française, t. 3, Fetzer SA, (ISBN978-2-402-22645-5)
↑ ab et cEric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), La Résistance des Alsaciens, Paris, Fondation de la Résistance, Département AERI, cop. 2016 (ISBN978-2-915742-32-9 et 2-915742-32-4, OCLC959964698, lire en ligne)
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Charles Béné, L'Alsace dans les griffes nazies : L'Alsace dans la résistance, t. 3, Fetzer, (ISBN978-2-402-22645-5).
Léon Strauss, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « Camille Ruff », dans Eric Le Normand, La résistance des Alsaciens, Fondation de France, département AERI, (ISBN978-2-915742-32-9) DVD pédagogique
Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés : Résistants et héros inconnus 1939-1945, Le Cherche midi, (ISBN978-2-7491-2067-6, lire en ligne).