Charles Rogers est né le 13 août 1904 à Olathe, au Kansas. Il est le fils de Maude et Bert Henry Rogers. Après avoir réalisé ses études à l'Université du Kansas[1], il se lance dans une carrière d'acteur au milieu des années 1920.
Tromboniste talentueux, compétent sur plusieurs autres instruments de musique, Rogers s'est produit avec son propre groupe de danse dans des films et à la radio.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a servi dans la marine américaine en tant qu'instructeur de vol.
Vie personnelle
Le 24 juin 1937, Rogers épouse l'actrice Mary Pickford dont c'est la troisième noce. Ils se sont rencontré en 1927 sur le tournage de La petite vendeuse, mais ont gardé leur relation secrète jusqu'en 1936, date du divorce de Pickford avec Douglas Fairbanks. Rogers a 11 ans de moins que Pickford. Ce dernier a raconté que Clark Gable se serait moqué de la relation auprès de Pickford, lui assurant qu'un mariage avec une si grande différence d'âge ne durerait pas[2]. Rogers fut plusieurs fois accusé de vouloir profiter de la situation et des finances de sa femme et non d'avoir contracté un mariage d'amour[3].
Trop âgés pour avoir des enfants naturels, le couple décider de recourir à l'adoption. Il adoptent un garçon, Ronald, en 1943, et une fille, Roxanne, en 1944[3].
Le couple est resté marié pendant 42 ans jusqu'à la mort de Pickford en 1979[4].
En 1981, Rogers a épousé en seconde noce l'agente immobilier Beverly Ricono.
En 1925, Bert Rogers envoie une photo de son fils à une compagnie cinématographique en recherche de talents. Le physique du jeune homme est remarqué et Charles part pour New York pour apprendre le métier d'acteur[3].
Charles prend le surnom de « Buddy », et apparait dans quelques films muets en 1926. Mais le film qui marque sa carrière sort en 1927. Dans Les ailesWilliam A. Wellman, il incarne Jack, aviateur lors de la Première Guerre mondiale, au prise d'un triangle amoureux en plein conflit. Il tourne aux côtés de Clara Bow et Richard Arlen. Le film est un grand succès, notamment grâce à ses scènes impressionnantes reconstituant des combats aériens, et devient le premier film à être récompensé par un Oscar du meilleur film lors de la première cérémonie des Academy Awards en 1927[7]. Rogers confiera n'avoir été payé que 75$ par semaine pour son rôle[2].
Très vite remarqué pour son charme et sa beauté, Rogers est surnommé "America's Boyfriend"[2], soit "le petit ami de l'Amérique". Il obtient un certain succès dans des comédies romantiques, mais sa carrière a du mal à décoller. On ne lui propose plus que des seconds rôles[3].
Il se tourne alors vers son autre passion, la musique. En 1930, il enregistre deux disques pour Columbia en tant que chanteur solo accompagné d'un petit groupe de jazz. Il cofonde le groupe de jazz des California Cavaliers. En 1932, il signe avec Victor et enregistre quatre disques pour orchestre de danse avec un groupe organisé par le batteur, et plus tard acteur, Jess Kirkpatrick. En 1938, il signe avec Vocalion et enregistre six disques de swing.
Pour sa contribution à l'industrie cinématographique, Rogers a une étoile sur le Hollywood Walk of Fame au 6135 Hollywood Blvd, qui a été inaugurée le 8 février 1960[10].
Respecté par ses pairs pour son travail dans le cinéma et pour son humanitarisme, l'Académie des arts et des sciences du cinéma a honoré Rogers du prix humanitaire Jean Hersholt en 1986[11]. Il reçoit la récompense des mains de Bob Hope, ancien présentateur emblématique de la cérémonie dont c'est la 25e apparition à une soirée des Oscars[8]. Rogers rend hommage à sa première femme en déclarant "je vais emmener cet Oscar à la maison et probablement le mettre à côté des deux Oscars de Mary".
Une étoile de palme d'or sur le Walk of Stars de Palm Springs lui a été dédiée en 1993[12].
Les archives de l'Université du Kansas ont un fonds contenant les archives personnelles de Buddy Rogers, données par sa veuve Beverly Ricono à la Fondation Mary Pickford et versé par cette dernière à l'université en 2019[1].
↑(en) THACKREY, TED, Jr. , « MARY PICKFORD, 'AMERICA'S SWEETHEART,' WAS 86: World's First Real Movie Star Dies », Los Angeles Times,
↑(en-US) Lawrence Van Gelder, « Buddy Rogers, Star of 'Wings' And Band Leader, Dies at 94 », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le )