Brigitte Sabouraud, née le à Paris et morte le à Évry[1], est une auteure, compositrice et interprète. Elle fut la présidente-directrice générale du Cabaret L’Écluse à Paris à partir de 1951 jusqu'à 1975.
Biographie
Brigitte Sabouraud nait en 1922. Ses parents l'industriel Raimond-Jacques Sabouraud et Marie-Rose Soupault[2] eurent trois enfants : Brigitte, l'aînée; Olivier le second (1924-2006) et Virginie Marie Aimée, sa sœur (1926-1956)[3]. Elle est la nièce du poète Philippe Soupault, du peintre Émile Sabouraud et de la pianiste Cécile de Brunhoff, épouse de Jean de Brunhoff, le créateur de Babar, par conséquent aussi la cousine de Laurent de Brunhoff qui continue les aventures du célèbre éléphant français.
Elle fait ses classes chez Charles Dullin et débute au cabaret « Chez Suzy Solidor » où elle récite puis chante des poèmes. L'établissement que Suzy Solidor venait d'ouvrir en , rue Balzac, est abandonné par celle-ci à la fin des années 1950, laissant Brigitte Sabouraud sans scène de cabaret.
Elle enchaîne aussi, à cette époque, sur des petits rôles au théâtre, et c'est ainsi qu'en 1949, on retrouve Brigitte Sabouraud en tant que comédienne au Théâtre de l'Œuvre dans Saint Parapin de Malakoff : une pièce écrite par Albert Vidalie, mise en scène du jeune Charles Bensoussan, avant qu'il ne devienne Philippe Clair, avec des décors de Klementieff[4][Qui ?].
Brigitte Sabouraud donne bientôt régulièrement des récitals sur la scène de cabaret à l'Écluse. Elle s’accompagnera par la suite à l’accordéon et se créera un véritable répertoire de chansons de marins, de textes de Francis Carco et de créations personnelles, dont certaines furent reprises par la chanteuse Barbara. Celle-ci lui doit ses premières apparitions sur scène au Cabaret L'Écluse et son succès naissant.
« Silhouette de coin de rue, jupe noire et foulard rouge, Brigitte Sabouraud épinglée par le phare du projecteur propose hardiment ses fleurs : Lilas, muguet, chéri, c’est le printemps, si tu voulais… De la houle de son accordéon surgissent maintenant des paysages marins : Ça sent le goémon, les algues mirliflores… », écrira Marc Chevalier, dans son livre « L’Écluse, mémoires d’un cabaret ».
Son nom reste indissociable de celui de Barbara, qu’elle contribua à faire connaître et des artistes estampillés « rive gauche ». « J’ai toujours beaucoup aimé Barbara. C’est moi qui l’ai fait commencer à l’Écluse. Je chantais, j’écrivais des chansons, mais je m’occupais aussi de l’organisation des programmes. J’étais la présidente-directrice générale de l’Écluse », confiait-elle en au micro de Marie-Hélène Parinaud sur Radio Bleue[5].
Barbara dira d'elle : « La place que j'occupe à l'Ecluse, c'est elle qui aurait dû l'avoir. » (Gilles Schlesser, Le Cabaret "rive gauche", édition de l'Archipel, 2006, p. 626).
Dans les années 1960, Brigitte Sabouraud signe avec les productions Jacques Canetti. Plusieurs disques sortiront dont on trouve peu de trace.
Les dernières années de sa vie, elle a travaillé à l'écriture d’un livre de souvenirs[5].
N'ayant pas trouvé le temps ou l'envie de fonder un foyer, elle ne laisse pas d'héritiers directs, ses affaires sont ensuite administrées par son frère Olivier (père de 4 enfants : Nicolas, Frédéric, Emmanuelle et Véronique) jusqu'au décès de ce dernier en 2006.
Ses compositions
Paroles et musique
L’œillet rouge[7] (chantée par Barbara en 1955 qui est d'ailleurs son premier disque - Format 78 tours/ 2 titres. Barbara est accompagnée par l'orchestre de Jack Say, enregistrée à l'Atelier de Bruxelles en ).
Le Cheval attaché (tiré d'un thème initial du folklore hongrois). Paroles et musique de Brigitte Sabouraud (Chanson à 1 voix et piano).
La nonne et le pâtissier avec Gil Nierra.
Adaptations théâtrales
« Si tu t'imagines » d'Ève Griliquez et Brigitte Sabouraud[8], au Café de l'Écluse () d'après Raymond Queneau[9]. Reprises le à la Gaîté Montparnasse (titre: Omajakeno), puis le aux Trois Baudets. Présenté le par Georges-Emmanuel Clancier sur France-Culture (ORTF), sous le titre « Un lundi au Café de l'Écluse », et retransmis intégralement sur la même chaîne le , dans la présentation de Guy Erisman à la Maison de la Culture d'Amiens. Il existe par ailleurs un enregistrement sur microsillon du spectacle paru aux éditions phonographiques Le Chant du Monde.
Discographie
Enregistrements au format LP 33 T (12")
Vanitas vanitatum ∫ Disques Jacques Canetti Productions - Jacques Canetti 48831
Brigitte Sabouraud a écrit les paroles des 12 titres de l’album[10]
Enregistrements au format EP 45 T (7" - 4 titres)
Brigitte Sabouraud chante : Paul K ∫ Disques Jacques Canetti Productions 261 014
Enregistrements au format Single 45 T (7" - 2 titres)
Ainsi font font font (A1) / 3 ans déjà (B1) ∫ Disques Jacques Canetti Productions
Productrice d’album LP 33 T (12")
Raymond Queneau - Omajakeno ("Si Tu T'Imagines") ∫ Disque Le Chant Du Monde – LDX.A 6 029
Brigitte Sabouraud chante les titres suivants de l’album :
Libre parcours émission ORTF : Brigitte Sabouraud interprète Dans la rue Montorgueil - Production Eve Griliquez (1971)
NME on line magazine TV Radio Mobile : Brigitte Sabouraud et Barbara chantent Brigitte Sabouraud (video 8:24)[11].
(fr) Les Entretiens De L'Écluse : Une série d'interviews inédites réalisées par Isabelle Dhordain (France Inter) et Serge Hureau, au bar à vins l'Écluse Grands Augustins, les 22 et avec notamment Marc Chevalier (13 séquences [audio]).
Donation de Monsieur Marc Chevalier, fond entré en 2008 au département des Arts du spectacle. Le fonds se compose des archives du cabaret (administration, programmation, presse, photographies) et de documents concernant la carrière du duo Marc & André, dont des partitions et des disques.
Bibliographie
« Le Cabaret rive gauche », de Gilles Schlesser[13], Éditions l'Archipel (2006) 682 pages – Cahier photo 16 pages[14]. Ce livre contient la liste des artistes qui sont passés sur les planches du cabaret l'Écluse[15].
« Mémoires d'un Cabaret : L'Écluse » de Marc Chevalier - Éditions La Découverte (1987)[15]. Préface de Pierre Tchernia.
« Brigitte Sabouraud. Chansons à dire ». Préface de Pierre Mac Orlan. Éditions la Nef de Paris (1958). 53 pages (disponible en consultation à la Bibliothèque nationale de France.
Il reste donc à paraître un livre de souvenirs de Brigitte Sabouraud dont on sait qu'elle a travaillé à sa rédaction les dernières années de sa vie[5].