Le bras d'honneur est un geste qui marque la dérision, une manière impolie et obscène de marquer sa réprobation.
Gestuelle
Il consiste à se taper d'une main le pli du coude de l'autre bras que l'on plie alors en dressant verticalement l'avant-bras avec le poing serré, ou parfois en faisant un doigt d'honneur.
L'expression « faire un bras d'honneur » est également utilisée de manière imagée, pour pointer le désintérêt de quelqu'un pour quelque chose ou quelqu'un[1],[2].
Bras d’honneur notables
En novembre 1972 le footballeur malien Salif Keita, transfuge du Saint-Étienne de la grande époque, passé à l'Olympique de Marseille à la suite d'un différend avec son charismatique président, le Stéphanois Roger Rocher, marque deux buts d'anthologie pour son nouveau club puis se plante devant le président de l'AS Saint-Étienne et lui adresse un bras d'honneur qui défraiera la chronique journalistique[3]... et lui vaudra une amende record.
La piloteukrainienneNadia Savtchenko adresse également un bras d'honneur, le , au tribunal russe qui l'accuse d'être responsable de la mort de deux journalistes russes, ce que l'accusée conteste.
Le ministre de la Justice français Éric Dupond-Moretti fait l'objet d'une polémique, ayant adressé deux bras d'honneur au président du groupe parlementaire LROlivier Marleix dans l'hémicyle de l'Assemblée nationale le 7 mars 2023[4] .
Au cinéma
Un des plus célèbres films de Frederico Fellini intitulé Les Vitelloni (Littéralement « Les grands veaux » c'est-à-dire « Les inutiles » ou, plus vulgairement, « Les branleurs ») contient une scène culte où Alberto Sordi, bouffon de la bande mais doté de peu de cervelle, qui méprise le travail manuel, croit malin d'adresser un bras d'honneur à des ouvriers cantonniers, depuis une vieille voiture de maître décapotable (une antique Lancia Dilambda) alors qu'ils traversent un chantier routier... Mais tel est pris qui croyait prendre, le vieux tacot tombe en panne cent mètres plus loin et les rudes travailleurs font passer un mauvais quart d'heure aux Vitelloni[5].
Gestes similaires
Un geste similaire existe au Yémen, la différence étant que le bras reste tendu au lieu d'être plié ; il représente un phallus hypertrophié[6].
Une variante du bras d'honneur — à contenu politique mais sans renier ses connotations obscènes — est representée par le geste de la quenelle : d'une gestuelle un peu différente de celle du bras d'honneur générique (parfois comparée à un salut fasciste inversé ou à une sodomie profonde[7]), il a été inventé par l'humoriste Dieudonné comme une provocation antisystème puis comme signe de ralliement du mouvement antisionniste dont il se veut lui-même une des figures[7].
↑Vincent Battesti, « Esquisse d’une communication gestuelle yéménite (Taezz et Sanaa) », Chroniques yéménites, no 9, , p. 204–223 (lire en ligne [PDF]).