Vers la fin du XIXe siècle, le couturier, mécène et collectionneur Jacques Doucet, constatant l'état de pénurie où se trouvait la recherche française en histoire de l'art décide de constituer une bibliothèque de référence. Celle-ci voit le jour vers 1905.
Le 15 décembre 1917, Jacques Doucet fait don de sa bibliothèque à l'université de Paris. Il se consacre alors à la création d'une nouvelle bibliothèque consacrée à la création littéraire contemporaine, l'actuelle Bibliothèque littéraire Jacques Doucet.
La Bibliothèque d'art et d'archéologie de l'université de Paris
En 1992-1993, à l'étroit dans ses locaux, elle est transférée dans une partie des bâtiments historiques de la Bibliothèque nationale de France, rue de Richelieu.
La bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art
D'abord installée dans la « salle Ovale » du quadrilatère Richelieu, la bibliothèque est rattachée à l'INHA en 2003 et prend le nom de « Bibliothèque de l'INHA – collections Jacques-Doucet ». Augmentée en janvier 2016 des collections de l'ancienne Bibliothèque centrale des musées nationaux, autrefois située au sein du palais du Louvre, elle constitue le cœur de la nouvelle bibliothèque de recherche en histoire de l'art et archéologie qui ouvre ses portes dans la salle Labrouste rénovée le 15 décembre 2016.
Elle offre actuellement à ses lecteurs 435 places de lecture et 180 000 documents en libre accès, répartis dans la salle de lecture et sur trois niveaux du magasin central situé dans son prolongement - la salle et le magasin ayant été conçus à l'origine par l'architecte Henri Labrouste pour les collections de livres imprimés de la Bibliothèque impériale puis nationale[4].
Collections et services
Collections patrimoniales
Les collections patrimoniales de la bibliothèque de l'INHA proposent un ensemble de sources pour la recherche en histoire de l'art et archéologie. Ces collections se composent de :
manuscrits et autographes d'artistes, historiens de l'art, critiques ; collection de copies manuscrites de sources anciennes ;
photographies : photothèque documentaire, albums d'amateurs et d'archéologues ;
estampes anciennes et estampes modernes, du XVe siècle à nos jours ;
dessins d'architecture, d'ornements, de fêtes, de costumes de théâtre ;
livres anciens rares et précieux, souvent illustrés : architecture, arts décoratifs, fêtes, histoire des techniques artistiques ; catalogues de vente d'œuvres d'art anciens ;
cartons d'invitation aux expositions, collectés depuis la fin du XIXe siècle (plus de 200 000 pièces).
Parmi ces collections figurent par exemple plusieurs documents autographes d'Eugène Delacroix[5] (journal, cahiers d'écolier, correspondances), le Cahier pour Aline de Paul Gauguin, des ensembles d'estampes de Goya, Manet, Degas, Toulouse-Lautrec, Mary Cassatt, etc.
Notes et références
↑Pascale Cugy, « Albert Vuaflart (1871-1927), “sire de Vicaflort” et premier directeur de la Bibliothèque d’art et d’archéologie (en 2 parties) », carnet Hypothèses "Bibliothèque d'art et d'archéologie Jacques Doucet", (lire en ligne)
↑Marianne Altit-Morvillez, « Émile Espérandieu, un archéologue entre institution militaire et monde académique », carnet Hypothèses "Bibliothèque d'art et d'archéologie Jacques Doucet", (lire en ligne)
↑Marie-Anne Sarda, « Rue Spontini (en 2 parties) », carnet Hypothèses "Bibliothèque d'art et d'archéologie Jacques Doucet", (lire en ligne)
François Chapon, C'était Jacques Doucet, Paris, Fayard, 2006
Bernard Comment, François Chapon, Doucet de fonds en combles : trésors d'une bibliothèque d'art, Paris, Institut national d'histoire de l'art/Herscher, 2004
Chantal Georgel (dir.), Jacques Doucet collectionneur et mécène, Paris, Les Arts décoratifs / INHA, 2016
Georges Didi-Huberman, À livres ouverts, Paris, Éditions de l'INHA, coll. « Dits », 2017 (ISBN978-2-917902-41-7)
Lucie Prohin, « « A-t-on suffisamment rendu grâce à la générosité de M. Jacques Doucet ? » Récits médiatiques autour de la Bibliothèque d’art et d’archéologie dans la première moitié du XXe siècle », Balisages, vol. 4, (lire en ligne, consulté le )